✧ Chapitre 3

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Je passe au checking pour ma valise, il ne me reste plus qu'un bagage à main, mon sac à dos en conséquence. Il est seulement 8 heures du matin, je bois mon dernier Starbucks avec James à l'aéroport.

- Oke, tu parles pas à des inconnus d'accord ? me prévient James d'une voix hautaine.
Je ris doucement en pressant mes lèvres sur ma paille.
- Si je veux faire des rencontres, je serais bien obligée, répondis-je.
- C'est vrai... Surtout appelle moi une fois que tu es arrivée, répète mon grand frère, comme si j'allais l'oublier.
- D'accord, avant ou après avoir appelé Théo ? demandai-je d'un ton ironique.
James ouvre grand ses yeux bruns foncés, entre-ouvre ses lèvres pour hurler :
- AVANT ! Je suis ta priorité, s'excalme-t-il en passant sa main dans ses cheveux noirs corbeaux.
Je sais vraiment pas d'ou James à ces cheveux noirs, je suis presque blonde. Il ne me ressemble pas vraiment, en effet.

••

Je quitte James dans le hall principal, il a "des choses à faire" (il veut surtout pas pleurer à l'aéroport parce que sa petite soeur adorée s'en vas) et je ne devrais pas trop tarder à y aller moi non plus. Même scène qu'avec Théo hier soir, même piquotement au coeur en quittant James, quoique un peu plus accentué.
- Tu vas me manquer, Joyce.
- Ouais c'est ça, je t'aime aussi James.

Je me retourne après qu'il m'ait pris dans ses bras, James ayant toujours fait deux têtes de plus que moi (encore un point non-commun). Je marche dans l'aéroport en direction des portes ou je suis sensée décoller dans une petite heure, afin d'être un peu en avance.
Je passe à côté des toilettes publiques les moins fréquentées de l'aéroport, et j'aperçois un groupe d'hommes tous habillés de noir ou de gris foncé. Ils ont l'air assez jeunes, je dirais entre 20 et 25 ans, mais leur regards ainsi que leurs intentions ont l'air malsains. Je n'y prête pas forcément attention, jusqu'à ce que l'un deux m'appelle alors que je marchais déjà derrière eux.
- Eh, mademoiselle ? fit la voix derrière moi.
Qu'est ce qu'ils me veulent ? me demandai-je, sans pour autant me retourner.
Je marchais un peu plus rapidemment. Ils me rappellent, mais la voix est venue de plus près, je crois que l'un deux me suit. Ou même peut-être tous. Je marche encore plus vite, je n'ai pas l'intention de m'arrêter, mais lorsque qu'ils m'appelent une troisième fois, je me retourne, un peu énervée. Je déteste ce genre de situation, voilà de quoi me mettre de mauvaise humeur.
- Quoi ?! fis-je en fronçant les sourcils.
L'un deux, celui qui doit être le plus vieux me fait signe d'approcher vers eux. Je me méfie énormément de ce genre de chose depuis petite, et ne m'approche pas trop. Enfin, peut-être me suis-je approchée un peu trop près cette fois.
- Tu veux quoi ? demandai-je en essayant de garder ma crédibilité devant ce groupe d'hommes.
- On a quelque chose à te proposer.

Okey, ça sent mauvais ça. "Je n'en veux pas" dis-je avant de repartir, mais l'un deux me rattrape doucement par le poignet, me retirant vers aux, au centre d'un cercles qu'ils avaient formé. Ça me mettait assez mal à l'aise. Voire très mal à l'aise.
- Bon, quoi ? J'ai un avion à prendre, dépêchez-vous.
Je faisais semblant d'avoir confiance en moi, mais en réalité, une peur amplifiait en moi.
- Tu vas à Budapest, c'est ça ? questionne alors le plus vieux.
- Euh... Oui.
- On a un ami là-bas. On aimerai lui donner quelque chose mais on a pas de billet d'avion, déclare-t-il.
Ça sent de plus en plus mauvais, toute cette histoire. Il faut que je refuse et que je me dépêche de partir, pensais-je.
- Ce n'est pas mon problème, disais-je.
- Voilà ce que nous souhaitons lui donner, souffle-t-il, me coupant la parole, sortant un paquet ovale et enroulé dans du plastique de sa poche.
- C'est quoi ça ? fis-je. Pourquoi vous l'envoyez pas par la poste, hein ?
Je suis trop curieuse. Allez, va t'en Joyce, tu as un avion à prendre. Tu es en train de faire le contraire de ce que tu es sensée faire.
- Ça, c'est une capsule un peu spéciale.
Une capsule Comment ça ? Dans quel sens ?
- Quoi ?
- Tu vois là dedans, il y a une quantité de drogue particulière que nous devons livrer à Budapest. On a besoin d'une jeune fille innocente comme toi pour tramsmettre la drogue. Tout ce que tu as à faire, c'est l'avaler et la revomir une fois arrivée la-bas. Tu ne risques pas de te faire chopper. Tu seras payée 1'800 euros une fois que tu auras rendu la capsule à Budapest. Tu vas être ce qu'on appelle une mule.

Mes membres se glaçant, un frisson me parcouru. On vient tout juste de me demander de participer à un trafic de drogue, on est bien d'accord ? Mes lèvres tremblent, je chuchote :
- Je.. Comment dire.. Non, je vais partir.
- Pourquoi transpires-tu ? demande l'homme, toujours en tenant cette capsule entre son pouce et son index.
- Je... Je ne peux pas faire ça, bien entendu.

Je ne savais pas quoi dire d'autre, j'étais très impressionée et surtout angoissée. Si ces gars faisaient du trafic, ça se pouvait qu'ils soient dangereux.
Va-t'en tout de suite ! hurle cette petite voix dans ma tête.
Je me retournais pour partir, mais ils me rattrapèrent. Je commençais sérieusement à avoir peur, je ne me suis jamais retrouvée devant une telle situation. Moi qui était il y a encore 5 minutes si banale, je pense que là, ma vie a été boulversée, mon voyage à Budapest également.
- Tu as juste besoin de l'avaler, de nous obéir et ça se passera bien, dit-il en me caressant la joue de deux doigts froids.
Je reculais un peu.
- Laissez-moi partir, exigeai-je.
Je n'avais pas réussi à garder ma crédibilité.
- Non. Maintenant que tu sais notre secret, tu vas être obligée de le faire.
Eh merde. Joyce, dans quelle merde tu t'es foutue. Oke, ce n'est pas de ma faute, mais putain, il faut que je résiste.
- Et si tu nous dénonce quand même, bah on te logera une balle dans ta jolie petite tête.
- Je vous en supplie laissez-moi partir je ne dirais rien, je promet sur la tête de ce que vous voulez, dis-je tremblante.
Les autres rigolent. En plus d'avoir la désagréable impression que je suis dans un film, j'ai très peur maintenant, je suis complètement paniquée.
- Navré, poursuit-il, mais tu vas devoir le faire.
- Mais.. Et si ça se casse dans mon corps ? Si la drogue se répend dans mon ventre ? chuchotais-je, la voix cassée par les larmes qui refusaient de sortir.
Ne pleure pas Joyce, tu vaux bien mieux que ça.
- Dommage pour toi, tu mourras sur le coup.
- Et si je me fais surprendre ? questionnai-je ensuite, la voix encore plus craintive.

J'avais limite plus peur de me faire prendre par la sécurité que la drogue me tue en se répendant dans mon corps.
- Dommage pour toi aussi, fit-il d'un ton sec.
Oh mon dieu. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Okey Joyce, ça va bien se passer tu vas prendre cette mule, passer la douane, la recracher, te faire payer et partir. Mon dieu non, je ne peux pas faire ça.
- Je ne vous fait pas confiance.. gémis-je.
- Tout ce que tu as a faire, c'est de nous obéir et tu finiras saine et sauve.
Je réflechis à mes possibilités de surive dans ma situation présente. Et dire que y'a dix minutes, je me réjouissais encore de partir à Budapest.
- O.. Oke.. bégayais-je.
- T'as 18 ans ?
- Non, mentis-je.
J'avais peut-être encore un dernier moyen de ne pas être obligée d'avaler de la drogue.
Un des autres dérobe de ma poche mon passeport sans que je ne puisse m'en rendre compte, il a été trop rapide.
- Elle les as, confirme-t-il en me rendant mon passport après avoir regardé ma date de naissance. Et son prénom, c'est Joyce, poursuivit-il.
Il envoie un message depuis son téléphone, et moi je suis là, à attendre, complètement paniquée.
- Joyce, poursuivit-il. L'homme qui t'attend à l'aéroport de Budapest s'appelle Brooks. C'est à lui que tu dois donner la drogue, il te donnera ta paye. Tu n'auras pas besoin de le chercher, il viendra vers toi tout seul.
Je ne répondis pas, effrayée, fixant la drogue entre ses mains.
- Tu as compris ? répète-t-il.
- Ou.. Oui...
Il me tend la gélule que je prend entre mes doigts. Il m'indique les toilettes, celles ou il n'y a jamais personne. J'y traine les pieds en tremblant. Ok, tout va bien se passer.
Merde, non, je suis en train de me foutre dans une merde pas possible, je n'arrive pas à croire ce que je vais faire. Je suis obligée maintenant.
- Dépêche toi, t'as un avion à prendre je te rapelle.

. . . À suivre.

❖ Trapped In Addiction - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant