Chapitre 17 : Ashley

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Je ne savais pas comment j'aurais dû réagir, pourtant, je fuis à l'extérieur, courant sans savoir où j'allais. J'avais besoin d'air, de reprendre mon calme. Je n'aurais pas dû me mettre dans un tel état, après tout, j'avais déjà vu du sang dans ma vie... Peut-être un peu trop...

Je passais ma main dans les cheveux puis me rendis compte que Marilyn était à mes côtés. Je n'osais pas lui parler, je le fixai, bêtement, attendant qu'il fasse le premier pas.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? me demanda-t-il, assez perturbé par mon état.

Je repris longuement mon souffle avant de m'exprimer, je savais déjà que j'allais être violente dans mes propos, mais peu importe.

— Tu te fous de ma gueule ? Tu oses me demander ce qui ne va pas ? m'emportai-je soudainement. Ce n'est pas moi qui me suis coupée tout à l'heure devant tout le monde !

— Pourquoi tu le prends comme ça ? Ça fait partie du spectacle ! se justifia-t-il.

— Justement ! Je ne veux pas que ça en fasse partie ! m'écriai-je.

Visiblement, nous n'étions pas sur la même longueur d'onde et il fallait absolument qu'il comprenne mon point de vue, voire qu'il le respecte. Je ne supportais pas ce genre d'attitude, je ne l'avais même jamais supporté...

Brusquement et sans trop y réfléchir, je lui montrai mon tatouage sur mon poignet droit, celui d'une lame de rasoir ensanglanté, l'un de mes tatouages les plus chers à mes yeux.

— Voilà pourquoi je le prends mal ! avouai-je. Je me suis mutilée, mais ce n'était pas pour me donner en spectacle, c'était une vraie souffrance... Mais aujourd'hui, je me suis détachée de tout ça, j'en suis libre... et je refuse de replonger dedans... et je refuse également que tu considères ça comme un moyen pour toucher à une certaine notoriété...

Il resta muet, se rendant sûrement compte de son erreur. Peut-être que mes mots n'étaient pas vains, du moins, je l'espérais fortement.

Je baissai mon bras, respirant lentement tout en attendant une réaction de sa part, mais toujours rien. Pourquoi ne réagissait-il pas ? S'en fichait-il ? Peut-être que j'avais mis bien trop d'espoirs dans cette amitié... Encore une fois je m'étais fait avoir. Encore une fois j'étais passée pour une conne... Encore...

— D'accord, j'ai compris. Je préfère m'en aller pendant que je le peux encore...

Persuadée qu'il n'allait rien dire, je m'en allais, les larmes aux yeux. Je ne voulais pas pleurer pour quelque chose d'aussi stupide... mais j'étais de nouveau seule. J'étais abandonnée par tout le monde, comme toujours. Je pensais prendre un nouveau départ ici... En effet, j'avais pris un nouveau départ, mais vers la même direction...

J'arrivais rapidement chez moi et soudainement, je n'avais plus le cœur à rien. Je voulais juste m'effondrer dans mon lit, écouter un peu de musique tout en espérant que demain ne viendrait jamais...

En entrant dans ma chambre, je pus constater que Spooky s'était échappé de sa boîte pour traîner dans ma chambre. Je le pris aussitôt dans mes mains et le regardai d'un air morose.

— À croire que je n'ai plus que toi, murmurai-je.

Son regard vagabondait de droite à gauche puis de haut en bas sans jamais vraiment se poser. Je doutais qu'il m'écoute vraiment. Après tout, ce n'était qu'un poussin...

— Qu'est-ce que je peux être stupide de parler avec un poussin, soupirai-je.

Je remis Spooky dans sa boîte et m'affalai dans mon lit. N'ayant aucune envie de dormir de suite, je me laissai bercer par Nirvana, espérant que cette nuit se finisse calmement. Mais les récents évènements ne cessaient de se répéter dans mon esprit, j'étais incapable d'en faire abstraction...

Puis sûrement au bout de quelques heures — je n'avais pas fait attention à l'heure — mes yeux se fermèrent d'eux-mêmes...

*

Encore plongée dans mon sommeil, j'en fus tirée par quelques sonneries. Qui venait me rendre visite aussi tôt ? Je soupirai longuement, puis finis par quitter mon lit pour au moins voir de qui il s'agissait.

Je tentais de regarder discrètement par la fenêtre du hall. Marilyn. Mais que foutait-il ici ? Je restai figée, ignorant si ça valait vraiment le coup de lui ouvrir ou si je devais simuler mon absence...

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Rip Lemmy Kilmister :(


Villains With The Scabbed WingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant