"Ibtissem s'il te plaît tais toi !" Supplia Mayra en se précipitant vers elle.
"Attend je comprend pas ! De quoi tu parles ?!" S'affola Samira devant tout le sérieux de sa soeur.
Ibtissem était tremblante et contemplait le sol comme si elle espérait s'y enfoncer, j'ai jamais vu ses doigts trembler comme ça avant et ses yeux n'ont jamais abrité autant de désespoir que maintenant, à croire qu'elle s'apprêtait à mettre sa vie en danger. Qu'une fois la révélation faite il n'y aurait plus de marche arrière...
Homayra se dépêche de lui parler dans le creux de l'oreille mais Ibtissem pleure de plus belle au fur et à mesure que Homayra lui parle...
Elle inspire un grand coup et secoue la tête frénétiquement, son visage se crispe et elle agrippe ses épaules pour se donner un semblant de courage et les décharger d'un fardeau beaucoup trop lourd à porter et qui est peut être là depuis trop longtemps...Ali a essayé de comprendre et de l'approcher mais elle recule face à son mari en tendant ses bras pour l'éloigner d'elle et de sa misère.
"Mais que ce que t'as ?" S'inquiéta Ali devant l'état de sa femme. "Tu peux tout me dire Ibtissem, fais moi confiance ! Je suis là ! N'aie pas peur s'il te plaît..." La supplia-t-il en tentant de garder les mains de Ibtissem qui défaillent encore plus à chaque seconde.
"J'ai fais quelque chose d'horrible Ali, jamais tu pourras me pardonner !" Se justifie-t-elle avec la voix qui se casse à la fin de sa phrase... Elle souffre... Ça a l'air d'être un calvaire ! C'est dans sa tête ce secret mais il est physique malgré lui.
"Tu n'as rien fait !" Tente de la raisonner Homayra.
Je crois qu'elle voit très bien de quoi elle veut parler. Mais... Stoppons le suspens !
"Mais crache le morceau non !" Ai je craqué en voyant qu'on allait y passer le millénaire !
"C'est moi qui ai tué Samir !" Laisse transparaître Ibtissem d'un but en blanc. Pas d'autres explications, pas d'autres larmes mais seulement un affaissement de ses épaules qui montrent qu'une partie de la pression qu'elle vivait est morte...
Homayra ferme les yeux lorsque Ibtissem déclare son secret comme pour mieux appréhender ce qui va se passer mais aussi avaler une seconde fois la triste vérité... Ali la regarde d'un air stoïque pendant quelques secondes sans bouger puis sa mâchoire a commencé à trembler... Un silence lourd et rempli d'interrogation nous pèse désormais et Ali s'accroche au lit de Samira pour tenir le choc. Des larmes font briller ses yeux, ses poings se serrent tellement qu'on voit ses veines prêtes à sortir de ses bras.
"Répète..." demanda-t-il avec la voix serré par les pleures qu'il retient.
La mère d'Ibtissem pose sa main sur son front lorsque celle ci baisse à nouveau la tête pour éviter son regard...
"J'ai tué Samir." Répète-t-elle. "C'était... moi." Laisse-t-elle partir dans un soupir. "Et c'est aussi moi qui ai torturé Mayra il y a 12 ans. C'est ma faute si elle a failli mourir aussi... Tout ça c'est moi Ali. Je suis celle qui a brisé ta vie il y a plus de 10 ans, c'est moi qui t'ait fais sombré en dépression... Toutes tes misères et cette solitude... Tout ça c'était à cause de moi." Le regarde-t-elle dans les yeux. Ali prend le choc de sa vie en regardant celle qu'il aime mais qui lui a pourtant menti pendant des années. Il respire très fort et supplie sa femme des yeux... Il la supplie d'avouer son mensonge. Mais elle répète encore une fois: "Ali c'est moi qui... l'ai tué."
C'est là qu'il a commencé à pleurer... Je le vois serrer les lèvres et relâcher toute pression sur le lit d'hôpital de Samira. Aya retombe sur une chaise et garde son visage entre ses mains... L'ambiance est critique, j'ai mal au coeur et je suis dégoûté d'être assis là sans pouvoir rien faire de productive pour mon ami qui prend la claque de sa vie.
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Homayra et Ayoub: Chaque pêcheur a un avenir et chaque pieux a un passé
Spiritual"C'était quoi ta force ? Qu'Est-ce-qui t'as guidé vers Allah ? Qui a fait que tu voulais revenir vers lui ? Lui dire pardon ? Lui dire Merci ? C'était quoi ? " "La solitude..." "C'était de la faiblesse alors !" "Non !" S'exclama-t-elle. Le visage tr...