❖ Trapped In Addiction - Tome 1

✧ Chapitre 11

↳ 9:40 am

Je met quelques minutes à me rappeler de la soirée, puis de mon cauchemar cette nuit.

Le soleil traverse la fenêtre, je me sens reposée. Jai est dos à moi, en train de remplir les capsules de drogue, penché sur la table.
Sérieusement, j'ai l'impression qu'il ne dort jamais. Nous sommes censés partir pour Berlin aujourd'hui. Je me lève, puis étire mes muscles. Il se retourne, me sourit. Ah, son sourire.
- Ça va ? demande-t-il.
- Oui, mieux que hier soir, grognais-je.
- Je viens de terminer notre colis pour Berlin, annonce-t-il en ignorant totalement ma plainte.
Il lâche un sourire en coin.
Notre colis qu'on est censé faire changer de pays à travers notre corps, oui.
- Tu te souviens de la soirée d'hier ? questionne-t-il en pesant les cinq capsules sur une petite balance.
- Oui, enfin je crois.
- Tu résistes tellement pas à la drogue, c'est trop mignon, souffle-t-il.
Mignon ? Il trouve ça mignon ? Moi je trouve plûtot ça ridicule.
- C'est ça, marmonai-je.
Après une bonne douche, je m'habille puis commence à réunir mes affaires dans ma valise.
- On se débarrassera de cette valise quand on quittera Berlin, annonce-t-il. On en prendra qu'une seule.
- On ira ou après ? demandai-je, intriguée.
Je met les bottines noires qui se trouvaient dans le sac que Jai m'a donné : elles me vont parfaitement bien. Ce gars m'épate vraiment.
- Amsterdam, annonce-t-il fier.
- Et c'est quand notre prochaine séance de défense ?
- A Berlin, si tu n'es pas trop fatiguée. Notre avion part dans deux heures.

Il me tend deux capsules identiques à celle que j'ai avalé il y a une dizaine de jours.
- Deux ?! m'étonnais-je.
Je ne me voyais absoument pas transporter deux capsules dans mon ventre de Budapest à Berlin. Mais bon, je pense y être condamnée...
- Je suis gentil, j'en avale trois et toi deux alors estime-toi heureuse, répond-il sur un ton stricte.

Une fois de plus j'obéis à Jai en avalant les deux capsules avec une certaine difficulté, et nous quittons les lieues une quinzaine de minutes après.

••

- On ira ou, après Amsterdam ? lui demandai-je alors que nous venions de passer la douane.
- Au nord.
- Où ?
- Tu verras bien, tu es trop curieuse Joyce.
Jai remet sa veste sur ses épaules puis se dirige vers le Starbucks de l'aéroport d'un bon pas. Je le suis presque en courant.
- Jai, pour hier soir.. fis-je.
Il fallait bien qu'en on parle. Il avait quand même essayé de m'embrasser, et je sais que ça aurait pu aller plus loin. Beaucoup plus loin.
- Deux grands Frappuccino caramels avec café s'il vous plait, fait Jai à la caissière, en m'ignorant.

J'attend que nous soyons servis et assis à une table pour m'apprêter à en reparler, quand il me dit :
- Je voulais t'en parler. A vrai dire, j'ai remarqué que tu n'es pas comme mes autres assistantes. Toutes m'auraient sauté dessus, et ce n'est pas la première fois que je remarque que tu n'es pas comme elles.
- En effet, confirmais-je. Je ne suis pas comme ça.
Oke, ça se comprend, un gars comme lui, vouloir lui sauter dessus, je veux bien. Mais... Je n'en ai pas forcément envie, ça chamboulera tout. Pire, ça risque de faire tout foirer.
Même si je ne me considère pas comme la fille la plus sage de cette planète, j'aurais regretté d'avoir fait ça.
- Tu es une fille différente, qui m'intrigue, et qui ne se laissera pas faire, dit-il.
Je hoche la tête pour confirmer ses jugements.
- Et tu veux que je te dise ? poursuit-il.
Il se rapproche de mon oreille, et souffle avec tendresse :
- Ça me plait encore plus.

Je frisonne après avoir senti une secousse parcourir mon corps.
- Jai, je... Il faut pas que... Je sais pas comment te dire, je suis pas... Je peux pas trop faire ce genre de choses et aussi si y'a pas de.. Enfin de...
J'en perdais les mots.
- T'inquiète pas pour ça, je ne te forcerai pas à faire quelque chose que tu ne veux pas, déclara-t-il en pressant les lèvres sur la paille de son café.

•

Nous montons dans l'avion à midi onze.
- Oh merde, fit Jai alors que l'avion s'apprête à décoller, une lueur d'inquiétude sur son visage.
- Quoi ?!
- On a bu du café après avoir avalé les capsules... Comment j'ai pu faire cette erreur oh mon dieu...
Mon pouls accélère. Oh, non, c'est pas vrai. Ne me dites pas ça.
- T'es sérieux Jai ?! T'es sérieux ? gémis-je, sentant mon coeur vibrer d'angoisse.
Oui, il faut dire que je panique très vite.
Jaidon change d'expression, puis pouffe de rire.
Ce n'était qu'une blague. Je soupire de soulagement, lui frappe l'épaule alors qu'il éclate de rire.

- Je suis déjà stressée par l'avion et t'en rajoute une couche ?
Jai pose sa main sur ma cuisse. Je sens une source de chaleur me monter jusqu'en haut de celles-ci. C'est inévitable. Je regarde par le hublot, l'avion décolle. J'adore la sensation de quitter le sol. Je regarde Budapest s'éloigner, puis la petite lumière indiquant l'obligation aux ceintures s'éteint. Jai retire sa main de ma jambe pour pouvoir lui aussi détacher sa ceinture de sécurité.

- Ça va ? questionne-t-il. Tu es un peu pâle. Si c'est pour l'avion ne t'inquiète pas, c'est-
- Non, non, ce n'est pas pour ça, le coupais-je. Je... Je dois encore m'habituer au fait que je suis en train de faire un trafic de drogue et non un voyage à travers l'Europe. Ça me fait bizarre. Je n'ai pas l'habitude de... Comment dire... Faire partie des méchants ?
J'avais peur qu'il le prenne mal, mais il sourit. Mais qu'il arrête de sourire, ça me perturbe aussi.
- Si tu veux c'est comme un voyage, souffle-t-il.
Je hoche la tête.
- Bon je vais essayer de dormir un moment, annoncais-je en déposant ma tête contre le hublot.
Il repose sa main sur ma cuisse. Plus haut, cette fois. Okey, mes hormones ont mal réagis là. Calme-toi, Joyce.
Je relève ma tête, surprise. Il tapote son épaule, et chuchote :
- Je pense que ça sera plus confortable, non ?
Je change de côté, dépose ma tête sur l'épaule de Jai alors qu'il ne bouge pas sa main chaude déposée sur ma jambe. Le sommeil ne me frappe pas d'un coup, je réfléchis pendant de longues minutes. Jaidon est vraiment affectueux avec moi, pourtant il ne recherche pas l'amour. C'est louche, même si j'ai ma petite idée de ce qu'il recherche avec ce comportement.
Bref, je vais bien devoir m'y faire à son attitude étrange, étant donné que maintenant je me suis foutue dans la merde avec lui, mais ça me plaît quelque part. Je souris discrètement. Je ferme les yeux et somnole durant une quarantaine de minutes.

Je me réveille parce qu'il caresse ma jambe en remontant de plus en plus. Je lève ma tête, frotte mes yeux puis serre les jambes pour qu'il retire sa main.
- On est bientôt arrivés, annonce Jai.
Il me montre le hublot du menton, je tourne la tête pour observer Berlin vu du ciel. C'est fou comme tout à l'air minuscule, dans la moindre importance vu du ciel...
- T'es déjà venue à Berlin ? questionne-t-il.
- Non, répondis-je en tournant la tête vers lui. Même pas en Allemagne.
Il rigole.
- Pourquoi tu te marres ? fis-je, un sourire sur les lèvres.
- T'as la marque des froissures sur ta joue, à cause de mon pull.
Je me frotte la joue droite et ressens les plis de ma peau sous mes doigts.
- Tu as dormi ? demande-t-il.
- A moitié.
- On ne risque pas de se coucher tôt ce soir.
- Pourquoi ?
- Je t'expliquerai, j'ai besoin de toi. Tu verras, ça ne sera que drôle.
- Dit-moi.
- Ce soir, je vais au casino.
- Qu'est ce que j'ai à voir dans tout ça ?
- Pas grand chose. Il faudra juste que tu enfiles une jolie robe décolletée et que tu me regardes jouer.
- C'est ridicule.
- Au contraire, ça va perturber les autres joueurs. Demain matin, nous irons à l'entraînement, puis après je devrais faire la livraison de ce qu'on a dans le ventre. Ça risque d'être... Spécial.

Il sourit. Je n'aime pas beaucoup ça, mais en même temps ce mode de vie est vraiment excitant. Je n'arrive pas à décrire ce que je ressens, c'est de la peur mais en même temps je me sens en sécurité avec Jai, et je lui fait confiance. Pourtant, ça fait même pas 48 heures que je travaille avec lui.

Soit je suis en train de tomber dans un piège trop bien caché, soit il est vraiment fort pour gagner la confiance des femmes.
L'avion se pose sur le sol Allemand.

. . . À suivre.