✧ Chapitre 8

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Je viens de signer le contrat de Jaidon.
Je suis son assistante. Je dois faire tout ce qu'il me demande.
Putain.
Non, je ne regrette pas, je suis juste excitée comme une puce et j'ai un peu peur. Oke, Très peur. Jaidon se lève de sa chaise et étire ses membres.
- On part pour Berlin demain, annonce-t-il en buvant une dernière gorgée de café.
- D'accord. Et... Pour ma survie, tu vas m'apprendre des trucs ? Ou pas ? fis-je, une petite touche d'ironie.
- Oui, aujourd'hui. Mais d'abord, appelle ta famille pour leur inventer un joli mensonge.

J'avale ma salive. Je vais devoir mentir à mon grand frère.
L'appel téléphonique avec mon frère fut très long. Il n'arrête pas de me poser des questions, par lesquelles j'essaie de répondre par "oui" ou par "non", ou du moins le plus simplement possible pour dissimuler l'énorme bêtise – énorme mais très excitante – dans laquelle je me suis mise. Une fois que je raccroche, Jai me tend un grand sac en plasique.
- C'est pour toi.
Je le prend et l'ouvre. A l'intérieur, des vêtements. Tous de couleurs sombres.
- Je préfère que tu te fasses discrète, proclame Jai. Sauf quand... Quand tu devras attirer les regards sur toi.
- Et... Dans quelles situations aurais-je à faire ça ? questionnais-je.
- Oh, tu le découvriras bien assez tôt.

Je me tais, regarde la taille des vêtements qu'il m'a donné dans la minute d'avant, puis remarque qu'ils sont tous de la bonne taille pour moi.
- Comment tu connais ma taille ?
- Je ne suis pas idiot.

Je fis un peu de place pour les vêtements dans ma valise.
- Met un truc dans lequel t'es à l'aise, dit Jaidon.
- On va faire quoi ?
- Transformer la graisse en muscle.
Oh non, pas du sport.
- J'ai de grosses fesses, c'est ça ? boudais-je.
- Je n'ai pas dit ça, rétorque-t-il en souriant légèrement.
Je dois rougir, comme d'habitude.
Il se tourne, et retire son T shirt.

Je regarde son long dos aux courbes musclées. Il a un énorme tatouage représentant une ancre de bateau avec Jésus sur la partie du haut, un serpent faisant le tour du dessin et des hirondelles de chaque côtés de l'ancre. Je suis assez impressionnée. Il est magnifique, mais qu'il à du souffrir.
Il remet rapidement un T shirt gris foncé, passe sa main dans ses cheveux. Qu'il arrête de faire ça.

Dés qu'il se glisse dans la salle de bain, j'en profite pour me changer. J'enfile un leggings, un top sans manches et des baskets Nike.

Ça fait bizarre, d'être avec un homme, en fait, même si je ne veux pas l'admettre, je vais devoir vive un peu avec lui. Ça fait bizarre.

Nous nous sortons de l'hôtel pour aller chercher sa voiture de l'autre côté du parking. L'air est frais, aujourd'hui.
- On va ou ? demandai-je.
- On va voir ce que tu sais faire avec une arme dans la main, et après on fera un peu de sport.
Je frisonne. Oh-oh. Une arme.
- Je ne sais pas du tout manier une arme, murmurais-je.
- Ce n'est pas grave.
Je regarde défiler les rues de Budapest, puis regarde ensuite Jai. Un malin sourire se dessine sur son visage.
- Qu'est ce qu'il te fait sourire ? demandai-je, curieuse.
- Rien. Tu as signé. Tu es à moi.
- Hum...

Il continue de sourire comme un idiot en me regardant.
Nous nous arrêtons au pied d'un immeuble gris, dans la banlieue de Budapest. Une fine pluie tombe du ciel. Je sors de la voiture puis le rejoins de l'autre côté. Il verrouille la voiture, et rentre dans l'immeuble en déposant un doigt sur sa bouche. Il descend au sous-sol en silence, je le suis sans rien dire.

Nous arrivons devant une petite porte qu'il ouvre avec un code à quatre chiffres, et me laisse passer en premier. Il fait sombre, et froid. Jai allume la lumière, et je découvre une énorme pièce, avec un terrain de tir, de boxe, de fitness et même de danse. Presque tout les murs sont en mirroirs, il y a une odeur de peinture fraiche de quelques jours. Comment Jai connait-il cet endroit ?
- Wow... gémis-je, étonnée.
Il referme la porte derrière lui.
- Plutôt sympa, non ? fit-il.
- Oui, mais il fait un peu froid.
- Nous allons vite nous réchauffer.
Il me fait un petit signe de la tête. Je le suis vers le terrain de tir en attachant mes cheveux. Il se retourne, sourit, l'air un peu surpris.
- T'es mignonne, les cheveux attachés, remarque-t-il.
Je rougis.
- Merci, fis-je d'une petite voix.
- T'es mignonne avec les joues roses aussi.
J'eu un rire nerveux. Il pourrait continuer des heures avec tout les signes de ma gêne.
- Bon ! fit-il en me tendant un petit pistolet.
Je le pris timidement en main, bien que ne serait-ce un peu impressionnée par cet objet.
- C'est lourd, chuchotais-je en le retournant dans ma main.
- Mais non...
- Tu peux pas savoir combien ça me fait bizarre d'avoir ça dans les mains et de penser que je m'en servirais peut-être un jour.
- Si je sais. Je suis passé par là Joy. Tu sais comment recharger ?
- Non, gémis-je.
Il me le repris délicatement des mains pour me montrer comment faire, puis me laisse essayer, une, deux fois.
- Bien. Met ça sur tes oreilles, dit-il en me tendant un cache-oreilles.
- Tu n'en met pas ?
- J'ai l'habitude. Toi non.
Je lui obéis. Je suis obéis tout le temps de toute façon, et d'après ce que j'ai compris je vais devoir le faire encore quelques fois...
Il dépose ses mains sur ma taille pour me placer exactement en face de la cible sur laquelle je suis censée tirer.
Il a les mains chaudes, comment fait-il pour avoir les mains chaudes dans cette pièce ?
- Dépasse pas la ligne jaune. Il... Il faut que tu places tes mains autrement, dit-il.
Il se met derrière moi et pose ses mains sur les miennes jusqu'à mes doigts qu'ils déplace doucement sur le revolver.
- Je tire avec toi, murmure-t-il près de mon oreille.
Je cligne les yeux quand la balle éjecte du pistolet, et sursaute. Ok, j'ai tiré complètement à côté. Je soupire.
- Je ne m'attendais pas à ce que tu tires au milieu du premier coup. Ressaie, demande Jai d'une voix douce.
Cette fois, il se dénoue de moi. Je retire, un peu mieux. Puis une troisième fois, pire que la permière.
- Non, regarde, fit-il en reprennant mes mains dans les siennes. Met ton doigt ici, ça sera plus simple. Et... Tient toi droite un peu non ?
Il pousse légèrement son corps contre le mien, pour que je me redresse.

Ok. On ne va pas se mentir. Il me fait de l'effet.

Je ressaie plusieurs fois, sans vraiment m'améliorer, puis baisse les bras. Tu aurais pu faire un effort, Joy.
- C'est pas grave. On va voir si tu peux te défendre autrement, Joyce.
Je retire la protection pour les oreilles et rend le pistolet à Jai. Il m'entraine vers le terrain de boxe, puis se met en face de moi.
- Euh... fis-je d'une petite voix.
- Auto-défense. Ça te fait penser à quoi ?
- Paralyser la personne le temps de s'enfuir, déclarais-je.
- Exactement. Et, tu connais des techniques ?
- Pour les gars, je peux donner un coup dans les testicules.
- Oke. Imagine que la, je veuille te faire du mal. Tu fais comment ? Sans vraiment le faire, s'il te plait.
- Avec mon pied.
- Essaie.
Je fais semblant de lui donner un coup.
- Et tu crois que tu arriverais à donner beaucoup de force avec ton pied ?
- Bah... Oui.
- Et si je me penche en avant, c'est raté, dit-il. Essaie plutot avec le genou. Tu auras plus de force.

Je refais le geste sans vraiment le toucher. En effet, il est plus facile d'accès comme ça.
- Bien, murmure-t-il. Passons à l'action maintenant.
Je n'eu même pas le temps de me demander de quoi il parlait qu'il me prend par les épaules, et d'une manière que j'ignore me pousse sur le sol, se mettant à califourchon sur mon corps, retenant ma tête pour pas qu'elle ne frappe le sol. Je pousse un petit cri.
- T'es complètement malade !
Il rigole.
- Bon, comment tu fais là ? Pour prendre le dessus ? questionne-t-il.
- C'est impossible. Je n'ai pas assez de force pour te relever.
- Si, tu l'as.
- Tu es lourd...
- Allez Joy, un petit effort.
J'essaie tant bien que mal de soulever les jambes de mon corps et de me retourner, en vain. Son bas ventre s'écrase contre le mien, mes jambes me font mal.
- Jai, aide moi !
- L'agresseur de t'aidera pas. Il essayera même de t'étrangler, lâche-t-il en déposant une main sur mon cou. Essaie de me pousser d'un côté en te roulant avec les hanches, et en me poussant...
J'essaie, sans y parvenir. Merde aussi.
- Avec tes hanches, pas tes jambes. T'es une fille, tu dois avoir de la force dans les hanches non ?
- Tu dois faire 15 kilos de plus que moi, gémis-je sous le poids de son corps.

J'essaie une dernière fois, et en un coup de hanche puissant, parvint à le pousser.
Je passe mes jambes de chaque côté de son ventre afin de me retrouver à mon tour à califourchon sur lui. Il me sourit, puis me retourne à nouveau d'un coup.
- Désolé, chuchote-t-il. Je n'aime pas ne pas avoir le dessus.
Il se relève, me tend sa main.

Pendant les minutes qui suivent, ils me montre plein de téchniques d'auto-défense. Je finis plus d'une fois par terre ainsi que dans ses bras, complètement essoufflée, mais au moins, j'apprend à me défendre.
- Oke... Oke... Stop, soufflais-je, haletante en m'asseyant sur le sol, remettant une mèche derrière mon oreille.
Jai boit un peu d'eau, puis m'en propose. Il passe la main dans ses cheveux un peu humides par la sueur. QU'IL ARRÊTE DE FAIRE ÇA.
- C'est bien, Joyce. Tu fais du bon boulot.
- Tu dis ça pour me faire plaisir ?
- Non. Je pense que tu peux bien te défendre. Je crois que nous en avons fait assez pour aujourd'hui. Nous nous entrainerons à Berlin aussi.
- Tu es en mission, actuellement ?
- Non, NOUS ne sommes pas en mission. Mais une NOUS attend pour très bientôt. Tu sauras tout plus tard...
Son regard croise le mien, puis me dévore.
Oh mon dieu.

❖ Trapped In Addiction - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant