✧ Chapitre 5

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Jaidon Brooks. Ça fait vraiment bad boy.
Je ne lui répond plus, l'ambiance devient lourde. Je suis un peu tendue, gênée.
- C'est encore loin ? fis-je pour casser ce silence insupportable.
- Encore quelques kilomètres, oui.
- Vous êtes sur que vous êtes sur la bonne route ?
- Tu as peur que je te fasse du mal ?
- Non.. mentis-je d'une petite voix.
- Oui. Nous sommes sur la bonne route.

Une question me trotte dans la tête, mais je n'ose pas la poser.
- Tu ne parles pas beaucoup, remarque-t-il. Pourtant tu dois avoir des questions...
Il est medium ou quoi ?
- Est-ce qu'un dealer est forcèment un drogué ? lâchais-je.
Il laisse s'écouler cinq ou six secondes.
- La vraie question est, est-ce que je me drogue ? fit-il.
- ... Un peu.
- Non. Du moins pas de drogues dures, murmure-t-il.
- C'était quoi dans cette capsule ?
- Je n'ai pas le droit de te dire, dit-il sur un ton autoritaire.
- Ça vaut combien, insistais-je.
- 7'800€.

J'avale ma salive avec peine. Oh, mon dieu. Une toute petite gélule valant 7'800€ était dans mon ventre.
Je ne parle plus jusqu'a la fin du trajet.
Je suis rassurée, bien arrivée sur place. Jaidon sort de la voiture, fait le tour et sort ma valise.
Je le rejoins à l'arrière de la voiture.
- Merci, fis-je timidement sans même oser le regarder dans les yeux.
- Merci à toi.
Pourquoi me remercie-il ? Ce gars m'intrigue vraiment.
J'allais me retourner pour rentrer dans l'hôtel, mais il m'attrape le menton doucement et me force à affronter son regard. Ah. Il a vraiment fait ce geste ? Il dit alors d'une voix particulièrement séductrice :
- N'oublie pas que désormais, si je te cherche, je te trouverais. Fait attention à toi, Joyce. Très attention.

Il remonte dans sa voiture, et défile à toute vitesse avant que son auto disparaisse à l'angle de la rue. Je reste bouche bée là, au bord du trottoir, chamboulée. Wow. Je viens de vivre un truc tellement bizarre, tellement fou. Et je dois en parler à personne.
Que voulait-il dire par la ? me demandais-je.
Cette histoire n'était pas terminée. Je le sentais. Je rentre dans l'hotel en essayant de reprendre mes esprits et dissimuler mes émotions.
- Bonjour mademoiselle, fait la femme blonde à la réception.
- Bonjour. J'ai réservé une chambre sous le nom de Johnson.

Avec l'argent que Jaidon m'a donné, je vais pourvoir rester dans l'hôtel une semaine sans rien réclamer à mon frère. Ça tombe bien. Je m'enferme dans ma chambre et me laissse tomber sur mon lit. Woah, ma tête tourne encore.
J'appelle James et Théo pour les rassurer en leur répétant "Tout s'est bien passé." Oh, je suis une bonne menteuse au fond.
Toute cette histoire m'a écœurée. Il n'est que 15 heures, mais une envie de sommeil s'empare de mes paupières et me plonge dans un rêve bien étrange.

••
J'attrape mon portable pour voir l'heure. Super, je vais être complètement décalée, il est 22 heures 30. Comment ai-je pu dormir tout ce temps ? Dés que les images de ce qu'il s'est passé ce matin me reviennent, je suis prise d'un vertige aigu.

J'hésite beaucoup, puis décide de me rendre dans le bar le plus proche pour aller boire quelque chose.

Je m'installe à une table un peu dans le fond et commande à boire. Il n'y a pas beaucoup de monde, pas beaucoup de bruit. Je regarde les gens. La langue hongroise est vraiment particulière. Alors que j'étais en train de creuser mon esprit sur l'origine de ce langage, mon regard bloque alors sur quelqu'un à l'autre bout du restaurant. Oh putain. Est-ce bien lui ? Jaidon Brooks, bien sûr. Je détourne le regard. J'espère qu'il ne m'a pas vu... Trop tard, je le vois s'approcher de moi, seul. Eh merde.
Il s'est changé, il a un jean bleu foncé, un T shirt gris qui moule ses bras tatoués, et ses cheveux bruns sont coiffés comme au réveil. Il s'assied près de moi, je ne prononce pas un mot. Je suis intimidée.
- Tu fais quoi ici ? demande-t-il.
- Rien.
Nos regards se croisent.
- Et toi ? fis-je.
C'est la première fois que je le tutoies. Il fronce les sourcils.
- Et vous ? corrigeai-je.
- T'as le droit de me tutoyer. Rien. Je traîne, et après j'ai deux trois trucs à règler.
- Comment va la drogue ?
Il hausse les épaules.
- Bien. Je l'ai rendue. J'ai quatre autres capusles à faire emporter à Berlin dans quelques jours.
- Tu vas devoir trouver des victimes ? fis-je après une petite hésitation.
- Exactement.
Ma gorge se noue. Pauvres des victimes qu'il va devoir trouver. Je bois une gorgée d'alcool.
Il jette un oeil perplexe au reste de mon corps, puis contracte sa mâchoire. Qu'il arrête de faire ça, ça le rend extrêmement... Comment dire. Séduisant. C'est vraiment pas la première fois que je remet en question sa beauté extérieure.
- Tu ne devrais pas trainée habillée comme ça, grogne-t-il. Ou on va te demander combien tu prends.

Pardon ? Est-il en train de dire que je suis habillée comme une femme qui vend son corps au bord de la route ?
- Je... Tu trouves que je suis habillée comme une pute ?
- Enfin... C'est un peu court. Tu devrais faire attention. Nous sommes à Budapest.

C'est ça ouais. Monsieur se permet de faire des remarques sur ma tenue, mais je suis en mini short, c'est tout. Et il fait 28° ! En plus, sérieusement, il en a quoi à foutre ?
- Il va falloir que je te racompagne jusqu'a ton hôtel, chuchote-t-il.
- C'est juste à côté, pas besoin.
Je détourne la tête. Son regard me dérange, me rend mal à l'aise.
- Joyce. Regarde-moi.
J'obéis.
- Je suis un dealer. Je suis quelqu'un qui est constamment observé par d'autres dealers. Tu es en danger en étant avec moi.
- C'est pour ça que je vais partir. Au revoir, Jaidon, fis-je en me levant.
- Rassied toi tout de suite.
Pourquoi sa voix fait toujours en sorte que mon cerveau obéisse ?
Je reprend place près de lui. Il s'approche un peu de moi, son parfum envahi mes narines. Je le regarde. Il lève légèrement son soucil, celui ou il a son piercing. Mon dieu.
- Tu vois l'homme avec la casquette rouge ? chuchote-t-il près de mon oreille.
Je sens son souffle légèrement sucré par l'alcool effleurer ma joue. Je tourne ma tête pour chercher l'homme dont il parle.
- Oui, fis-je.
- Il est là pour m'espionner. Depuis que je suis arrivé dans le bar. Tu vois le barman ? Lui aussi.
- Comment tu le sais ?
- Ils ne sont pas discrets, c'est tout.

Wow. Il s'est bien rapproché de mon visage d'un coup.

••

Nous nous glissions ensemble dans la rue sombre, dix minutes plus tard. Je n'avais bu qu'un verre, et le but n'était absolument pas d'etre bourrée.
- Pense à t'habiller un peu plus couvert, Joyce. Crois-moi, je sais ce qu'il se passe dans ces coins et c'est pas hyper cool.
- Ouais, ouais.
- Je suis sérieux.
- Oui, Jaidon.
- Appelle moi Jai.
Oh.
- Appelle moi Joy alors, murmurais-je.

Nous étions déjà en face de mon hôtel.
- Merci. Au revoir, Jai.
- Ne pars pas si vite.
Je me remet face à lui, il se rapproche de moi pour pouvoir parler discrètement, mais il n'y a quasiment personne dans cette rue.
- Ça peut te paraitre bizarre, poursuivit-il, mais je sais que ce n'est pas la dernière fois que l'on va se voir.
- De quoi est-ce que tu parles ? Je ne peux pas trainer avec toi Jai. Je suis en danger avec toi.
- Je sais, je comprend. Mais tu finiras par décider autrement. Je le sais. Joy, fait très attention à toi. A bientôt.

Il repart alors, sans plus rien dire.
Pourquoi il me laisse toujours comme ça, aussi mystérieux ? Ça m'intrigue. Il m'intrigue. "A bientôt". Je ne sais même pas si j'ai envie de le revoir. D'un côté, oui. Jai n'est pas un dealer ordinaire. Il m'attire. J'ai envie d'en savoir plus.
D'un autre, non. J'ai peur d'être avec lui, je suis en danger. Je rentre à l'hôtel et avale deux somnifères pour dormir direct. Je ne veux plus y penser, cette histoire doit absolument être terminée. Même si ça ne sera peut-être pas le cas.

À suivre. . .

❖ Trapped In Addiction - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant