Villains With The Scabbed Wings

Chapitre 14 : Ashley

Je voyais bien que Chris avait de bonnes intentions, qu'il tentait d'arranger la situation. Et il avait raison ! Je ne voulais pas non plus que cette atmosphère commence à nous peser. Finalement, c'était peut-être à moi de faire le premier pas. Non, je devais vraiment le faire ! Jamais il ne le ferait. De toute manière, il me repoussait toujours systématiquement.

Prenant mon courage à deux mains ainsi que mon téléphone, je me lançais dans la brève rédaction d'un message. Je ne voulais pas d'un règlement de comptes, mais juste d'une différente approche.

« Coucou Marilyn ! Je me demandais juste quand était le prochain concert savoir ce que je pourrais préparer pour l'occasion. »

J'hésitai à l'envoyer. Oui. Non. Oui. Non. Oh et puis oui ! Tant pis ! Je ne mourrais pas pour un message ! Du moins, je l'espérais...

Mon oreiller contre moi, assise dans le lit, j'attendais impatiemment sa réponse. Je voulais savoir si notre amitié valait vraiment le coup.

Les minutes s'écoulèrent comme des heures. Je n'en pouvais plus d'attendre, mais je ne devais pas laisser un second message. Je donnerais l'impression d'être une fille bien trop dépendante au groupe, ce n'était certainement pas mon but. Pourtant, je les aimais tous. Ils me faisaient voir les choses différemment...

Enfin ! Un message ! Je me jetai sur mon portable pour le lire.

« J'ai une idée, ça risque d'être marrant. Je viens te voir à 18 h. »

Sérieusement ? Ça me semblait presque bien trop simple. Il avait l'air de changer d'avis du jour au lendemain. Mais je n'allais pas m'en plaindre, certainement pas quand c'était pour éviter les conflits.

*

Pratiquement dix-huit heures. Ma tenue était simple et sans prétention. T-shirt et jean. J'ignorais où il allait m'emmener et je préférais éviter toute tenue extravagante au cas où.

Une sonnerie, ça y est ! Il était là. Je ne devais pas me jeter sur la porte pour lui ouvrir. Je décidai de prendre mon temps, lui ouvrant calmement la porte, comme si je l'attendais à peine.

Soudainement, ça me fit bizarre de le voir en face. Nous nous étions à peine vus ces derniers temps. C'en était vraiment troublant. J'avais l'impression que c'était pareil de son côté.

- Alors, où est-ce que tu m'emmènes ? demandai-je pour briser la glace.

- Je vais te laisser la surprise, répondit-il d'un ton assez amical.

Même s'il était souriant, je n'étais pas rassurée pour autant. Je n'aimais pas rester dans l'inconnu très longtemps. Néanmoins, je le suivis dans sa voiture avec beaucoup d'appréhensions. Je ne comprenais même pas pourquoi je paniquais, pourtant, tout mon corps tremblait sous le coup de l'adrénaline qui se dispersait dans tout mon corps.

Il mit un peu de musique dans l'habitacle, mais aucun de mes membres ne cessait de bouger. Mon angoisse s'intensifiait et toujours sans la moindre raison.

- Tu es toujours sûr de ne pas vouloir me dire où l'on va ? l'interrogeai-je en espérant vraiment avoir une vraie réponse cette fois-ci.

- Tu ne veux pas garder la surprise ? plaisanta-t-il.

Je tentai de sourire à sa remarque, mais la seule couleur de celui-ci était jaune. Je n'étais absolument pas rassurée, toujours en pleins doutes.

- Je n'aime pas les surprises, lâchai-je avec hésitation sous peine de passer pour une relou.

- Moi non plus.

- Alors, pourquoi m'en faire une ? m'emportai-je.

- Parce que tu détestes ça, répondit-il en riant.

Mon regard se durcit, du moins, j'essayais de paraître pour quelqu'un de froid et insensible. Mais ce fut de courte durée et je ne pus m'empêcher de rire en sa compagnie. Finalement, je pouvais bien me laisser aller. J'espérais vraiment que rien de mauvais ne se profilait à l'horizon.

Puis il coupa le moteur. Apparemment, nous étions arrivés. Je regardais aux alentours. Des champs à perte de vue qui entouraient une petite ferme rouge. Rien de bien extraordinaire, ni de bien fascinant. Il allait me devoir des explications, et rapidement.

Il se tourna alors vers moi pour m'annoncer les plans de la soirée :

- On va voler des poussins.