Chapitre 33

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Samira ressort de chez moi le sourire au lèvre en m'envoyant un baiser.
On a beaucoup parler, on a fait un saut dans ma chambre et on a recommencé à parler.
Elle me parlais d'elle et je lui parlais de moi. Bref, on a cherché a mieux se connaitre, chose normale, pour personne normale. C'est bête mais je commençais peut être à ne plus pouvoir me passer d'elle. Comme quoi, quand on apprend à connaître les gens. Ou alors j'ai peut être oublié ce qu'elle est et ce que je sais sur elle.

En repensant à elle je m'affale sur mon canapé et soupire avec un mince sourire niais au lèvre. Et bah putain de moi je suis mal barrée !
Mon Dieu je crois que je suis accro !
Cette meuf j'ai l'impression que l'emprise qu'elle a sur moi devient de plus en plus forte jour après jour. Qu'elle est maîtresse de mes émotions. Qu'elle me fait tout oublier.

J'ai peut être pas de nouvelles de ma mère, mais c'est pas grave. Mon frère et mon père m'ont tourné le dos mais ça aussi c'est pas grave.
C'est pas avec eux que je risque de faire ma vie ! Toujours compliquée cette famille de toute façon. Et puis les connaissant ils finiront par revenir petit à petit par eux même.
Je les connais par coeur sur le bout des doigts. Je sais que maman est entrain de se morfondre sur l'épaule d'une de ses copines !
Que Riyad s'énerve sans arrêt et que mon père ne montre rien mais bouillonne intérieurement.
Par coeur. Sur le bout des doigts.
Ils vont me dire qu'il regrette de s'être mis entre nous et qu'au final ils kiffent tous Samira. Et tout est bien qui finis bien !
C'est pas compliqué.
Je reste calé dans mon canapé lorsque je reçois un appel. Mon coeur s'affole lorsque je vois son nom s'affichait sur mon petit bigo.

Eva.

Une cliente un peu trop accro à certaines substances...
Je savais que j'aurai pas du lui donner sa conso depuis le début. Elle kiffait trop ça et maintenant elle me colle comme une sangsue.
J'avais arrêté parce que je m'étais fais assez de fric pour vivre quelque mois tranquille mais là si elle continue de revenir vers moi elle va me faire remarquer. Les flics vont commrncer à avoir un oeil sur moi et c'est pas bon pour le patron qui me fournit.
Et puis si les gens viennent vers moi c'est parce que les autres les ont recalé, il est où l'intérêt pour moi de recaler une meuf qui s'est déjà faite virer par les gars de cité.
Mon business il est ce qu'il est: je me fournis petit à petit toujours chez le même type, jusqu'à ce que l'argent commence à manquer. Et lorsque l'argent manque je recommence à vendre. J'ai mes habitués qui savent comment je fonctionne, ce qui fait que j'ai jamais eu de problèmes avec qui que se soit. Sauf avec elle.

Elle, elle est complètement accro et j'ai pas envie d'avoir des représailles si il lui arrive un truc de ouf aussi. C'est la meuf, type hyper malheureuse qu'est entrain de se perdre là dedans. Mais moi je peux pas l'aider à part en lui donnant ce qu'elle veut.

Je décide de pas la calculer et de sortir faire un tour dehors parce que elle sait vers où j'habite. Là encore j'ai pas fais preuve de prudence. C'était pas très malin de ma part.

Autre mesure de sécurité, changer de numéro en cassant cette puce. Je redemanderai les numéros important plus tard et je connais celui de Samira par coeur. Donc j'ai pas de soucis avec ça.

Je descend de mon immeuble et en voyant les gens dans la rue en tenue de combat - en jilbeb et en qamis quoi - je me met à regarder l'heure sur mon portable. Mes sourcils se défroncent lorsque je vois quelle jour on est.
Vendredi, 13:50. Tout est normal, c'est juste que d'habitude je suis pas réveillé pour voir ça. Je ne reste pas ici une seconde de plus, on sait jamais si l'autre meuf décide de se ramener chez moi. Je sais ce que la dépendance peut faire faire à certaines personnes. Se faire violence pour pas taper contre un mur parce qu'on a pas sa dose c'est chaud. J'avais une tante comme ça. La femme du frère de ma mère pour être plus précis. Actuellement ils n'ont plus aucun contact. Tout ça à cause de cette fameuse tante d'ailleurs.

Homayra et Ayoub: Chaque pêcheur a un avenir et chaque pieux a un passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant