✧ Chapitre 30

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Arrivés à Stockholm, nous louons une voiture puis nous dirigeons vers le centre ville. Je regarde cette nouvelle ville par la fênetre, de nuit.
- Je n'ai jamais vu Stockholm. C'est beau, ici, remarquai-je d'un air nostalgique.
Même dans la nuit, on peut apercevoir les couleurs variées des immeubles, les innombrables fenêtres des hôtels et les rues illuminées.
Nous arrivons à notre hôtel, et apparement on a un petit problème avec ce que Jai a réservé.
Nous attendons avec nos sacs – dont un contenant une quantité impressionnante de drogue – à la réception.
- Monsieur Brooks, balbutie la secrétaire, vous avez réservé une chambre à d-
- Bon écoutez mademoiselle, la coupe Jai, je n'ai pas votre temps. J'aimerai une suite avec une vue sur le parc, rien d'autre et peu importe le prix. C'est la dernière fois que je vous le demande.
- Bon, très bien..
La secrétaire me regarde ensuite et soulève son sourcil gauche.
- Êtes-vous majeure mademoiselle ?
Je soupire puis sort ma carte d'identité. Elle vérifie ma date de naissance, puis me la rend.
J'en ai vraiment marre d'avoir une tête d'une fille de 16 ans, mais ça fait beaucoup rire Jai.
Après quelques minutes, on nous conduit à notre suite. Après l'avoir visitée (et en essayant de garder mon étonnement pour moi), je me laisse tomber sur le lit, fatiguée.
- Wow, c'est magnifque ici, murmurai-je.
- Je suis d'accord, annonce Jai en s'asseyant près de moi.
- Cette chambre est juste énorme. Dit, on va rester combien de temps ici ?
- Un peu plus longtemps que dans les autres villes, au moins une semaine.
- D'accord. Bon, je vais prendre une douche...
- D'accord.
- Quoi "d'accord" ?
Jai me sourit.
- C'est bon, j'arrive, dit-il.
- Je préfère.
- Eh ! dit-il en me jetant un coussin dessus. Tu commences à me donner des ordres, j'aime pas ça.
- Quoi ?!
Je lui rend le coussin en pleine figure.
Il m'attrape par la taille et me fait tomber sur le lit, puis met ses jambes de chaque côté de mon corps, me retenant sur le matelas.
- Tu vas te calmer direct ! hurle-t-il.
- Sinon quoi !
Jai se jette sur moi, et commence à me chatouiller.
- De toute façon, je suis pas chat- AH NON JAI, ARRÊTE ÇA TOUT DE SUITE, le suppliais-je en riant.
Il commence à rire aussi, m'achevant avec ses chatouilles jusqu'à ce que je le pousse de côté, le mal de ventre à force de rire.
Soudain ses rires stoppent, et il se lève brusquement.
Oh merde, c'est mauvais signe.
J'arrête de rire et mon corps reprend son aspect normal, voire un peu apeuré.
- Jai.. Ça va pas ?
Il marmonne quelque chose d'incompréhensible, le dos tourné et ses mains contre ses tempes.
- Non, ça va ne pas !
Il est énervé.
Je remonte la bretelle de mon soutien-gorge qui avait glissé pendant que nous nous amusions.
- On peut pas faire ça.
- Mais on faisait rien de mal..
- On peut pas faire ça ! Tu comprends Joy ?
- Mais putain Jai, arrête sérieux, on faisait que de s'amuser...
- ON PEUT PAS ! hurle-t-il en se tournant vers moi, le regard ayant complètement changé.
J'ai sursauté.
- Va te doucher maintenant, ordonne-t-il.
J'obéis, et m'enferme à clé dans la salle de bain pour prendre ma douche. J'ai peur quand Jai est énervé, je préfère être prudente.
Je me lave dans la grande douche toute en verre.
Je met une serviette autour de mon corps puis sort de la salle de bain, sur mes gardes. Jai est assis sur le lit et trafique quelque chose avec sa drogue.
Je ne veux pas savoir.
Il ne me regarde pas, alors que je passe devant lui pour unique vêtement une serviette qui ne couvre que la moitié de mes fesses. J'attrape un short et un t shirt, puis retourne les enfiler dans la salle de bain. Je me brosse les dents puis m'attache les cheveux, avant de sortir pour aller m'assoir sur le lit, près de Jai, le regardant s'amuser à écraser des pilules et a les mélanger avec du liquide. Mais qu'est-ce qu'il fait putain.
Je prend mon portable et en profite pour discuter de la situation avec Abril, qui, même par message de cesse de me répéter que Jai a peur des "sentiments qu'il est en train de développer pour moi." Abril m'agace.
Jai secoue une petite fiole et la range dans une boite en plastique, puis sans même me regarder, il se rend à la salle de bain à son tour. J'appelle Abril.
- Allo ? dit-elle.
- C'est moi, répondis-je.
- Oh, oui. Alors raconte, c'est comment Stockholm ?
- Bah... Je ne l'ai vu que de nuit pour l'instant, mais c'est sympa..
- Et Jai, il est ou là ?
- Sous la douche, c'est pour ça que je t'appelle.
- Oh.. Écoute Joyce, je te jure que c'est sérieux faut que t'en parles avec lui.
- Abril, c'est juste que... Comment veut-tu que j'en parle avec lui ? Il s'énerve des qu'on rigole ensemble en disant qu'il ne peut pas faire ça.
- Mais Joy, c'est parce qu'il a peur d'avoir des sentiments tu comprends ça ? Je sais que c'est ça. J'en suis sûre.
- C'est ridicule, ripostais-je.
- Et toi ?
- Quoi moi ? J'aime bien Jai c'est tout..
Abril éclate de rire à l'autre bout du combiné.
Oh, franchement. Je ne sais pas ce que je ressens pour Jai, et je m'en fiche. Je ne me suis d'ailleurs jamais posée la question, et c'est pas maintenant que je vais réfléchir au sujet.
- Il a finit de se doucher, faut que je raccroche, annonçai-je à Abril.
- D'accord Joy.. Bonne chance, fait attention à toi. Bisous.
- Bisous, Abril.
Je raccroche et fait l'air comme si de rien n'était.
Jai sort de la salle de bain, une serviette autour de sa taille. Je suis assise sur le lit et nos regards s'affrontent une demie seconde.
- Excuse-moi de m'être énervé, dit-il.
- C'est rien...
Il enlève sa serviette devant mes yeux sans gêne particulière, enfile un caleçon, puis il s'assied dans le lit.
- Tu parlais avec qui tout à l'heure ?
- Avec Abril, fis-je.
- Ah d'accord.
- Je.. Vais essayer de dormir.
- Ok, à demain.
- Oui c'est ça.. A demain.

Je me retourne de façon à ne pas avoir a affronter son regard et éteint ma lampe de chevet.
Pourquoi Jai est-il comme ça ? Sérieusement, je ne sais pas ce qu'il se passe sans sa tête mais il va falloir que ça s'arrange. Ça ne peut pas rester comme ça. Je sais que ça ne restera pas comme ça...
Je m'endors.

••

Je suis tirée de mon sommeil plusieurs heures plus tard par un cauchemar. Il fait noir, mais un filet de lumière dépasse de la porte de la salle de bain. Jai n'a pas l'air d'être dans le lit, je pose ma main à côté et en effet : la place est vide et froide.
Je regarde d'heure : 4h03.
Il y a du bruit dans la salle de bain. De nature extrêmement curieuse, je sors du lit en toute discrétion, enfile un pull et me dirige vers la porte. Je toque.
- Jai..?
Il y eu comme un sursaut.
- Quoi ?
Sa voix parait essoufflée, agacée.
- Je.. Je peux entrer ?
- Tu fais quoi debout Joyce ? Va te coucher.
- J'ai.. J'ai soif...
- Y'a de l'eau dans mon sac. Va dormir.
- Je.. Je veux entrer...
Inutile de préciser que la porte est fermée à clé.
- Va dormir, Joyce !
- Mais Jai, gémis-je, qu'est-ce que tu fais ?
J'attend quelques secondes avant qu'il ne dise:
- Tu sais très bien ce que je fais Joyce. Tu le sais... Laisse-moi tranquille maintenant.
- N.. Non, Jai... Ouvre la porte !
Jai se lève soudainement et ouvre la porte. Je suis éblouie par la lumière de la salle de bain.
- Tu veux quoi ?
Je ne prend même pas le temps de le regarder dans les yeux. Je regarde ce qu'il a dans ses mains, et ça m'effraye. Il y tient deux seringues, et dans sa main gauche une fiole de liquide transparent.
- Je...
- Va boire de l'eau et laisse-moi.
J'entre dans la salle de bain et Jai se rassied sur la baignoire. Je le regarde à travers le miroir mais il se rend vite compte que je le regarde et me fixe à travers la glace. Je fais semblant de boire de l'eau (enfin, je le fis vraiment sans avoir soif), puis me retourne. Il coupe sa circulation sanguine avec un garrot, et débouche la seringue à l'aide se ses dents.
Non, c'est pas possible il va pas le faire devant mes yeux.
- Sors Joyce, c'est un conseil.
- Non..
- Bon, tu l'auras voulu.
Je tremble, et quand il plante la seringue dans son bras, une sueur froide me parcouru le dos. Jai soupire difficilement quand le liquide rentre dans ses veines. Il sert son poing.
Pourquoi je regarde ça ? Plus il avance dans la seringue plus il semble trembler sous le choc de la drogue qui circule sans son sang. Il grogne.
- Arrêtes Jai, gémis-je.
Il continue de forcer la drogue à se mélanger à son sang jusqu'au bout de la seringue. Il la retire d'un coup brusque.
Il soupire de soulagement et me regarde, l'air complètement perdu. Je sens les larmes me monter aux yeux, je plaque mes mains sur ma bouche.
Jai laisse tomber la seringue par terre et se lève, je recule instinctivement. Ses yeux sont bizarres.
- Pourquoi tu pleures ? demande-t-il.
- Parce que.. Ça va... Te tuer.., gémis-je
- Mais non Joy.. Non arrêtes de pleurer oh, aller...
Jai enroule ses bras autour de moi, je met mes mains dans son dos et le serre contre moi. Il embrasse ma tête, et chuchote :
- C'est rien Joy. Regarde, ça va. Ca me calme, tu comprends ? Dés que je sens que ça rentre dans mes veines.. Ça... Ça.. Me calme...
- Mais... C'est pas bien...
- Je sais ce que je fais Joy..
On reste un petit moment dans cette position. Je sens que la respiration de Jai n'est pas normale et que ses battements sont plus rapides.
- Je veux pas que tu te gâches pour ça Jai...
Il ne répond pas.
- Tu es glacée Joy.
- Pourquoi t'es chaud comme ça toi ?
- C'est grace à la drogue. Viens, tu va attraper froid.
Il me tire par la main jusqu'au lit et m'enveloppe dans le duvet.
- Tu dors maintenant, hein Jai..?
- Oui, je vais pas y retourner. Ça suffit pour aujourd'hui. Dors, Joy.
Je ne me souviens plus de ce qua fait Jai juste avant que je m'endorme, peut-être qu'il a effleuré mes lèvres avec son pouce, ou qu'il a essuyé mes larmes je n'en sais rien, mais il m'a touchée et d'un coup, c'est comme si la réalité avait complètement disparu.
Je ne comprend pas cette sensation.
C'est vraiment étrange.

. . . À suivre.

❖ Trapped In Addiction - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant