✧ Chapitre 10

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Nous rentrons à son hôtel une vintagne de minutes plus tard, après avoir acheté un bon menu McDo bien gras. Bah oui, ça fait du bien de temps en temps.


C'est fou à quel point Jaidon mange vite, il n'a pas l'air de savourer la nourriture. Dés qu'il a terminé, il prend une grande gorgée de bière et sort de sa poche la petite masse de drogue qu'il a récupéré un peu plus tôt dans la soirée. À vrai dire, j'ai un peu peur de l'effet que ça pourrait lui faire.

Je l'observe faire en finissant mes frites. Il glisse son pouce sur un briquet, une flamme en sort et il brûle un côté de la drogue.
- Intéressant, chuchotais-je.
Il sourit, sans lâcher sa drogue du regard. Il retire des morceaux de shit pour les effriter à l'aide de ses longs doigts.
- Tu sens cette odeur ? me fit-il.
- Ouais...
Il ouvre un sachet de tabac, prend une feuille et un petit bout de carton qu'il plie rapidemment pour former un tankar, puis il roule le joint de manière très habile.
- Je n'ai jamais su faire ça, gémis-je.
- Il faut des doigts habiles.
- Et, tu as des doigts habiles ?
Son regard se décroche de son activité quelques secondes, puis il me sourit en coin. Oh, non, il est pas sérieux ? Il a vraiment pensé à ça ?
Je baisse les yeux. Il dépose sa langue sur la partie de la feuille dépassante, et la fait glisser le long de cette dernière avant de la replier sur elle-même.
- Et voilà le travail !
- Il est énorme, tu vas vraiment te fumer tout ça seul ?
- Pas seul, non.
- Jai, il est hors de question que je touche à ce truc.
Il me sourit, comme si il savait que ça ne finirait pas comme ça.
Il prend le briquet, puis va s'assoir sur le lit. Il me fait petit signe de m'approcher, j'obéis puis me place à côté de lui, allumant la télévision et m'allongeant sur le côté droit de l'énorme lit aux draps propres. Jai allume le joint, et le glisse entre ses lèvres. Il aspire la fumée dans ses poumons puis la rejette dans l'air.
- Tu veux bien ouvrir la fênetre ? demande-t-il.
Je me lève et ouvre grand la fênetre.
- Ça c'est du bon, t'es sûre que tu veux pas ? propose-t-il.
Joyce, résiste.
- Sûre. Merci.
Il continue de fumer, je n'arrête pas de l'observer.
- Tu ne sens pas d'effets ? questionnais-je.
- Pas vraiment. Allez tiens, essaie.
- Tu m'énerves. Donne moi cette merde qu'on en finisse.

Je le lui pris des doigts et glisse le bout entre mes lèvres, déja humidifié par les siennes. J'aspire dans ma bouche, dans mes poumons. Ouch. Ma gorge me brûle.
J'entreouvre les lèvres pour faire ressortir la fumée.
- C'est fort, gémis-je.
Je repris une ou deux fois, mais de très grosses bouffées, j'en avais l'impression.
- Laisse moi essayer un truc. Surtout ne bouge pas, dit alors Jai.
Il reprend le joint, il tire. Une très grosse bouffée. Il gonfle ses poumons, se rapproche très près de moi, de ma bouche. Je recule, légèrement appeurée par son geste.
Il me prend brusquement par les épaules et force ses mains à se joindre à ma bouche. Finalement, je ne proteste pas. Il transvase la fumée déjà filtrée par ses poumons une fois directement dans les miens, en faisant bien attention de ne pas toucher mes lèvres avec les siennes. Je recrache la fumée d'un coup sec, toussotant à la fin.
- Ma tête ! hurlai-je.
Il rit doucement. Il trouve ça drôle... Je me suis sentie bizarre.
J'ouvre et ferme les yeux. Tout ralenti, c'est marrant.
- Comment tu te sens ? demande-t-il.
- Wow.. J'ai... La tête qui tourne.
Je ferme les yeux quelques secondes pour reprendre mes esprits. Jai continue de fumer le joint jusqu'au bout, il dépose le mégot sur la table de nuit et recrache la dernière bouffée. Il me regarde intensément. Jai porte sa main vers ma joue, la caresse. Qu'est ce qu'il fait, mon dieu.
Il me regarde directement dans les yeux, tandis que le monde autour de moi ralentit à cause de la drogue. Je n'ai pas le temps de me rendre compte que son pouce caresse désormais ma lèvre inférieure, que j'entre-ouvre par reflex. Ma bouche est sèche, la façon dont il me regarde fait chauffer mes hormones.
Il est en train de se rapprocher de moi, aïe.

Je me sens mal à l'aise soudain, puis recule légèrement, posant ma main sur ma tête. Il retire la sienne.
- Je suis pas... Il faut que je dorme, Jai, gémis-je. Je ne suis pas très consciente je crois...
- D'accord, tu veux que je t'apporte de l'eau ?

Jai n'attendit pas la réponse. Il se lève puis va chercher la bouteille d'eau sur la table avant de me la donner. Je bois deux gorgées, la pose brusquement à côté de mon lit. Je ne me sens pas bien du tout.
J'enlève mes chaussures et me glisse sous la couverture, me frottant les yeux.
- Ton truc me donne juste envie de dormir, gémis-je.
Il se remet à côté de moi, je le sens près de moi, même si j'ai les yeux fermés.
- Demain on a une longue journée, fit-il. On part pour Berlin, tu te souviens ?
Je sens son souffle contre moi, décidément je n'arrive pas à éviter mes pensées déplacées.
Je m'endors.

↳ 3:47 am.

Je me réveille en sursaut. Ouf. J'ai fait un cauchemar. Ma tête tourne encore à cause de la drogue que j'ai fumé quelques heures au paravant. Il y a de la lumière dans la pièce. Je m'assied dans le lit, puis découvre que Jai est assit à la table, devant son ordinateur, la luminosité à fond. Il est torse nu, et dos à moi. Je plisse les yeux pour voir ce qu'il fait. Il est en train de commander des armes par internet.
- Rendors toi, ce n'était qu'un mauvais rêve, fit-il sans se retourner.

Quoi ?!

Attend, je n'ai même pas parlé, comment sait-il que j'ai fait un cauchemar ? Et que je suis réveillée ?
- Comment tu... soufflais-je.
Il se lève de sa chaise et ferme brusquement son ordinateur. Il fait le tour du lit, puis s'assied à sa place.
- Tu parles quand tu dors, annonce-t-il, un malin sourire. Et j'ai su que t'étais réveilée, parce que y'a quelques secondes tu as soupiré un gros coup, ce qui signifie la fin de ton cauchemar et quand tu t'es réveilée tu as bougé brusquement, alors que tu es très calme dans ton sommeil.

C'est quoi son problème à lui ? Il est voyant ?
- Ça fait même pas deux jours qu'on se connait et tu arrives à déterminer des trucs comme ça sur moi ?
- Je n'ai pas besoin de voir les choses pour le savoir, retient bien ça, chuchote-t-il en prenant une voix particulièrement séduisante.
Je laisse ma tête s'écraser sur l'oreiller.
Jai soupire, se couche, puis éteins la lumière. Il fait nuit, complètement nuit. Il bouge dans tout les sens pour trouver une bonne position.
- Bonne nuit, chuchote-t-il ensuite.
- À toi aussi, répondis-je.

... À suivre.

❖ Trapped In Addiction - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant