✧ Chapitre 46

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Jai vide le contenu du sac pour compter et examiner la drogue précieusement. Je le regarde faire, puis il sépare la drogue en deux parties : une partie qu'il range dans notre coffre-fort, et l'autre qu'il remet soigneusement dans le sac. Il ne laisse dehors qu'un sachet de poudre grise.
- On va livrer ça, annonce-t-il, tu viens ?
- Je... Je suis fatiguée.
- Il est 14 heures, Joy. Viens.

J'accompagne Jai livrer sa drogue. Sur le chemin du retour, il s'arrête devant un MacDo.
- Tu veux quoi ? demande-t-il.
- Hein ?
- Au MacDo.
- Ah, rien, répondis-je.
- Tu n'as pas faim ? questionne-t-il.
- Non, vraiment pas.
- Bon... Si tu insistes pour me regarder manger.
Il engloutit son déjeuner en moins de cinq minutes et nous rentrons à l'appartement.

••
Jai prenait une douche pendant que je faisais semblant d'être concentrée sur l'émission de télé-réalité qui passait à la télévision, afin de dissimuler mon esprit. Il sort de la salle de bain, vêtu d'un caleçon et vient s'allonger sur le lit.
- Tu regardes quoi comme conneries ? demande-t-il en baissant le son.
- Je ne sais même pas, répondis-je.

Il dépose sa main gauche sur ma cuisse droite, un frisson me parcourt le corps, comme à chaque fois qu'il me touche. Jai prend ses douches vraiment très chaudes, sa main est encore brûlante. Il fait à son tour semblant de regarder la télévision en remontant sa main de plus en plus haut, avant que je ne le stoppe au moment où ses doigts allaient déboutonner mon pantalon.

- Quoi ?! intervint Jai, on est que le 12 du mois ! Tu ne vas pas me dire que t'as déjà tes règles ?
Je laisse échapper un léger rire et me contente d'enlacer ses doigts aux miens.
- Je ne me sens pas d'humeur, chuchotai-je.
- Il n'y a pas d'humeur pour le sexe.
Je lâche sa main, soupire et me retourne dans le lit.
- Laisse-moi juste tranquille alors, rouspétai-je.
- Rooh, arrête tes bêtises... Vient dans mes bras, t'es glacée.
Je jette un regard par-dessus mon épaule, Jai me regarde, les bras grands ouverts. Je me retourne et me blottis dedans, il les referme sur moi. Jai a beau ne pas être très grand, quand je suis dans ses bras, je me sens toute petite et toute fragile. Sa peau est chaude et douce. Son cou sent son odeur.

- Pourquoi tu as froid Joy ?
- Je ne sais pas...
- Arrête de trembler un peu... Va prendre une douche.
- Non, je suis bien là.

Je m'endors sans même m'en rendre compte, et tombe dans un profond sommeil de cauchemars.


- Joyce, Joyce, JOYCE !

Je me réveille en sursaut, sans pouvoir respirer. J'attrape le poignet de Jai et essaie tant bien que mal de respirer correctement.
- Mais respire Joyce ! JOY !
Il me prend la tête entre ses mains et me force à le regarder dans les yeux afin de me calmer. Je retrouve mes esprits et recommence de respirer normalement.
- Tu m'as fait peur, avoue-t-il. Tu... Fais des terreurs nocturnes...
- Je.. Je.. Je sais, gémis-je.

Je me lève pour aller boire de l'eau dans la cuisine, Jaidon me suit.
- J'ai dit quoi ? demandai-je en m'appuyant contre le lavabo.
- Tu as juste hurlé « Je ne veux plus » et tu as crié mon prénom genre sept fois.
- Je suis désolé.
- Qu'est ce qu'il se passe Joyce, t'as rêvé de quoi ?
- Je ne me souviens pas, mentis-je.
- Arrête de me prendre pour un con, on se souvient d'une terreur nocturne. Arrête et dit moi !

Je retourne dans la chambre et m'assied sur le lit. Je tremble toujours. Il s'assied à côté de moi, remet une mèche de cheveux derrière mon oreille.
- Raconte-moi Joy, il faut que tu me dises.
- C'était eux, Jai..
Il soupire et lâche sa tête en arrière.
- Ils étaient beaucoup, une dizaine, une vingtaine je ne m'en souviens pas...
- Et ensuite ?
- J'étais toute seule devant eux. Et je n'avais pas d'arme. Et ils allaient me tuer. C'est tout.

Je le regarde dans ses yeux marrons.
- Tu sais que ça n'arrivera pas, assure-t-il.
- C'est juste un cauchemar, répondis-je.

Je me couche dans le lit. Jai se place derrière moi, éteins la lumière et colle son corps presque nu contre le mien, glacé. Il pose ses mains sur mon ventre, je pose les miennes sur les siennes.
- Calme toi, chuchote-t-il, je te promets qu'il n'arrivera rien. Je te le jure.

•••

J'ai continué à faire des terreurs nocturnes pendant quatre nuits d'affilées. Toujours le même rêve, ou pratiquement le même. Cette fois c'est la cinquième nuit, et je me réveille seule. Jai est à côté de moi, les bras croisés et des cernes sous les yeux. Je reprends ma respiration et chuchote :
- Je suis tellement désolée...
- Il va falloir qu'on trouve une solution, annonce-t-il.

Son téléphone sonne. Il l'attrape et lit un e-mail pendant que je me lève pour aller boire. Quand je retourne dans la chambre, Jai est habillé.
- Tu fous quoi ?
Il baisse ses bras et me regarde.
- J'ai trouvé une solution, répondit-il.
- Je ne sors pas d'ici Jai, il est 3 heures du matin. Tu as besoin de dormir, et moi aussi.
- Il le faut, ce soir. Tient, met ça à ta ceinture, dit-il en déposant sur le lit un grand couteau de cuisine et un pistolet 9mm.
- Vraiment ? On va aller tuer des gens maintenant ?
- On va tuer les gens qui te font faire des cauchemars, comme ça on en aura fini.

Une secousse me parcourt le ventre.
- N.. Non, je ne veux pas.
- Oui, tu veux. Tient Joy. Prend aussi ça, tu vas en avoir besoin.

Il soulève le matelas et lance sur le lit un AK-47. J'ouvre grand la bouche.
- Wow... Pour de vrai ? gémis-je en caressant du bout des doigts le fusil.
- Eh oui, Joy. Je ne t'ai pas appris à te servir de ça pour rien.

J'affiche un sourire discret en soulevant l'arme à l'aide de mes deux bras.
Il en sort un deuxième qu'il recharge. Je crois que je n'ai vraiment plus le choix sur ce coup-là, je crois qu'il faut que je me sorte de là. J'enfile un jean et un pull, je scelle à ma ceinture l'arme blanche et le pistolet. Je mets mes chaussures et ma veste, je m'attache les cheveux et j'attrape le fusil.
Je vérifie les munitions puis le hisse sur mon épaule. Il me donne deux autres boites de munitions qu'il glisse dans la poche de ma veste.

- Tu te souviens comment t'en servir ?
- Bien sûr.
- Le recharger en moins de 4 secondes ?

Je retire la munition puis la repositionne de manière rapide et efficace.
- 3 secondes même, me vantais-je.
Jai embrasse mon front.

- OK. On y va.

. . . À suivre.

❖ Trapped In Addiction - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant