Villains With The Scabbed Wings

Chapitre 33 : Ashley

J'avais beau avoir pris un peu d'argent en déménageant, je commençais à en voir les limites. Toutes les économies que j'avais faites s'étaient envolées bien trop rapidement. Jamais je n'aurais cru que vivre seule me coûterait aussi cher. Je devais donc me résoudre à trouver un job, quitte à ce que ça me prenne bien trop de temps, mais il fallait bien manger et payer son loyer.

J'entrepris alors de faire le tour de la ville en espérant trouver un travail sans grandes qualifications. Après le lycée, je n'avais pas poursuivi mes études, ce qui pouvait être très handicapant dans ma recherche d'emploi. Mais malheureusement, les études me coûteraient bien plus cher que mon pauvre loyer...

Sans grand espoir, j'avais tenté auprès de nombreux restaurants et épiceries. J'essayais de ne pas montrer à quel point travailler était désormais une nécessité pour les faire fuir, mais ma coupe de cheveux et mes tatouages étaient suffisants pour certains de me repousser. Si je ne trouvais rien assez rapidement, ma vie deviendrait plus que compliquée et je n'avais aucune envie de retourner vivre chez mes parents. J'avais décidé de devenir indépendante, je devais maintenant assurer.

Mes recherches n'étaient que peu fructueuses et en voyant un café gothique sur mon chemin, je me mis à espérer que peut-être j'étais tombée au bon endroit. En y entrant, je fus submergée par la musique rock qui émanait du juke-box. Je fus assez amusée de trouver un tel objet ici. Et avant même que je ne puisse balayer la pièce du regard, une grand blonde s'approcha de moi.

— Bonjour, que puis-je pour toi ? demanda-t-elle en souriant.

Ses yeux étaient cerclés de noirs et contrairement à ce que la plupart pourraient dire, ça lui faisait ressortir ses yeux ainsi que ses longs cheveux blond platine.

— En fait, je suis à la recherche d'un travail...

— Le travail de serveuse ? Si c'est le cas, tu es au bon endroit. En plus tu as le look parfait pour bosser ici.

Je lui adressai un sourire, me sentant déjà à l'aise ici. Elle m'expliqua alors plus en détails en quoi consister le travail et j'avais comme l'impression d'être en face d'une amie proche. Après quelques minutes de conversation où elle m'avait testé de manière assez indirecte, j'acceptai le poste. Je lui laissai mes coordonnées pour qu'elle me prévienne quand serait mon premier jour. Normalement, si tout se passait bien, je pourrais commencer la semaine prochaine.

À la base, c'était censé être qu'un job alimentaire, juste de quoi me permettre de vivre, mais j'étais tombée dans un endroit où je ne pouvais que me plaire. J'avais comme l'impression que la vie me souriait enfin ces derniers temps...

En rentrant chez moi, je croisai Chris sous le porche. J'allais pouvoir partager cette nouvelle avec lui, mais vu sa mine triste, ça me paraissait assez compromis.

— Quelque chose ne va pas ? demandai-je en arrivant en face de lui.

— Je pense que c'est surtout une question de temps, lâcha-t-il en haussant les épaules.

Je le fis entrer et nous nous installâmes sur mon petit canapé.

— J'ai trouvé quelques adresses de bar où on pourrait se produire, m'annonça-t-il comme pour détourner le sujet.

— Espérons qu'on ne se fasse pas virer, rétorquai-je pour détendre l'atmosphère.

On échangea un bref sourire, mais je voyais bien que ce n'était pas suffisant et quelque chose le tracassait.

— Chris... Je vois bien que tu n'es pas venu que pour me dire ça. Qu'est qui te tracasse ? insistai-je, ne voulant pas le laisser dans cet état.

— Je pense juste à une fille... Il faut surtout que je me fasse à l'idée qu'il ne se passera plus rien entre nous.

— Tu étais en couple ? m'étonnai-je.

— Non. Ça date de quelque temps déjà et depuis, mes sentiments étaient encore là. Quand je l'ai revue, j'avais envie d'y croire... Mais je dois respecter sa décision. Elle veut juste qu'on soit amis.

— C'est bien que tu acceptes son choix, lâchai-je, presque triste.

— J'aimerais bien que mes sentiments s'en aillent, c'est surtout ça le problème.

— Pourquoi tu n'irais pas rencontrer d'autres filles ? ou d'autres mecs ? Peut-être que tu arriveras à te la faire sortir de l'esprit, lui proposai-je.

Il fronça les sourcils, assez perplexe par mes propos.

— En plus, il est dix-sept heures, c'est pile l'heure de trouver un bar ! m'enthousiasmai-je en me levant du canapé.

— Non, je ne crois pas que ce soit une bonne idée, refusa-t-il poliment.

— Je te propose une sortie dans un bar, après si tu n'as pas envie de draguer, c'est pas grave. On peut rester entre nous.

Ma proposition était assez bancale, mais il finit par accepter, levant les yeux au ciel. Au moins, j'avais été convaincante et c'était le principal...