❖ Trapped In Addiction - Tome 1

✧ Chapitre 49

↳ 3 mai, 9h15.

Aujourd'hui, Jai a 22 ans. Je me lève et commande le petit déjeuner avant qu'il ne se réveille puis me brosse les dents. Impatiente, je retourne dans le lit et lui grimpe dessus.
- Hm... Qu'est-ce qu'il se passe encore...
- C'est ton anniversaire ! m'exclamai-je avant de déposer un petit baiser sur ses lèvres.
Il s'étire tant bien que mal.
- Oh j'avais oublié...
Je descends dans son cou et y dépose des baisers humides. J'aime l'odeur de Jai. Je descends encore, le long de son torse puis m'arrête, et joue avec les ficelles de son short.
- Hm, hm, moi je n'avais pas oublié.

Jai pousse un petit grognement, puis me regarde, près de son bas-ventre. J'enroule le cordon entre mes doigts et lui affiche un grand sourire.

- Aloooors, qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? demandai-je en glissant mes mains dans son short avant de le baisser le long de ses jambes.
- Oh, je ne sais pas... Commence déjà par finir ce que tu as commencé...
- C'est toi qui choisit, chuchotai-je en retirant son caleçon sans le lâcher du regard.
- Hm, hm, on en discutera après, on ne parle pas la bouche pleine.

••

- J'avais vraiment faim, annonçai-je en prenant une bouchée de croissant, une fois que le petit déjeuné était arrivé. (vous avez tous cru.)
- Quoi, ça ne t'a pas suffi ? rigole Jai en avalant une gorgée de jus d'orange.

Je fais semblant de rire. Jai sort de la table nuit une petite boîte et roule un joint. J'aime bien le regarder faire. Il allume et tire une bouffée. J'allume la télévision et me blottis contre lui. Il porte le joint à ma bouche et glisse le bout entre mes lèvres. Je tire.
- Prend encore, ordonne Jai, ce n'est pas fort.
J'obéis et il reporte la drogue entre ses lèvres. Je regarde son visage.
- Regarde-moi cette barbe, intervint-je.
- Oui, oui, je sais... Je vais raser.
Je tourne son menton vers moi et embrasse sa lèvre inférieure.
- J'aime bien, moi, ta barbe, chuchotai-je.
Il tire encore une fois.
- Ça me rajoute des années. On pourrait m'en donner 28.
- Justement, c'est ça qui me plais, gémis-je.

Jaidon me lance un regard de côté.

Un bip provenant de son ordinateur nous coupe de nouveau. Je soupire quand il se lève pour aller voir.
- Encore ? me plaignis-je.
Sans réponse. Jai ferme son ordinateur violemment et accours vers moi.
- Il se passe quoi ? m'étonnai-je en m'asseyant sur le lit.

Il se baisse vers moi. Il a l'air anxieux. Ce n'est pas bon signe du tout. Je commence d'angoisser rien qu'en voyant son expression.
- Joyce, écoute moi bien. Tu n'es plus Joyce.
- Qu..
- Ecoute moi. Tu t'appelles Evi Walker. Tu as compris ? Tu t'appelles Evi Walker.
- Je ne comprends pas, Jai...
- Non je ne m'appelle plus Jai, je m'appelle Bryce Allen, t'as compris ?

Il me secoue légèrement.
- Jai..
- Ne m'appelle plus Jai. Ecoute, Evi, la police va venir ici dans quelques minutes.

- Qu.. Quoi ?! JAI !
- Ne m'appelles plus Jai putain ! Ecoute moi. Tu vas faire exactement ce que je te demande, et tout ira bien. Non, ne pleure pas. Je gère. Tu dis que tu t'appelles Evi Walker et le reste tu me laisses dire. Ne prononce pas nos vrais noms.

- Je... J'ai peur... Pourquoi ils viennent ?
- Je t'expliquerai quand on sera sorti de ce merdier. Maintenant il faut juste que je te fasse une injection.
- Pourquoi ?!
- Pour éliminer la drogue dans ton sang. Laisse-toi faire.

Il tire sous son lit une boite avec deux seringues et un liquide. Il se fait une injection à lui même pendant que je commence de paniquer. Il me prend violemment le bras. L'aiguille pénètre ma peau et je sens le liquide circuler dans mes veines. A quel point est-ce que je fais confiance à Jai, pour lui laisser m'injecter une fiole entière de liquide bleu dans les veines ?

- C'est possible que tu vomisses après ça, annonce Jai.
- D'accord...

Il jette tout ce qu'il lui reste dans les toilettes, puis tire la chasse d'eau. Il efface son historique sur son ordinateur.
Hier, nous sommes allés déposer toute notre drogue ainsi que nos armes dans un endroit plus sûr, heureusement.

Jai (ou devrait-je dire Bryce...) baisse la manche de mon pull et essuie mes larmes.
- Ils vont arriver quand ? questionnai-je en tremblant.
- D'une minute à l'autre. Rappelle-moi nos noms ?
- Evi Walker... Et Bryce Allen...
- OK. Joyce Johnson et Jaidon Brooks n'existent plus. Tu as compris ?
Je hoche la tête.

Un énorme bruit se fait entendre dans le couloir. Jai glisse ses mains dans ma taille et embrasse mon front.
- On va s'en sortir ?
- Ne t'inquiète pas. Soit l'air étonnée surtout...
- POLICE FEDERALE !

La porte se défonce et quatre ou cinq agents armés entrent. Je fais semblant d'être consternée, et lâche toute ma panique en pleurs quand deux agents m'attrapent et me passent les menottes derrière le dos. Jaidon fait semblant d'être surpris. Il demande plusieurs fois de me lâcher et hurle mon nouveau prénom. Je ne réagis pas bien. Je me sens faible, je crois que c'est à cause de la drogue.

« Vous êtes en état d'arrestation. » Pas de noms, pas de droit à garder le silence.

Ils nous emportent en voiture en nous menottant aux appui-têtes de devant. Je regarde le GPS au-devant du conducteur quand un écran de recherche s'affiche sur ce dernier. Le policier au siège passager nous demande nos noms.
Je m'apprêtais à dire mon nouveau nom mais Jai répond pour nous.
Les deux identités s'affichent sur le petit écran. Avec nos photos. Comme de réelles identités.
Les dates de naissances étaient modifiées aussi, et me donnait 21 ans et 25 à Jai. Cela ne semblait pas possible, c'était le registre officiel des identités, la police fédérale, le FBI. Et des fausses identités étaient rentrées dans le registre. Nos fausses identités. Non, cela paraissait impossible.

- C'est bon, grogne le policier conducteur en remettant le GPS après avoir confirmé nos fausses identités.

Je regarde Jai, la bouche grande ouverte. Il m'accorde un signe rassurant de la tête, ou du moins, censé être rassurant. Mais je n'étais pas rassurée du tout.
Je venais de me faire arrêter par le FBI, à 18, et j'avais de quoi attraper la prison à vie. Jai, lui, semblait parfaitement gérer son stress.

Et puis je ne comprends rien. Jai a réussi à faire rentrer dans le registre officiel de fausses identités de nous. C'est là, que j'ai compris que je n'étais pas seulement tombée amoureuse d'un simple dealer de drogue.

Jaidon était bien plus que ce qu'il prétendait être.

. . . À suivre.