Homayra

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Une lame froide avait glissé sur mon corps et beaucoup de sang avait coulé. La douleur m'avait déchiré de l'intérieur comme de l'extérieur, mais plus de l'extérieur quand même, vous voyez ?  En fait, je pense qu'on sous estime tous la douleur et le mal être que ça peux faire d'avoir "ce qu'on mérite" et d'être "remise à sa place". Elle n'a que ce qu'elle mérite, on dit les gens. Je ne  pense pas qu'ils avaient totalement tord mais il n'avait pas totalement raison non plus. Mériter c'est un bien grand mot, je sais pas si je mérite ce qui m'arrive à l'instant par exemple. 

Je suis enfermée dans des habits blancs, dans une salle blanche et entourée de gens habillés en blanc. Je suis passée de jeunes à problèmes à complètement folle. Dépressive sous traitement. Cas clinique. Et je ne sais quoi d'autres. En gros, je ne suis pas au top de ma forme... On a cassé mes rouages et il faut les nettoyer et les réparer. Et ça prend du temps. J'aime pas attendre, je suis pas patiente, d'habitude je me met souvent en colère. 

Mais là ça va, j'en veux à personne. Même pas à Dieu. Peut être que c'est juste les médicaments qui parlent à ma place mais je préfère rester calme avec eux que d'être en colère sans. Les anti-dépresseurs agissent dans une zone de mon cerveau que je ne connais pas, en fait c'est comme être anesthésié. Ça me permet d'être moins triste et plus calme. Des fois je les aime mais des fois je les hais. Ils sont comme des amis sincères qui une fois loin de toi te plante un couteau dans le dos. Ils me font mal le soir... La nuit, je revis inlassablement mes derniers jours de fille normal comme si ils avaient été des jours beaux et chaleureux, le jour j'oublie vite qui je suis, je ne sais plus ce que je fais mais la nuit tombé mon esprit me hante et me rappelle que tout ce que j'ai fait été horrible et que moi aussi je le suis. 

Du moins, les souvenirs me le racontent telle une histoire avant de dormir...

****

"Haïthem ! Qu'est ce que tu fais ?! Arrête !" Crit une voix de femme lorsque je sens mon dos claquer contre le mur derrière moi. Aïe... J'en peux plus ! 

"Haïthem, arrête ! Tu vas la tuer si tu continues ! C'est pas ce qu'on avait dit ! C'était pas ça le plan ! Qu'est-ce-que tu fais ?!" Se précipite-t-elle en attrapant le bras du géant.  

"Et alors ?" Conclut-il en la repoussant derrière lui. Je grimace de terreur lorsque j'entend sa réponse et mes nausées s'accentuent lorsque je sens sa main agripper mes cheveux fermement et me jeter au sol ! J'ai trop mal bon sang ! J'ai trop mal ! 

Je souffre même à des endroits improbables, je découvre des endroits de mon corps que je ne connaissais même pas avant... Haïthem s'assoit sur le sol et me tire d'un coup sec vers lui. Mon visage se crispe encore de douleur et les larmes continuent de stagner dans mes yeux sans pouvoir couler, je n'ai plus la force de hurler ou de supplier, je sens un épuisement profond et mes yeux me brûlent tant je suis fatiguée... Haïthem enroule mes cheveux autour de son poing et je l'entend me les couper avec son couteau d'un seul coup, l'instant d'après mes ondulations me retombaient sur le visage et je ressentais de léger picotis sur mon crâne, comme si il ne m'avait pas déjà assez humiliée...  

"Voilà." Se releva mon bourreau en balançant son couteau à côtés de moi. "Elle n'a que ce qu'elle mérite maintenant !" Dit-il satisfait et fier de lui même en se frottant les mains l'une contre l'autre. 

"Personne ne mérite ça Haïthem..." Marmonna la jeune fille. "Regarde la, c'est horrible ce que tu viens de lui faire..."

Homayra et Ayoub: Chaque pêcheur a un avenir et chaque pieux a un passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant