Chapitre 11

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Je me suis remis au travail parce que oui je vis bien, mais l'argent ça s'écoule pas mal vite aussi. Bien sûr pour pas changer je me remet à la bicrave. Solution de facilité.

La bicrave plus jeune c'est devenu une évidence. Tout mes potes s'y étaient déjà mis et ça semblait trop facile. La première fois que ça m'a réellement attiré, c'est quand j'avais 17 ans. J'étais à un arrêt de bus et t'avais un tas de types qui parlaient à côtés de moi. A l'époque j'avais mes écouteurs dans mes oreilles, et j'avais coupé ma musique pour bien entendre ce qui se disait à côtés de moi. Bref, Lacrim à fais une pause et moi j'ai écouté l'histoire d'un certains Farid.

Ce fameux Farid, qui était le fils du boucher, avait eu le bonheur de trouvé 2 gros sacs poubelles dans une cave au hasard. Ouais, ouais, ouais, 2 gros sacs remplis comme il faut de drogues dures ! C'était une mine d'or pour un gosse de 17 ans, alors le fou furieux à tout prix et à tout revendu en vitesse au plus offrant !

Si je vous dis combien il a gagné en une nuit vous serez encore loin de la vérité !

2000 balles en une nuit ! 2 sacs poubelle remplis, et il a gagné un salaire en une nuit !

J'ai eu le seum à ce moment là. Mon coeur s'était serré et j'avais trouvé ça vachement injuste... Ouais c'est injuste que le père de mon pote Mohammad travaille comme un fou pour au final gagner moins de 2000 euros par mois, j'ai trouvé ça injuste de voir mon pote Moha galérer à chercher une paire de baskets à bas prix, sauf qu'il a toujours peur de demander à son père ou à sa mère. Pas parce qu'ils refuseraient, au contraire, ses parents c'étaient des chics types ! Mais il avait peur d'être un fardeau...

Et puis t'as un fameux Farid qui se réveille un beau matin et qui en passant une soirée à tout vendre de ce qu'il a sur lui, gagnait le salaire d'un honnête homme.

J'ai raconté cette histoire à Mohammad. Mes autres potes, Ibrahim et Mehdi s'y était déjà mis. Mehdi à du dépasser tout le monde a ce niveau d'ailleurs ! Alors on a décidé de s'y mettre.

L'idée c'est que à partir du moment où tu fous dans le crâne d'un gosse qu'il pourra jamais avoir la belle vie de ses rêves sans revendre des saletés et bah le gosse va se jeter la tête la première dans l'aventure de la bicrave ! On y pense pas à la prison. On pense encore moins à nos mères sur le coup ! On pense juste que jamais on aura la même chose si ce n'est qu'en dealant à droite à gauche. Et désolé d'avoir cette idée là en tête. Désolé de voir comme quoi la vie est injuste quand on est honnête et qu'on a bon cœur. Bref, désolé d'être moins naïfs, et plus réactifs face à ce genre de situation !

Et puis faites pas genre ! 2000 euros en une nuit ça donne envie à n'importe quel type !

J'ai pas connu la grande pauvreté. Quand j'étais vraiment jeune on pouvait même me traiter de gosse de riche. C'est seulement lorsque mon père et ma mère se sont séparés que l'on a compris que l'argent était un énorme confort. Puis lorsque la situation a commencé à devenir difficile, là j'ai commencé à vendre. Mais la réalité est que la vraie grosse pauvreté je n'y ai jamais goûté. Ma mère le savait, elle faisait juste semblant de pas savoir. Elle fermait les yeux sur le frigo rempli et sur la nouvelle tondeuse à gazon à grand prix.

Si ma mère a pu fermer les yeux avec autant de facilité, pourquoi ne pas continuer ? Je sais aussi qu'elle aime pas voir la tournure que les choses ont pris. J'imagine qu'elle désirait un meilleur avenir pour moi. Enfin c'est qu'une supposition, je peux pas croire qu'elle ait un quelconque espoir en moi à vrai dire. Mais ça lui arrive de me rappeler que quand j'étais petit mon métier de rêve c'était...

"Architecte le matin, architecte l'après-midi et même avant de dormir ! T'en parlais tout le temps quand tu étais petit ! Tu aimais bien les cours à l'université en plus !" Me rappelle t elle.

Homayra et Ayoub: Chaque pêcheur a un avenir et chaque pieux a un passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant