Chapitre 34 : Parce que la Guerre laisse des cicatrices inévitable...

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Hermione ne pouvait détacher ses yeux de l'image morbide que lui renvoyait son reflet.

Elle portait une robe noire dont le corset emprisonnait sa poitrine, la rendant plus pulpeuse, et dont les jupons, l'un en soie, l'autre en lin, s'arrêtant au niveau des genoux, laissaient passer le vent provenant d'un courant d'air. Sa peau était pâle. Si pâle qu'on aurait pu la croire morte si elle ne respirait pas.

Pour la première fois depuis bien longtemps, Hermione se trouvait belle. Et c'est ce qu'elle cherchait en ce jour particulier. Elle voulait être belle. Belle à en mourir. Belle comme la mort.

Derrière elle, la porte s'ouvrit et Harry entra. Lui aussi était habillé de manière classe, sobre, et sombre. Il lui adressa un sourire tendre, bienveillant.

-Tu es splendide...

Elle lui rendit son sourire et se retourna.

-Merci, Harry... Tu n'es pas mal non plus.

Son sourire s'effaça.

-Ses paroles de politesse me paraissent complètement absurde...

Le jeune homme baissa la tête, triste lui aussi, et s'avança vers son amie. Il l'attira vers lui et elle ne perdit pas de temps pour se blottir contre son torse. Instantanément les larmes agitèrent son corps et Harry la serra fermement. Ils restèrent ainsi de longues minutes, sans parler, le silence uniquement entrecoupé par les sanglots d'Hermione.

Quand enfin elle se détacha de lui, elle sourit de gêne et essuya ses yeux rougis.

-C'est malin, mon mascara a du couler maintenant...

Un petit rire nerveux s'échappa de ses lèvres, ce qui fit sourire Harry. Il passa délicatement son pouce sous l'œil de la jeune femme pour absorber une nouvelle larme qui venait de s'échapper.

-Tu es prête ?

-Non... Pas du tout... Si... Si on y va... ça veut vraiment qu'il... qu'il...

Elle respira profondément, comme si elle cherchait à vider toute trace de la réalité de son être, parvint à reprendre ses esprits et sourit tendrement. Harry fit glisser ses doigts sur sa joue et lui déposa un doux baiser sur le front. Lui-même souffrait mais il préférait ignorer cette souffrance qui le rongeait de l'intérieur afin de s'occuper de celle des personnes dont il voulait prendre soin.

-Malheureusement la réalité est bien telle que nous la connaissons... Même si nous aimerions qu'elle soit bien différente... Allez, Hermione, courage, il faut y aller...

La Gryffondor acquiesça difficilement. Se détachant de son meilleur ami, elle attrapa un voile noir qui, posé sur ses épaules, vint compléter sa tenue, et prenant le jeune homme par le bras, elle quitta la pièce en sa compagnie.

D'un pas mesuré, ils descendirent un escalier, se retrouvèrent dans un salon où régnait un véritable bordel, et sortirent hors de la maison.

Le Jardin du Terrier était bondé de monde. Toutes les personnes présentes étaient également vêtues de noir, et la tristesse se lisait sur tous les visages, bien que plus particulièrement sur certains d'entre eux. Hermione aperçut toute la famille Weasley et elle vit le regard d'Harry se poser sur la plus jeune.

-Va la rejoindre, Harry...

-Mais... et toi ?

-Ne t'inquiète pas pour moi... Je vais rester à l'écart, je n'ai pas très envie de me mêler à ces gens venus pleurer des morts qu'en réalité ils ne connaissaient pas tant que ça...

Le Survivant sembla hésiter. Son regard passa de la jeune fille à son bras, à celle qui pleurait contre le torse de son père.

-Tu es sûre de ne pas vouloir venir avec moi ?

Souvenir d'une amnesiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant