Villains With The Scabbed Wings

Chapitre 31 : Chris

Mizuho avait finalement passé la nuit chez moi. Au début, elle avait été assez réticente, mais j'avais insisté, ne voulant pas la laisser seule. J'avais vraiment bien trop peur qu'il lui y arrive quelque chose, surtout parce que je craignais le comportement de Ronnie à son égard. Je voulais juste qu'elle se sente en sécurité et j'espérais qu'elle ne pense pas que je fasse tout ça en espérant quelque chose de sa part. Je n'avais aucune envie de tenter quoi que ce soit alors qu'elle était dans un tel état, mais la raison principale étant qu'elle ne voulait plus rien entre nous et je devais accepter son choix et laisser mes sentiments de côté.

Alors que je m'étais perdu dans mes pensées en buvant mon café, Jeordie entra chez moi sans même frapper.

— On ne rentre pas chez les gens comme ça ! m'exclamai-je d'un air faussement indigné.

— Mais c'est chiant de frapper ! se plaignit-il comme un enfant gâté.

Je le fusillai du regard et il se contenta d'un grand sourire, comme si ça allait tout excuser. Je soupirai, sachant très bien qu'il ne se remettrait jamais en question. Après tout, il se comportait toujours comme un gamin et parfois, ça avait vraiment ses limites.

— Je voulais juste savoir si t'avais déniché quelques bars où on pourrait se produire, annonça-t-il, ne changeant rien à son comportement.

— Pour l'instant, je n'ai rien et au pire, tu vas chercher toi-même, lui proposai-je, masquant mon bref agacement.

— D'accord, mais je n'arrive pas à les trouver aussi bien que toi...

— Ce n'est qu'une excuse ça. Démerde-toi cette fois-ci.

Son visage adopta une fausse mine boudeuse, mais ce n'était pas suffisant pour me convaincre. J'étais prêt à le contredire, sauf que je fus interrompu par l'arrivée de Mizuho dans le salon.

— Désolée de déranger, lâcha-t-elle timidement.

Jeordie se tourna vers elle, lui adressant un sombre et bref regard. Il n'avait pas confiance en elle, mais il ignorait encore toute l'histoire.

— Je ferais mieux de venir à un autre moment, annonça-t-il d'un air grave.

Il n'attendit pas la moindre réponse et partit précipitamment. Visiblement, la présence de Mizuho l'avait fait fuir et c'était suffisant pour qu'elle se sente mal à l'aise.

— Je ne savais pas qu'il serait là, lança-t-elle, gênée.

— Ce n'est pas grave...

— Je ferais mieux de rentrer chez moi, annonça-t-elle fermement.

— Tu es sûre que ça va aller ?

— Oui... Je ne voudrais pas abuser de ta gentillesse...

— Tu n'abuses absolument pas, la rassurai-je. Mais si tu veux rentrer chez toi, je ne peux pas t'y forcer.

Elle sourit timidement et poussa une mèche de ses longs cheveux bleus derrière l'oreille.

— Merci. Je crois que c'est pour ça que j'aimais bien notre relation, parce que tu comprenais, en particulier mes limites. Mais tout a une fin.

Elle me prit dans ses bras et je savais que notre relation s'arrêterait là. Au fond de moi, ça me déchirait, mais il fallait juste que je l'accepte, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Puis lorsqu'elle me relâcha, nos regards étincelants se croisèrent.

— Si tu veux, je connais quelques bars où ton groupe pourrait se produire. Ça me ferait un plaisir de t'y voir, m'annonça-t-elle en reculant d'un pas et en haussant ses épaules.

— C'est comme tu veux, tu n'es pas obligée...

— Ça ne me coûte rien de t'envoyer un message avec quelques adresses, déclara-t-elle d'une douce voix. En même temps, tu m'as accueilli chez toi, c'est le minimum que je puisse faire.

— Tu n'as pas à te sentir redevable.

— Ce n'est rien...

Elle m'adressa un dernier sourire et partit, me promettant qu'on pourrait se reparler. Je savais que dans les jours suivants, elle me parlerait davantage de cet incident avec Ronnie parce qu'elle avait besoin, comme la plupart, de se confier.

Dans la journée, elle m'envoya un message avec les adresses de quelques bars qui pourraient intéresser le groupe. D'après ses dires, ils avaient l'habitude de prendre quelques groupes indépendants en soirée. Je transmis assez rapidement la liste à Jeordie qui semblait assez heureux de ne pas avoir à faire le travail pour cette fois-ci.

Désespérant...