✧ Chapitre 2

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Je sonne à la porte puis patiente quelques secondes avant que Théo ne vienne m'ouvrir la porte, un doux sourire sur ses lèvres.
- Entre, fit-il.
Je passe le seuil, puis dépose mes affaires sur le canapé noir qui fait l'angle de la pièce, et qui à-vrai-dire prend une place folle dans cette petite pièce.
- Tu veux quelque chose à manger ? questionne Théo comme à chaque fois qu'il m'invite chez lui.
- On commende chinois ? proposais-je en lui lançant un regred railleur.

Manger chinois devant de vieilles séries était notre routine avec mon meilleur ami.
- Tu payes ! déclare-t-il en empoignant son portable pour passer notre commande.

Pendant qu'il était au téléphone, je sortis mon ordinateur que je branchai à une prise, puis ouvrit internet. Théo se laisse tomber sur le canapé en soupirant.
- Je n'arrive pas à croire que tu vas partir, me répète-t-il.
- Moi non plus. J'ai vraiment hâte.

Quelques minutes plus tard, j'imprimais déjà mon billet d'avion allé-simple que je rangeai instantanément dans mon sac. J'étais excitée comme une gamine de 14 ans, dans moins de cinq jours je serais à Budapest.
Je ne sais même pas encore ce que je vais faire là-bas, mais une chose est sûre, je compte bien m'amuser.

Nous avons donc passé la soirée à manger comme des porcs devant au moins quatre épisodes de American Horror Story, série qu'on s'était engagés de regarder tout les épisodes ensemble (même si je sais inéluctablement qu'il triche en les regardant tout seul...)
- Et si tu rencontres quelqu'un ? fait alors mon meilleur ami après le générique de fin de notre quatrième épisode.
- Tant mieux pour moi, je crois que j'en aurais bien besoin, soufflais-je.
- Tu me lâches vraiment, en fait.
- Je ne te remplacerai pas. Ça ne veut pas dire que si je me trouve un copain je vais oublier mon meilleur ami.
- On est quand même sortis ensemble.
- Pendant un mois, ouais, le coupais-je.
- ... Mais quand même.
Je soupire. Théo me rappelle très souvent la période de notre petit couple. Trop souvent, en fait.
- C'est derrière. Tu le sais très bien, marmonnai-je.
- Ouais.
Il y eu un moment de silence. Je dirais, 5 ou 6 secondes, très gênantes. Je jette un coup d'oeil à mon portable. 23:41.
- Je devrais rentrer, fis-je.
- Ah ! En plus de te casser à l'autre bout de l'Europe, tu ne m'aides même pas à faire la vaiselle ?
- Quelle vaiselle, idiot ?
Il rit, laissant apparaître ses dents blanches. Quand il sourit, son visage change de forme et on dirait un gamin de 15 ans. Je trouve ça mignon. Il me fait craquer, mais ce que j'entretiens avec lui est beaucoup trop amical pour envisager quelque chose de plus. Et ça l'est depuis le début, on a juste mit un mois à s'en rendre compte
En plus, on avait que 16 ans à l'époque, en conséquance, deux adolecents ignorants et irrésponsables.

•••

Je pars dans trois jours, je suis assez anxieuse. Et si je ne me trouve pas d'amis ? Et si il m'arrive quelque chose, et si je veux absolument rentrer mais que je n'ai pas l'argent ? Oui parce que après avoir regardé les prix des hôtels, je n'ai pas vraiment le choix de rester un temps à Budapest. Mon argent est totalement à sec.
Je prépare déjà ma valise. Ce qui n'est pas la plus facile des tâches étant donné que je ne sais pas pour combien de temps je pars.
Mes affaires son étalées sur mon lit, ma valise est grande ouverte et j'y amoncèle les piles de vêtements et les objets en essayant d'y trouver une certaine cohérence pour pendre le moins de place possible.

Je ne retournais plus aux études, plus jamais.
Tout va changer.

Je passe ma toute dernière soirée avec Théo, puisque c'est mon frère qui viendra à l'aéroport demain avec moi.
- Tu seras prudente, hein, me répète pour la millième fois Théo, en sortant du restaurant dans lequel on s'était rendus avec quelques amis pour fêter mon départ.
- Bon, on fait quoi maintenant que les autres sont partis ? demande-t-il ensuite.
- Euh... Je ne sais pas. Je devrais peut-être rentrer pour dormir un peu, non ?
- Tu en es sûre ?
- Je crois que c'est préférable, sifflais-je.
- Oke, je te raccompagne, décide Théo.
- Pas besoin, en plus, ça te ferai un détour.
- Mais, j'insiste.
- Théo, ça va.

Il soupire puis me regarde dans les yeux.
C'est vrai qu'on est juste à côté de chez lui, et en plus James déteste quand les garçons me raccompagnent jusqu'a notre porte, mais ça Théo le sait très bien, et il aime bien emmerder mon grand frère.

- Oke, oke, abandonne Théo. Bon, bah, bon voyage, amuse toi bien là-bas, et surtout appelle-moi, et envoie moi des messages. Ne m'oublie pas.
- Jamais.
Je prend mon meilleur ami une dernière fois dans mes bras avant d'embrasser sa joue, puis de lâcher sa main. Je lui adresse un signe de la tête qu'il me rend, puis il me regarde partir d'un bon pas, sans me retourner. Une partie de mon corps est restée avec Théo, il va vraiment me manquer.

•••

Le lendemain matin, je ne tarde pas à me lever, au contraire de mes habitudes. Je saute sur mes pieds pile quand le réveil sonne. J'ai la boule au ventre, faire un voyage comme ça toute seule me stresse un peu, mais en même temps je suis excitée comme une puce. Je m'habille d'un jean noir, d'un long pull gris avec des motifs symètriques dans les nuances de gris, et j'enfile mes bottines noires. Je prend mon petit-déjeuner avec James, puis vérifie une dernière fois mes affaires avant de quitter mon appartement, accompagnée de mon grand-frère.

Qui sait ? Peut-être que quand je reviendrais, tout aura changé dans ma vie. ... Qui sait ?

... À suivre.

❖ Trapped In Addiction - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant