Il fait nuit quand nous sortons du sous-sol de l'immeuble.
Nous avons dû faire deux bonnes heures de sport. Jai entre dans sa voiture, je m'installe sur le siège passager.- On fait quoi maintenant ?
- Met ton capuchon, répond-il. C'est très important quand on va faire un trafic, n'oublie jamais le capuchon.
Je m'exécute.
- Dans la boite à gants, poursuit-il, tu vas trouver une petite boite en métal.J'ouvre la boite à gants, puis déniche la boite dont Jai parle. Il allume le contact, puis s'engouffre dans la rue pour rejoindre la route principale.
- Ouvre-la, mais soit très prudente, c'est rempli, dit Jai.
La petite boite contient de la poudre blanche. J'avale ma salive, qui passe par le mauvais trou. C'est de la cocaïne ?
- C'est de... De la coke, n'est ce pas ? questionnai-je.
- Oui. Je vais l'échanger contre autre chose, c'est pourquoi j'aimerai que tu en verse la moitié dans ce petit sachet.Il me tend un petit sachet transparent, je le lui prend des doigts.
- Soit habile. Je ne veux pas un grain de poudre ici, compris ? fit-il.
- Oui.
- Oui qui ?
Je lève les yeux aux ciel. C'est ridicule.
- Oui, Jai.
- Tu peux faire mieux.
- Oui, Monsieur Brooks, rétorquais-je, à peine ironique.
- J'aime bien, j'aime bien.
J'obéis à Jai, ouvre le petit sachet puis verse la moitié du contenu de la boite métallique à l'intérieur, en faisant bien attention malgré le fait que nous étions en train de rouler. Je referme le sachet puis le lui rend, rangeant le reste de la poudre ou je l'avais trouvée.
- Merci, répondit-il.
- On va loin ?
- Encore un bout, oui. Tu as faim ?
- Oui.
- On achètera quelque chose en rentrant.Le silence revient. Je déteste ce silence entre Jai et moi.
- J'aimerai te poser deux ou trois questions, fit-il.
- Lesquelles ?
- Même si tu les trouves étranges, répond-y. C'est important, compris ?
- D'accord... fis-je hésitante.
- Tu as le permis de conduire ?
- Non.
- Tu sais conduire, un peu ?
- J'ai déjà essayé, mais je ne suis pas sure d'être très forte... annonçais-je.
- D'accord. Tu as un copain, la, actuellement ? demande-t-il.
- Non, pourquoi cette question ?Répondre à une question par une autre. A ne jamais faire. Jamais, compris Joyce ?
- Avoir un copain aurait peut-être peturbé les choses. Est-ce que tu prends des médicaments régulièrement ?
- Non, aucun. Je prend seulement la pillule. C'est pour mes règles, et pour mon acné.
- Tu n'as pas d'acné.
- J'en aurais si je ne prenais pas la pillule, et puis c'est surtout pour mes menstruations. Elles sont douloureuses, rétorquais-je.
- Mh... Tu n'as pas d'allergies ?
- Non.
Un petit silence s'écoule, j'ai l'impression qu'il veut dire quelque chose. Il n'arrête pas de bouger alors qu'il est de nature très calme. Il se lâche, après avoir pris une grande inspiration :
- Dit... Tu.. n'es pas vierge hein ? demande-t-il, hésitant.
Sa voix a bugué, je ne l'avais jamais vu aussi perturbé.
J'analyse la question, de toute façon, ça m'aurait servi à quoi de lui mentir ? Rien.
- Non, répondis-je.
Il se détend dans son siège, soupire comme de soulagement. Jai est soulagé que je ne sois pas vierge ?
- Désolé pour cette question, s'excuse-t-il.
- C'est pas grave.
- Je te donne l'autorisation de m'en poser une, si tu veux, propose-t-il.
Je souris, puis réfléchis.
- Pourquoi... Pourquoi refuses-tu d'éprouver des sentiments amoureux ?
Il se crispe.
- Je m'y attendait, chuchote-t-il. Parce que... T'as beau être le plus fort, avoir une fierté de dingue et un caractère de fou, quand t'es amoureux, t'es faible. Et je ne veux pas être faible. Je ne peux pas me permettre d'être faible.Je me tais quelques secondes. L'amour rend faible.
- Je... Je comprend, gémis-je.
- Tant mieux. Nous sommes arrivés.Nous étions devant une grande allée d'arbres, lugubre et froide. Jai prend le petit sachet, et glisse un revolver qui se trouvait sous son siège dans son pantalon.
- On ne sait jamais, déclare-t-il, un sourire malin au coin des lèvres.
- Je t'attend ici, fis-je, décidée.
Je n'étais pas prête à faire face à un dealer, j'avais peur quoi.
- Non. Tu viens avec moi, répondit-il sur un ton exigeant.
- De quoi, mais...
- Joyce, tu viens, insiste-t-il.Je sors de la voiture, timide, puis suis Jai dans la rue déserte. Nous nous arrêtons devant un grillage qu'il ouvre, puis descendons de petits escaliers comme pour aller dans une cave. Un long couloir s'étend devant nous. Les lumières font des irrégularités, il y a des tags sur les murs et une odeur particulière.
Ce doit être de la drogue, pensais-je.
Il fait froid, dans ce couloir interminable. Jai marche très vite en s'engouffrant dans le long tonnuel glauque.
- Jai, gémis-je.
- Quoi ?
- Je sais pas... Rien.
Je suis morte de trouille, oui.- Ne t'inquiète pas. Je suis là. Je suis là, répète-t-il d'une une voix douce.
Il se rapproche un peu de moi, fait un petit geste amical et rassurant avec son bras.
Une sensation de réconfort me parcourut à l'écoute des intonations de sa voix.
Nous arrivons au fond de cet interminable couloir, il y avait une autre porte qui devait donner vers un appartement, ou une autre cave aussi sombre et bizarre que ce couoir. Un homme d'une trentaine d'années, vétu de noir et de gris attendait devant la vieille porte en bois.Il a des traits du visage qui ne semblent pas être des rides aussi grossiers qu'ils soient, peut-être qu'il n'a qu'une vingtaine d'années mais que la drogue le rend ainsi, pensais-je.
Jai s'arrête deux mètres devant lui et me demande de ne pas bouger. L'homme lève son visage vers nous, un regard malsain, fatigué, lassé. Jaidon s'aproche, lui tend le sachet. L'homme lui en donne un autre sans me quitter du regard. Je baisse les yeux, gênée d'affronter ses yeux.
- Merci, bafouille l'inconnu.
Jai lui accrode un signe de tête, l'homme ouvre la porte et s'enferme de l'autre côté. Peut-être est-ce un passage... C'est étrange. Très étrange.Jai se retourne vers moi. Il me prend la main doucement, et m'entraîne pour s'en aller de cet endroit. Sa paume est chaude et agréable, il a de grandes mains qui enveloppent totalement les miennes, aussi petites qu'elles sont. Il marche tout aussi vite qu'à notre venue, pressé de sortir d'ici. Je le comprend, cet endroit me rend vraiment mal à l'aise.
- Alors, c'est pas si compliqué tu vois ? fait-il. Aujourd'hui, j'ai fait un échange. Mais rien qu'avec ça, j'aurais pu gagner 8'000 euros.
- T'es sérieux ? m'étonnais-je.
Je me rendis compte que je lui tenais toujours la main. Je la lui lâche, puis la glisse dans ma poche, en gardant cette sensation de sa peau douce et chaude contre la mienne.
- Oui. Et tu en aurai eu 4'000... annonce-t-il ensuite. Mais bon, vu que ce n'est pas de l'argent aujourd'hui, je t'autorise à partager ce que j'ai récolté, avec moi.Il me montre ce que le gars lui a donné en échange. C'est une petite masse, ou plutôt une petite boule. J'ai tout de suite compris de quoi il s'agissait, et ça m'a tout de suite dégouté à l'idée d'en fumer.
- C'est... C'est du shit ? questionnai-je, par peur de paraître idiote.
Il hoche la tête, sourit.
- J'ai cru que tu ne te droguais pas...
- J'ai l'habitude, ça me fait moins d'effet. Je ne considère pas ça comme de la drogue.Nous sortons de la cave et rentrons à nouveau dans sa voiture.
- Ça va ? demande-t-il.
- Oui. Je.. Je suis en train de vivre un truc assez excitant. Je n'ai jamais ressenti de tels émotions, et ça ne fait même pas 24 heures.
Il sourit, comme fier de lui.
- McDo ? propose-t-il.
- Oui !
Il acquise encore un sourire, mais cette fois un vrai. Ça changait la forme de son visage. Il fut très rapide, mais qu'il était mignon.
Après tout... Pourquoi pas.À suivre.
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❖ Trapped In Addiction - Tome 1
FanficJoyce, une adolescente de dix-huit ans décide de rompre ses études pour partir à Budapest, en Hongrie. Arrivée à l'aéroport, la jeune fille se retrouve confrontée à une situation inattendue. On lui propose de transférer de la drogue qu'elle aurait...