Etincelle de vie

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Mes yeux se posèrent sur le feu trônant dans la cheminé du salon. Cela faisait bien deux heures que Jonethann était partit après notre discussion, mais je n'avais pas eu la force de bouger.

Les flammes dansait dans l'âtre, apportant une douce chaleur diffuse à la pièce.

Au fond, je suis un peu comme le feu, pensais-je...

Mon caractère impulsif me pousse à explorer chaque nouveaux recoins, chaque choses nouvelles. Je peux être douce et apporter du réconfort.

Mais mon véritable point commun avec le feu, c'était son paradoxe. Maitrisé, j'apportais survie et chaleur, mais je laissais derrière moi la mort et la douleur lorsque j'étais incontrôlable.

Je pouvais éclairer mes proches, ou les détruire.

Mon Vallorien en avait fait les frais. Calypso était introuvable, peut être morte depuis le temps, sans que je le sache. Krystopher, dans le coma, aura la mémoire laper par mes flammes, tout ses souvenirs sont partient en fumée.

Et Jonethann ? Que lui arrivera t-il à lui ? Tué par un monstre? Enlevé comme ma meilleure amie ? Victime d'un accident ? Peut être que j'en serais responsable directement, peut être même que se sera moi qui le tuerait.

Pourquoi les gens ne me reniait pas ? Pourquoi acceptaient-ils tout ces malheurs pour moi ? Krys aurait pu se faire soigner, au lieu de ça il a préféré la mort.

Je n'étais pas leur reine, il ne me devaient rien, encore moins leur vie, que par ma faute, je leur privait.

Je restait là encore un certain temps, dix minutes, vingt, une, deux, trois heures je ne sais pas, le regard fixé sur les flammes enveloppant délicatement le bois avant de le réduire en cendres.

Humain sans âme, tel un robot, je me levais, marchant au hasard dans la maison. Je ne me préoccupais pas d'être perdue, juste marcher, un pas devant l'autre. Voilà ce à quoi j'étais destiné. Marcher, avancer, vivre sans savoir exactement ou aller.

Et puis, Jonethann me retrouvera bien un jour. Oh et puis non tiens, qu'il me laisse croupir, folle perdue et seule dans les couloirs de l'ombre. Au moins, je ne ferais de mal à personne.

Je ne suis pas la fille importante pour le monde Angéliens dont parlait Krystopher, ils ont dû se tromper, moi j'étais juste personne. Même pas une fille normal, non, juste personne.

Ou peut être voulaient-ils me récupérer juste pour me tuer, pour éviter d'autres catastrophe. Ca me ferait du bien, de ne plus avoir à porter ce fardeaux maléfique.

Mes pieds se tournèrent d'eux même, et se stoppèrent devant une porte. Enfin, sa porte. Celle sur laquelle je tombais toujours quand j'étais égarée. Comme si j'avais continuellement besoin de lui lorsque j'avais mal, peur.

Sans réfléchir à ce que je faisais, je poussais la porte, étant préparé cette fois-ci à ce que j'allais y trouver derrière.

Me stoppant premièrement loin du lit pour l'observer dans l'ensemble, je me rapprochais ensuite, lui prenant délicatement la main, l'autre lui caressant les cheveux. Ce contact fit ressurgir des nombreuses émotions.

La première chose que Krystopher avait compris de moi, c'était mon caractère bien trempé. Cependant, le sien étant comparable, les débuts avaient fait quelque étincelles. Je repensais alors à toutes les disputes que nous avions eu, alors que Calypso venait nous calmer, et au nombre de fois où je m'étais plaint à cette dernière de se mystérieux personnage. Puisqu'au finale, je ne savais pas grand-chose sûr lui, ce qui n'étais pas réciproque puisque lui semblait en savoir bien plus long sur moi.

Mais à son réveil, il ne se souviendra même plus de ça. Ni de notre rencontre, ni de la fois où l'on s'est consolé mutuellement, et ce moment dans le gymnase où j'ai cru qu'il allait m'embrasser.

Je ne connaitrais jamais la fin de la phrase pourtant si importante qu'il voulait me dire dans la voiture juste avant l'accident.

Avait-il des sentiments pour moi ? En aura t-il toujours en se réveillant...? Se souviendra-t-il simplement de moi, de mon nom, de mon visage ? Se rappellera t-il déjà de qui il est ?

Sans réfléchir, je me penchais, et, tendrement, déposais un léger baiser sur ses lèvres.

Certains pensait que les personnes dans le coma était en vérité consciente de ce qui leur arrivait.

Et bien, on verra ça, me dis-je, ne regrettant pourtant pas encore mon geste.

Son souffle chaud m'avait chatouillé la nuque, seule preuve de vie.

Je restais encore un moment sans bouger, juste l'observant. Au bout d'un moment, je partis prendre une chaise, point de côté oblige. Je n'étais toujours pas totalement bien remise, que ce soit physiquement ou mentalement, et je me demandais même lequel flanchera en premier.

Je ne savais pas combien de temps j'étais resté avec lui, m'étant même légèrement assoupie, mais le soleil alors haut dans le ciel était maintenant remplacé par des centaines de petits points blancs, avec au centre une lune pleine.

Je me pris soudain à rêvé, sentant sa main presser la main, sa voix douce prononcé mon nom.

Je me un moment à reprendre mes esprits, pour constater avec stupeur que je ne rêvais pas : sa main serrait bien la mienne, et il m'appelait.

Sautant de mon siège pour venir contre lui, je le rassurais :

- Krys, chut, calme toi, tout va bien je suis là. Tu es en sécurité, tout va bien.

Je ne savais s'il rêvait ou s'il était réellement conscient.

Soudain, il ouvrit grand les yeux, ses pupilles étant d'un noir profond, hurlant d'une voix cassé mon nom.

La secondes suivante, Jonethann déboula dans la chambre, lâchant le plateau repas qu'il tenait dans ses mains et qui se renversa sur le sol. Il vient en un éclair se placer de l'autre côté du lit, me regardant avec un regard aussi inquiet interrogateur.

- J'étais avec lui depuis plusieurs heures, et il s'est soudainement réveillé ! Lui expliquais-je, tout aussi perdue que lui.

Krystopher, avec un grimace de douleur et contre le conseil de Jonethann se redressa avec peine.

Avant même que je ne puisse ouvrir la bouche, le regard intense de Krys se posa sur moi, me parcourant, avant de me demander d'une voix sourde :

- Ou est Annabelle ?

Abasourdis, je regardais Jonethann, sans comprendre.

Gardiens des Panthéons : Ahauréliane LorélysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant