✧ Chapitre 45

372 12 0
                                    



Nous avons mis une dizaine de minutes à rentrer dans le bâtiment blindé, et une fois à l'intérieur, ce fut encore pire. Des dizaines de gangsters guettaient dans tous les étages et l'endroit était un véritable labyrinthe, obscur et froid. Glacial, même. Nous n'arrêtions pas de tuer des personnes que d'autres apparaissaient. Oui, c'est terrifiant.

Nous sommes arrivés dans une petite pièce avec sept congélateurs, fermés chacunde gros cadenas. Jai tient son arme devant son visage et transpire.
- Ils sont tous fermés, annonce-t-il. Il te reste combien de balles ?
- Une seule, et toi ?
- Tu plaisantes ? Je n'en ai plus !
- Super, gémis-je.

C'est bien la première fois que cela nous arrive.
- On aurait dû les tuer avec nos armes blanches, gémis-je.
- Ça aurait été trop difficile. Il faut absolument qu'on sache dans quel réfrigérateur la drogue se trouve, et faire sauter le cadenas.
- Ça peut être n'importe lequel, on ferait mieux de trouver les clés.
- Il faut que j'aie enclencher la bombe, chuchote-t-il. On va tout faire exploser mais il nous faut au moins 3 minutes de marge.
- Seulement ?
- Oui, ou ils nous suivront. Il faut que tu te débrouilles pour la drogue et que j'aie enclencher la bombe.
- Je ne sais pas comment faire moi.
- Choisi un, tire sur le cadenas et ça a intérêt à être le bon. Je reviens te chercher quand j'ai enclenché la bombe, on aura que 2 minutes ou moins pour se casser d'ici. T'as compris ? On ne part pas dans la drogue.
- Mais Jai, je..
- On a plus le temps Joyce putain, fait c'que je te dis.
- Je ne vais pas y arriver, gémis-je, les larmes aux yeux.
Jaidon soupire, se retourne et s'approche de moi.
- On n'a pas le temps Joyce, il faut vraiment que tu y arrives, tu peux le faire. Fait ce que je te dis, s'il te plait.
- Je...
Le temps que je prononce cette mono syllabe, Jai avait déjà disparu de l'autre côté du couloir. Je me retourne vers les congélateurs, essuie mes yeux et réfléchis.
Je n'ai aucune idée du quel c'est. Je me baisse et remarque que le premier congélateur n'est même pas branché. Ni le deuxième, ni le troisième. Seul le cinquième congélateur est branché. Je souris et éclate le cadenas avec une balle, puis ouvre la portière. J'évite de faire attention aux têtes humaines à l'intérieur et attrape le sac de drogue. Je vérifie la contenance et Jai arrive en courant.

- J'ai réussi, Jai, j'ai-
Il ne me laisse pas finir qu'il prend le sac sur son épaule d'une main et attrape mon poignet dans l'autre puis se met à courir extrêmement vite vers la sortie.

- ON N'A PAS LE TEMPS ! hurle-t-il.

Nous courrons jusqu'à la voiture sans même nous arrêter une seconde. J'ai à peine le temps de refermer la portière de l'auto que Jai démarre d'un seul coup à une vitesse interdite. Nous roulons quelques secondes à plus de 180 kilomètres heures sur la route en bordure de la forêt jusqu'à ce qu'une énorme explosion fasse son effet derrière nous. Pas une explosion normale, non, une autre explosion puis une autre. Les bruits furent tellement sourds que j'avais l'impression que les vitres de la voiture allaient exploser, et j'hurle pour apaiser mes oreilles.
- RALENTIS ! demandai-je à Jai lorsque que les explosions cessèrent.

Il s'arrête carrément au bord de la route et repris son souffle. Je fis de même, l'adrénaline redescendant.
- Va mettre la drogue dans le coffre, demande Jai, et ramène-moi une bouteille d'eau et ma trousse, dit-il d'une voix enrouée.

Il soulève sa manche. Une longue coupure d'une vingtaine de centimètres dégoulinant de sang est tranchée dans son bras.

- Tu as besoin de points ? questionnai-je.
- Ouais. Je vais le faire moi-même. Va me chercher une aiguille et du fil.

Je prends le sac et sort de la voiture. Une épaisse fumée grise échappe du bâtiment. Je fais le tour, ouvre le coffre et dépose le sac de drogue. Je me baisse pour attraper la trousse de secours quand deux mains m'attrapent violement la taille et me tirent d'un seul cou par derrière.
J'allais hurler mais une main se plaque sur ma bouche et je suis soulevée du sol. Je ne peux même pas gémir. Une autre personne ferme le coffre de la voiture et je ne sais comment, enferme Jai dans l'auto, depuis l'extérieur. Je ne vois pas leurs visages. Ils ont des masques. Jaidon se rend vite compte de la situation mais ne semble pas pouvoir sortir de la voiture, il panique, frappe avec son coude dans la vitre pour tenter de la briser.

« Tu vas mourir » entendis-je dans mon oreille.

Mon sang se glace, et je sens comme un glaçon me descendre dans le dos.

Une main se pose sur mon ventre, sous mon tee-shirt. Je ne sais pas à qui elle appartient, elle est froide. J'ai peur, j'ai envie de vomir. Je me sens oppressée.

Jai casse la fenêtre et d'un mouvement rapide sort de la voiture par cette dernière.  Il commence de battre avec le premier homme. Je ne vois pas, mes yeux sont brouillés de larmes.

« Tu ne nous échappera plus jamais. » entendis-je de nouveau.

La main froide descend le long de mon ventre.
Je ne sais pas ce qu'il se passe, je crois qu'il y a de la drogue sur la main plaquée sur ma bouche, parce que les voix raisonnent. J'ai besoin que Jai me sorte de la immédiatement, mais l'autre semble être plus fort que lui.

« Nous allons faire de votre vie un enfer. »

La main froide descend entre mes cuisses, je hurle du plus fort que je peux, complètement paniquée. Je ne sens plus ce qu'il se passe tellement je bouge pour me libérer, puis soudain, je suis projetée contre le sol, tête la première. Je mets quelques secondes à ouvrir les yeux, Jai est là. Il m'aide à m'assoir, il saigne de la tête.
- Joy, Joy ! Ça va ?!
- Ils sont où ?!
- Ils sont partis, ils sont partis je ne les ai même pas vu partir, je... Joyce, pourquoi tu pleures, pourquoi tu trembles ?
- Ils sont où ?! répétai-je.
- Ils sont partis...
- Non ! NON ! ILS SONT TOUJOURS LA, hurlai-je.

Il me tire contre lui et j'éclate en sanglots dans sa veste.
- Joy, calme toi, ils sont partis je te promets. C'est finit...
- Ils vont revenir, pleurai-je.
- Ne dit pas ça Joyce, ressaisi toi et monte dans la voiture, allez c'est fini. Vient !

Nous rentrons dans notre appartement après 30 minutes de route. Jai recousus son bras lui-même, quant à moi, je reste silencieuse, assise au bord du lit.
Il vient s'assoir à côté de moi.

- Tu trembles Joyce, tu es malade ?
- N... Non...

Je ne sais pas si je dois en parler, ou non, à Jai.
Je suis complètement bouleversée, mais je ne veux rien dire. Je ne me sens pas capable de raconter ce qu'il s'est passé à Jai. Je suis terrifiée, je n'oserai rien dire et je ne saurai pas comment le formuler.

- Ils t'ont fait du mal ? questionne-t-il.
- Non, mentis-je.
- Il... Y a quelque chose d'autre ? demande-t-il.

Je me sens sale.
Je ne veux pas en parler.

- Non, répondis-je d'une petite voix, ils m'ont juste fait peur.

Jai enroule ses bras autour de moi et se laisse tomber sur le lit, avec moi dans ses bras. Je demeure sur son torse à écouter sa respiration et son cœur battre. Une boule commence alors à grossir dans mon ventre. Putain, j'ai peur.

. . . À suivre.

❖ Trapped In Addiction - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant