Homayra

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Aujourd'hui c'est la révision du procès de mon père. On est à 2 mois du brevet et j'espère le passer avec lui !

Un certains Georges Monet avait choisi notre maison au hasard et a pourri la vie d'une trentaine de familles partout en France, et la première maison qu'il a frappé était la notre... Il avait repéré la maison à attaquer. J'étais seule avec ma mère ce soir là. Ali avait été en classe de neige avec l'école et il fallait que tous les enfants soient récupéré devant l'école à minuit. Mon père y est allé et à voulu laissé ma mère tranquille. J'étais encore petite. Il ne fallait pas que je me couche trop tard non plus. Et il a frappé à la porte de notre maison. Ma mère n'a pas ouvert. Elle ne le connaissait pas et ne comprenait pas une telle présence alors qu'il était minuit. Je suis sûre qu'elle a du penser : "Si c'est réellement important il reviendra à notre porte demain dans la journée."

D'après ce que j'ai compris il s'attendait aussi à trouver une enfant. Une petite fille âgée de 5 ou 6 ans, avec une éternelle queue de cheval sur la tête qui tenait grâce à un élastique teletubies. Mais ma mère m'a sauvé...

Elle s'est caché derrière un meuble de la cuisine en me portant dans ses bras. Je n'avais pas compris. Je ne comprenais pas pourquoi je m'étais faite réveillée de mon sommeil ainsi et pourquoi ma mère, tremblante, s'était caché dans sa propre maison. Il s'était infiltré dans la maison. Elle avait fais en sorte de se rapprocher de la porte de la cuisine. Réveillée, je me suis planquée avec ma mère. Puis elle m'a jeté dehors. M'a demandé de fuir le plus vite possible. Elle savait qu'il me voulait moi aussi et c'est comme si elle avait encaissé tous les coups de couteaux qui m'auraient pris la vie. Toute les souffrances qu'il m'aurait infligé à moi également... Ma mère est morte dans d'atroces souffrance, mais elle m'a laissé vivre... Elle a pris son courage à deux mains et m'a jeté dehors. Et comme une petite fille obéissante j'ai couru. Et la suite vous la connaissez. Jamais je ne l'ai revu...

Lors de ce procès on a constaté que c'était toujours le même type d'arme qui était utilisé. Un couteau. Toujours de la même marque, qu'il aiguisé avant de venir trouver des victimes. Et puis il déménageait. Ciblait une nouvelle maison encore au hasard. Jamais il n'attaquait des familles sans s'être renseignée sur elles auparavant.

L'enquête a été rouverte lorsque un flic - plus intelligent que les autres apparement - s'est rendu compte des points communs des nombreuses affaires qui se sont déroulées et qui n'avaient toujours pas été résolus, et la première semblable aux autres était la notre. L'histoire d'une famille habitant dans une campagne au centre de la France, détruite par le viol et le meurtre sanglant de la mère.

Lors de cette assise j'ai rencontré les survivants comme moi. On était tout un groupe. Assis les uns à côtés des autres à attendre le verdict, et mon père assis à côtés de son avocat commis d'office.

Il allait être libre. J'en étais sûre et certaine. On allait tout recommencer. Et aussi fou que ça puisse paraître j'attendais avec impatience mes premières raclées. Mes premières embrouilles. J'attendais d'avoir un père comme les autres. Et j'allais en parler en disant qu'il est chiant et qu'il fait que me gronder. J'attendais qu'il me serre dans ses bras lorsque j'ai des bonnes notes et qu'il m'envoie ses claquettes dans la tronche lorsque j'en ai des mauvaises ! J'étais pressé d'avoir un père !

Ali et moi nous tenions la main. Il allait être acquitté. Tout ça aller se finir. Ali n'a jamais été aussi heureux. Je l'ai jamais vu comme ça. La veille il a acheté des fruits et des légumes au marché. Puis il a enchaîné par une épicerie Pakistanaise. Tout ce qui était épicé ou qui avait un nom imprononçable il l'avait pris.
Samir à fais un beau ménage et Marwane m'a aidé à avoir un 20 en maths pour que se soit la première bonne note que mon père voit en rentrant à la maison. Bon j'ai pas eu 20, j'ai eu 14 et le comble c'est que ma moyenne a à peine monter. Mais c'est une bonne note. Je veux que mon père ait l'impression d'avoir une fille intelligente. C'est finis les conneries. Les vols dans les petits magasins ou la misère aux profs au lieu de travailler.

Homayra et Ayoub: Chaque pêcheur a un avenir et chaque pieux a un passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant