Un mois s'était écoulé depuis qu'Hermione s'était enfuie de Poudlard. Un mois pendant lequel elle n'avait eu de cesse de ressasser les paroles prononcées par Pansy Parkinson. Un mois qu'elle sentait tout son corps vibrer d'une rage nouvelle.
La Gryffondor avait mis un peu plus d'une semaine pour traverser la Forêt Interdite. Elle y avait rencontré de multiples créatures, et s'était, plus d'une fois, félicitée d'avoir passé autant de temps à la Bibliothèque, d'avoir une excellente mémoire, et de réussir un sortilège sans jamais l'avoir auparavant expérimenté. C'est, finalement, complètement exténué qu'elle avait atteint la sortie, et alors, sachant pertinemment qu'en tant qu'élève elle ne risquait rien, elle avait passé la barrière magique qui entourait l'Ecole. Arrivée dans les hauteurs qui surplombaient Poudlard, elle s'était retournée une dernière fois, et avait dit adieu à la sécurité réconfortante du château.
Hermione était tout à fait consciente que ce qu'elle faisait était complètement irraisonné, mais toute raison semblait l'avoir abandonné à l'instant précis où Pansy avait révélé le nom du Mangemort. Cela faisait tellement longtemps, qu'elle attendait de savoir, de se souvenir, de l'homme qui l'avait aussi violement torturé et violé. Trop longtemps qu'elle restait passive. Trop longtemps qu'elle voulait prendre sa revanche… Depuis le début, elle savait parfaitement quelle serait sa réaction lorsqu'elle apprendrait la vérité. Elle ne l'avait dit à personne. Personne ne l'aurait comprise. Personne n'aurait cherché à la comprendre. Harry, Ron, Dumbledore, et même Drago. Tous l'auraient empêché de faire ce à quoi elle était, à présent, destinée. Mais la haine s'était emparée de tout son être, de tout son corps, faisant bouillonner son sang et ses pensées confuses.
Après avoir quitté le domaine de l'école de sorcellerie, Hermione avait marchait. Longtemps. Des jours et des jours de marche. De temps en temps, dès qu'elle le pouvait, elle entrait par effraction dans une maison, moldu bien évidemment, dont les propriétaires s'étaient absentés, afin de prendre une douche, de manger quelque chose, et voler un peu d'argent. Elle n'utilisait pas la Magie. Elle ne devait pas. Car même si elle était majeure, et pouvait donc faire usage de sa baguette hors de l'école, elle se disait, qu'en tant qu'élève, sa présence à tel ou tel endroit pouvait être détectée par le Ministère de la Magie. Elle se doutait bien que, déjà, les membres de l'Ordre du Phénix devaient être à sa recherche et elle ne souhaitait pas leur faciliter la tâche.
Enfin, après près de trois semaines de marche, Hermione avait enfin atteint Londres et se trouvait, à présent, devant la vieille façade du Chaudron Baveur, du côté moldu. Encore une fois, elle se félicita intérieurement d'avoir lu de multiples ouvrages sur le monde sorcier et d'en avoir appris les lieux les plus importants, et leurs emplacements. La Gryffondor soupira légèrement, puis regarda autour d'elle. Son regard s'arrêta alors sur un salon de coiffure, tandis que, dans la poche de son jean, sa main enserrait fermement les billets volés dans les maisons où elle s'était 'invitée'. Lorsqu'elle en ressortit, une demi-heure plus tard, elle arborait une nouvelle coupe qui la changeait totalement, tout en la vieillissant. Désormais, ses cheveux étaient d'un noir profond, coupés au carré, atterrissant sur ses épaules, et parfaitement lisses et démêlés -pour le moment du moins.
Elle changeait. Pas que physiquement, mentalement aussi. C'était comme si elle savait ce qu'elle devait faire, comme si elle savait comment passer inaperçue. Elle se découvrait un esprit calculateur, malin, et inventif. D'où elle tenait ça ? Elle ne l'expliquait pas. Elle se contentait de l'utiliser. Mais à présent, Hermione se sentait réellement différente et, même si c'était préférable, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une étrange et désagréable impression de ne plus être elle… Mais seulement, l'était-elle encore ? Etait-elle encore Hermione Granger, Gryffondor téméraire, Miss je-sais-tout par excellence, amie fidèle et discrète, incapable de faire du mal à quiconque ?... Non, elle ne l'était pas. Elle ne l'était plus. Plus complètement. Les tortures et le viol avaient eu raison d'elle. Et même si quelques parcelles de cette Hermione persistaient, son âme n'était plus pure, ses mains n'allaient bientôt plus être blanches, et son cœur se fermerait, le temps d'une vengeance, pour devenir aussi dur que la pierre.
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Souvenir d'une amnesique
FanfictionCette histoire ne m'appartient pas. J'ai demander l'autorisation de l'auteur il y a plus d'un an, et suis encore en attente de réponse. Si elle me demande de l'enlever, je l'enlèverais.