✧ Chapitre 50

359 16 3
                                    



Je vous épargne les détails de la fouille corporelle que j'ai subie séparément de Jai. Nous avons attendu dans des uniformes orange pendant deux heures avant d'être jugés. Ils ont prélevés notre sang pour tester notre taux de drogue mais le résultat s'est avéré négatif (alors que nous avions fumé de la drogue quelques heures avant). Mon ventre était noué, je stressais et j'avais une envie aigue de vomir.
Nous sommes rentrés dans la salle pour le jugement, une salle de taille moyenne tapissée de murs gris foncé, avec une table et quatre chaises, des caméras de surveillance de tous les côtés de la pièce, et une vitre derrière laquelle nous ne pouvions pas voir. Je me suis assise en face des policiers, à côté de Jai. Cette situation était vraiment bizarre.

Nous étions accusés d'avoir commis un ou plusieurs meurtres à l'avenue Grevilla, bâtiment 11 la nuit du 22 avril 2018. Evidemment, nous étions coupables. Il y avait des clichés de nous sortant du bâtiment avec des armes à la main, et des clichés de nous qui partons à bord de la voiture. Les plaques sont présentes, mais Jai change ses plaques toutes les deux semaines pour éviter ce genre de problème. Nous ne voyons pas bien nos visages mais la voiture se dirigeait en effet dans le parking de notre immeuble dans lequel nous logons depuis bientôt cinq mois, dans le quartier de Hawthorne.
Jaidon prit immédiatement la parole.

- Ce n'est pas nous sur ces clichés. Nous avons un alibi.

J'avale ma salive de travers. Bien sûr que non, nous n'avons pas d'alibi.

- Je vous écoute, monsieur Allen.
- Nous étions au casino cette nuit-là. Le Hollywood Park Casino. Nous y sommes restés jusqu'à 3 heures, et les clichés que vous avez ont été pris à 2 heures.
- Mademoiselle Walker, confirmez-vous les faits ?
- Oui, lâchais-je d'une petite voix.
- Appelons le Hollywood Park.

Un des policiers dans la salle appelle le grand casino de Los Angeles. Nous sommes dans la merde, vraiment. J'ai peur intérieurement mais je fais semblant d'être calme et totalement rassurée de la situation.

- Bonjour, police fédérale. Nous aimerions savoir si, dans la nuit du 22 avril 2018 vous auriez enregistrés les noms de Bryce Allen et Evi Walker dans votre casino ?
- Laissez-moi jeter un œil, répondit la secrétaire à l'autre bout du fil.

Je sens mes entailles se liquéfier et mon pouls s'accélérer. Après une petite minute, la voix répond :
- Oui, nous avons enregistrés ces noms. Ils étaient ensemble, ils sont entrés à 23h32 et sont sortis à 3h04. Evi Walker, née le 23 juin 1997 et Bryce Allen né le 5 février 1993.

Les policiers vérifient les informations sur nos fausses copies d'identités.
Encore une fois, nos fausses identités s'étaient retrouvées à des endroits improbables. J'étais née le 9 mai 1999 et Jai le 3 mai 1996.

- Pouvez-vous nous envoyer des clichés vidéos ? demande le policier.

Mon dieu, je vais exploser de peur.
- Malheureusement toutes nos caméras ne filmaient pas ce jour-là, annonce la secrétaire à contre cœur. Mais nous avons des photographies.
- J'avais un costard et Evi avait une robe bleue, répond Jai.
Putain, je n'y comprends plus rien.
- Je crois que j'ai trouvé, je vous les envoie directement.

Des photos s'affichent sur les écrans disposés dans la salle d'interrogatoire. Je ne comprends vraiment plus rien. Ce sont réellement des clichés de Jai et moi, assis, à une table et jouant au poker. Nous distinguons parfaitement nos visages, et les dates des photos sont bien présentes avec les heures. Nous n'avons jamais été au Hollywood Park. Encore moins cette nuit-là. Pourtant nous sommes là, sur les clichés prit par les caméras de surveillance d'un des plus grands casinos de Los Angeles. Ça fait tourner la tête. Vous voir sur des photos, quelque part ou vous n'étiez pas, un jour et une heure ou vous n'étiez pas, enregistrés avec une fausse identité, ça fait tourner la tête, croyez-moi.

Nous sommes relâchés par la police après 10 minutes, et nous prenons le bus jusqu'à notre appartement.
- Bordel, je touche presque le million et je prend le bus, grogne Jai.

Une fois la porte de notre appartement refermée je me retourne vers Jai et hurle :
- C'ETAIT QUOI ÇA ?!
Il sursaute.
- Mais calme toi...
- Mais tu as vu ?! TU AS VU ?!
- Bien sûr, répond Jai, avec un petit rire.
- Comment tu as fait ça ?!
- Fait quoi !
- Nos photos, sur les caméras ?! Et.. Nos identités !
- Oh, ce n'était pas compliqué. Quelques heures de montage et il suffit de pirater le système du casino pour y entrer les fausses données. Tu te souviens quand on était au casino à Berlin ? J'ai pris ses images et j'ai changé la couleur de ta robe. J'ai piraté les caméras pour qu'elles soient dysfonctionnelles et je nous ai infiltré dans les photos. J'ai été un peu aidé, surtout pour les identités.
Je m'assieds sur le lit.
- Comment tu as fait pour nos identités ?
Il s'assied près de moi.

- J'ai créer de fausses identités de nous il y a déjà quelques mois. Je les ai entrés dans le système, cela m'a pris plusieurs nuits de travail et de piratage mais j'y suis parvenu. A chaque fois que nous sortons commettre des crimes, je nous inventes de faux alibis que je met en place comme si c'était réellement arrivé. C'est pour ça que j'ai fait de fausses identités... Ce qui était le plus compliqué, ça a été d'effacer Jaidon Brooks et Joyce Johnson du système.
- Comment ça... ?
- Il ne peut pas y avoir deux identités avec les mêmes photos. J'ai supprimé nos vraies identités du système, Joy.
- Qu... Quoi ?
- Jaidon Brooks et Joyce Johnson n'existent plus. Je les ai effacés du système.
- Nous... N'existons plus ?

Il hoche la tête.
- Comment as-tu réussi à faire tout ça seul, Jai ? Tu es... C'est..
- Je sais. Ça n'a pas été facile pour les identités.
- Combien de temps ?
- Je pense entre 100 et 150 heures. Je fais ça la nuit, pendant que tu dors. Je n'ai besoin que de 3 heures de sommeil par nuit et tu as besoin du triple, ça me laisse le temps...
- Wow. Tu n'es pas juste un dealer de drogue, n'est-ce pas ?

Il rit et hausse les épaules.
- C'est vrai que je me considère comme dealer-consommateur, gangster, assassin et pirate de systèmes informatiques. Ça me correspond bien.
Je reste bouche bée quelques secondes.

- Ça nous a gâché ta journée d'anniversaire, finis-je par dire.
- Oh, non, nous avons encore une bonne partie de la soirée. Et toute la nuit. Je crois que la nuit va être mon moment préféré.
- Alors, qu'est ce qu'on fait ce soir ? demandai-je.
- Je te propose qu'on aille manger au restaurant, et que quand on revienne...
- Quand on revienne ? demandai-je.
- Quand on revienne, je te fasse l'amour.
- Comment, insistai-je.
Jaidon sourit.
- C'est une surprise.
- Non, tu dois me dire ! C'est ton anniversaire pas le mien.
- Non non non, c'est une surprise.

Je me sens humide entre les cuisses, je ne sais pas si je vais pouvoir attendre ce soir.

. . . À suivre.

N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires et de vos idées sur ce chapitre, ça me ferait super plaisir ! Merci ♡

                                                                                

❖ Trapped In Addiction - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant