Chapitre 36

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J'ai jamais pensé aux potentielles personnes qui me voudraient du mal. Ca ne me paraissaient pas si important que ça en fait. Je me suis jamais non plus demandé à quel point on peut vouloir du mal. Au point de tuer ? Au point de ruiner une vie ? Ou alors juste au point de faire courir une rumeur ?

Bref, on fait jamais attention à qui nous veut du mal et à quel point. C'était une erreur pour ma part. Et puis les maghrebins, je trouve, qu'on a une certaines connaissance dans ce domaine là. Nos mères et nos pères sont toujours là pour nous rappeler à quel point nous sommes toujours entourer de vice et que le plus dangereux des vices c'est celui qui peut t'apporter le mauvais oeil, ou tout ces délires qui sont catégorié comme mal occulte.

Et on les écoutes jamais assez. Jamais, parce que c'est aussi le genre de truc qu'on place dans la catégories ça arrive qu'aux autres. Bah moi aussi j'ai pensé ça. Jusqu'à ce que mon mektoub decide que je passe de Ayoub Yousfi, petit Hmar professionnel et empêcheur de tourner en rond pour endosser le rôle de l'autre. Parce que je suis celui à qui ça arrive et sur qui les gens s'acharne en disant : "Mais non ça m'arrivera pas ! Ce genre de galères ça arrivent qu'aux autres !"

Pendant que je suis classé dans la catégorie : les autres, laissez moi vous racontez exactement ce qui s'est passé !

Tout a commencé avec ce fameux Cheikh Salah. Un type génial. L'oncle qu'on rêve tous d'avoir et que t'appelle déjà عami parce que il te donne envie de l'appeler et de le considérer comme ça. Une belle barbe et un teint mate avec la fameuse tâche de la prière sur le front. Mais il avait autre chose, j'ai juré ce mec il m'a mis dans sa poche en l'espace d'un salam aleykoum ! Un tunisien super sympa ! Il enseignait l'art de la Roqya à Homayra aussi apparement.

Celle là j'ai pas compris pourquoi elle a emmené son frère avec elle ce jour là d'ailleurs. Ma mère était venu bien sûre et mon père avait été mis au courant, et je m'en serais bien passé... Et j'ai demandé à Imane de ne rien dire à Riyad. Si on vient à se réconcilier j'ai pas envie que se soit parce que j'ai besoin de lui ou vice versa. Quitte à se rabibocher au moins que se soit pour les bonnes raisons, non ?

Et puis il y avait Ali. Alors lui, déjà qu'il peut pas m'encadrer je vois pas ce qu'il vient faire ici ! C'est lui qui a conduit, et c'est lui qui détend l'ambiance maintenant. Je maintiens quand même que ce type fais flipper. Quoique l'on puisse dire ! Attend, tu peux pas faire 2 mètre de haut et des épaules carrés sans t'attendre à intimider les gens. Même moi je suis pas comme lui ! Il a une tête de plus que moi le gars, va falloir m'expliquer hein !

Il avait pas l'air vénère non plus, mais il inspirait toujours un petit coup de peur. Quand il s'est assis à côté de moi chez le Cheikh je me suis demandé si c'était une bonne idée. Bah ouais si ça se trouve je suis entrain de tomber dans un piège vicieux où Homayra tire les ficelles pour se venger de toutes les crasses que je lui ai faite ! Moi si je pouvais monter un coup comme aç je le ferais !

Je vous sens venir: ouais tout le monde n'est pas comme moi, mais vous inquiétez pas, y a une flopper de gens comme moi dans ce monde de fou. C'est juste qu'on cache bien notre jeu aujourd'hui !

Ce fameux Cheikh Salah, nous a d'abord servi du thé. Ma mère n'a pas dis non ! Une marocaine ne refuse jamais du bon thé, comme elle dis souvent !

Et puis vint la fameuse discussion dans laquelle je me sens pire que mal à l'aise. Parce que oui, quand tu te fais ensorcelé y a pas mille moyens pour t'attendre. Tu l'as bouffé ou t'as marché dessus. Franchement je sais pas du tout c'est quel cas pour moi, mais ça m'énerve. Je me suis fais avoir... Quoique, on sait pas encore exactement ce que j'ai, si ça se trouve ça a rien avoir avec ces bails de sorcellerie.

Homayra et Ayoub: Chaque pêcheur a un avenir et chaque pieux a un passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant