Promets moi (partie 2)

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Je ne parlais plus depuis longtemps, j'avais la gorge sèche, étais perdue dans mes souvenirs, embrouillé, oubliant presque de quoi je parlais à Krystopher.

Sérieux Caly, tu ne pouvais pas trouver plus intelligent à faire que de parler de ton sentiment d'impuissance lors de la mort de Catania, à son fils ?? me réprimandais-je mentalement.

Jetant un œil à la réaction de ce dernier, et remarquais qu'il m'écoutait calmement, les yeux perdus dans le vide derrière moi.

Apparement totalement absorbés par sa réflexion, il n'avait pas remarqué que je m'étais arrêtée de parler. Je pris alors la liberté de l'observer discrètement.

Je connaissais par coeur les traits de son visage, ses lèvres pleines, ses longs cils noirs, et parfois cette petite fossette qu'il avait quand il souriait dans un bon jour.

Je savais que je pouvais toujours compter sur lui, il était mon Gérium, mon partenaire de Mission. Parfois, je le considérais comme le frère que je n'ai jamais eu.

Les épreuves communes resserraient nos liens, et chaque jours je pensais que je serais vraiment perdue si je ne l'avais pas à mes côtés. Son tempérament ambitieux et protecteur avait bien faillit lui faire défaut, passant parfois très proche de la Grande Faucheuse, si bien que j'avais toujours un pincement au coeur juste avant un combat, me refusant de le perdre lui aussi.

Mon regard glissa alors sur ses iris, qui à ce moment là était grises. Au fil du temps, j'avais appris à reconnaître ses émotions en fonction de leurs couleurs. Ainsi, lorsqu'elles étaient bleues, cela signifiait qu'il était calme, vertes juste avant un combat, et lorsqu'il faisait de l'humour ou était sarcastique elles étaient marrons. Je les avais bien vu noires, mais une seule fois seulement, puisqu'elles représentaient la peur (réactions pas très présente chez lui).

Il n'y avait qu'une couleur que je ne maitrisais pas trop, c'était l'or. J'avais remarqué ça très récemment, alors qu'il observait Annabelle pour la première fois, dans les toilettes du lycée après son malaise, et sur le chemin vers sa maison.

Je n'étais pas sûre de sa signification. Annabelle piquait t-elle sa curiosité ? Je n'avais jamais remarqué se regard pour moi auparavant.

J'avais cru percevoir quelques tentions entre mes deux amis, sans vraiment comprendre réellement pourquoi. Krystopher ne s'ouvrant jamais à moi pour ce genre de chose, je n'osais pas non plus questionner Annabelle, bien qu'elle m'ait longuement énuméré tout ce qui la m'étais hors d'elle chez ce dernier. J'espérais simplement que ce n'étais pas trop grave, et que ça n'empâtirait pas sur la suite de la Mission.

Je me refusait totalement à la jalousie, il pouvait faire ce qu'il voulait, et Annabelle pouvait être aussi proche qu'elle le voulait, je n'avais pas à m'y mêler. Tant que chacun d'eux trouvait une personne digne de confiance et qui les mérites, je m'en voyais largement satisfaite !

Je me laissais prendre à mon propre piège, et tellement concentrée dans mon observation, je ne vis pas que lui aussi m'observais depuis je ne sais combien de temps.

Je voyais sur son visage qu'il avait envie de me consoler, cherchant les mots pour me redonner confiance et me remonter le moral.

Comme Catania.

C'était son fils après tout, l'héritier de sa douceur, et son caractère protecteur, même si malgré tout, la facilité des mots n'était peut être pas son point fort...

Son intelligence, son physique, son agilité et sa force au combat, il le tenait aussi de sa mère.

Son humour raillante détonnait pourtant de celle maternelle, et n'ayant jamais croisé son père je ne pouvais savoir si cela lui était propre.

Gardiens des Panthéons : Ahauréliane LorélysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant