Et la mémoire en miette...

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Voilà déjà 5 minutes que nous marchions dans la maison, et cette bâtisse me donnait vraiment l'impression d'être un labyrinthe.

J'étais à bout de souffle, épuisée par notre traversée, les muscles de mon corps tendus comme la corde d'un arc près à tirer me faisait grincer des dents.

Remarquant que j'avais du mal à le suivre, Jonethann se retourna pour la première fois depuis notre dépar, et me proposa de me reposer un peu.

- Non, je veux voir Krystopher d'abord, j'aurais tout le temps de me reposer après.

J'étais plus que déterminée, si près du but, je n'allais pas m'arrêter maintenant.

Reprenant le pas, il ne s'arrête ni de baissa le rythme le reste du chemin. Décidement, avec lui, vous n'aviez qu'une seule chance. De un, il ne vous la re-proposera pas, de deux vous devrez accepter sans broncher les conséquences de ce choix.

Plus je marchais, et plus je me rapprochais de lui. Celui dont j'avais maintes et maintes fois haït la personne, mais dont aujourd'hui je me sentais plus que responsable.

Mais plus je me rapprochais, plus le nœud dans mon estomac se nouait. J'ai peur. Peur de sa réaction, peur de son état. M'en voudra t-il ? Que me dira t-il ? Que devais-je dire moi ?

Ces question tournaient dans ma tête, de plus en plus rapide pas après pas.

Je n'étais pas très bonne menteuse, mais je décelais assez facilement lorsqu'une personne ne disait pas la vérité ou qu'elle omettait de me dire quelque chose. Or mon cher guide ne me disait pas tout.

Il n'y avait que deux options : soit il empirait les choses, soit il préférait ne pas tout me dire pour ne pas m'inquiéter.

Mon coeur priait pour la première hypothèse, mais je n'arrivais à me départir de la seconde.

Alors que je commençais à perdre le fil de mes pensées, ainsi que la direction que prenait Jonethann, il ralentit le pas pour finalement s'arrêter devant une porte.

Pivotant vers moi, il me demanda un peu vainement si j'étais toujours sûre de moi, avant d'ajouter :

- Je rentre en premier, tu attends quelques minutes, je viendrais te chercher quand tu pourras entrer, c'est compris ?

Pour toute confirmation, je baissais la tête, évitant son regard. Il se faufila alors dans la pièce, si rapidement que je pu rien discerner à l'intérieur.

Un sourire étira mes lèvres. Il n'avait toujours pas compris depuis... ?

Attendant juste quelques instants le temps que les pas s'éloignent de la porte, je m'empressais ensuite de l'ouvrir et déboulais dans la chambre.

Elle était exactement comme celle de Jonethann, l'armoire, la fenêtre, la table de chevet, le bureau, exceptés les armes en moins.

Et puis le lit... Et dessus...

- Annabelle ! Cria une voix masculine, mais pas celle que je souhaitais entendre. J'aurais du me douter que tu ne respecterais pas ce que je t'ai dis. C'est trop te demander d'écouter les gens parfois, hein ?

Je me fichais totalement de ce qu'il pouvait bien me dire, mes yeux était fixés sur la frêle silhouette allongée sur le lit.

- Est-ce qu'il... Les mots restèrent bloqués dans ma gorge, refusant de prononcés ces mots si sombre.

Jetant un regard au corps à première vu inerte de Krystopher, Jonethann commença d'un voix surprenante par sa douceur :

- Non, il est toujours vivant. Mais il s'en ai fallut de peu. Il est sortit d'affaire seulement depuis ce matin. Si je n'étais intervenu par contre... J'ai effectué un sortilège très puissant pour le soigner, voire mortel si un débutant s'y prête. Il a vidé toutes ses forces lors du combat (et les miennes au passage pour le guérir), ça fait quatre jours qu'il est dans le coma. Il devrais se réveiller dans quelques temps, je dirais deux à trois jours encore.

Gardiens des Panthéons : Ahauréliane LorélysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant