✧ Chapitre 41

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C'était la deuxième fois de ma vie que je conduisais au volant d'une voiture, je n'étais absolument pas à l'aise et me trompait systématiquement de pédales, mais par miracle, je parviens à rejoindre l'hôtel, avec Jai blessé sur le siège passager, un sac de quatre kilos de drogue sur la banquette arrière et la police dans les parages.

J'aide Jai à sortir de la voiture, après avoir (un peu maladroitement) garée la voiture dans le parking de l'hôtel.
- Ou est l'infirmerie ?! demandai-je à Jai en me forçant à garder mon calme.
- D'abord, on va à la chambre, demande-t-il dans un souffle court.
- Bon, OK.

Je hisse le sac sur l'épaule et prend le bras de Jai pour l'aider à marcher. Par chance, il n'y avait personne et nous rejoignions notre chambre. Jaidon s'assied sur le rebord de la baignoire, gémissant de douleur et me demande d'aller chercher l'infirmière.

- Nous ne rendons pas de service directement en chambre, affirma-t-elle alors que je venais de la chercher pendant dix minutes dans tout l'hôtel.
Dans l'énervement et l'inquiétude, je sors mon arme et là plaque sur sa petite tête blonde.

- Vous allez être gentille et nous faire une exception. J'ai un homme blessé, il à besoin de points et nous ne pouvons pas aller à l'hôpital alors vous allez le soigner vous-même, c'est clair mademoiselle ?

Complètement paniquée à la vue de mon pistolet, elle accepte de me suivre.
Elle demande à Jai s'il voulait une anesthésie et il éclata de rire en lui demandant de se dépêcher. Il a subi une dizaine de point de suture sur la jambe et sept ou huit sur le bras. Il n'a rien dit tout du long, sans anesthésie. Quand l'infirmière eut terminé, Jaidon m'a demandé de lui donner 350 francs suisses en guise de récompense et de la laisser partir en la faisant jurer de ne rien dire de ce qu'il venait de se passer.

J'étais aussi blessée, mais ce n'était que de petites égratignures et un peu de désinfectant et des pansements faisaient m'affaire. Jai se lève avec peine pour se laver le visage et se débarrasser du sang sur son visage.

- Tu ne vas plus pouvoir marcher, constatai-je. Il te faut des béquilles...
- Tu me vois bien avec des béquilles, toi ? Je vais apaiser ma douleur avec la drogue jusqu'à ce que je ne ressente plus rien, c'est tout.

Je m'approche de lui, et dépose mes mains sur son torse humide. Jai saigne de la lèvre, je m'approche doucement de cette dernière afin d'y déposer un baiser ou il n'y a pas de sang.

- Tu as dû avoir mal, chuchotai-je.
Il laisse échapper un petit rire.
- Je me suis déjà pris une balle dans le ventre, Joy. Tu peux être sûre qu'une dizaine de points de suture sans anesthésie c'est de la rigolade en face de ce que j'ai subi.

À contrecœur mais ne pouvait résisté, j'ai aidé Jai à se faire deux injections afin d'apaiser sa douleur. Je déteste voir le liquide se vider de la fiole pour se mélanger à son sang, mais il ne m'a pas laissé le choix. Il s'est couché sur le lit en laissant échapper un long soupir.
- Jai ? demandai-je alors qu'il essayait de trouver une bonne position dans le lit.
- Oui ?
- Dans la chambre froide il y avait des... Des têtes d'humains...
- Quoi ? Combien ?
- Deux. Leurs morts avaient l'air vraiment récentes...
- Tu sais, ces gens sont fous. Ils enchainent sacrifices d'humains et d'animaux afin de mettre un terme à quelque chose dont ils ne connaissent même pas le sens. Ce sont des psychopathes.
- Tu crois qu'on va avoir à faire à eux encore ?
- C'est probable... Tu sais, Noël approche... J'aimerai passer Noël avec toi, à Paris.
- Il y a mon frère à Paris, constatai-je.
- Ton frère ne me dérange pas. Vu que vous n'accueillez pas vos parents... J'aimerai vraiment venir à Paris pour Noël.
Je souris doucement. Jai veut venir chez nous, je n'aurai jamais cru qu'il voudrait. J'ai vraiment hâte qu'il voit Paris.
- Je devrais lui en parler, annonçai-je, mais je suis pense que c'est faisable.

Il sourit puis se rapproche un peu de moi pour m'embrasser. Je passe ma main sur son torse, et lui dépose des baisers dans le cou.

Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit-là. Je préférais écouter les battements du cœur de Jai, pour m'assurer que tout allait bien. Je n'étais jamais vraiment rassurée quand il prenait de la drogue.

Le lendemain, quand Jai s'est réveillé, il avait mal, et il ne pouvait pas vraiment marcher, mais il a insisté pour que je le laisse se débrouiller pour prendre sa douche et sa dose tout seul. Je l'ai forcé à prendre un petit déjeuner, puis me suis lavée et habillée à mon tour. J'ai appelé mon frère. Il n'avait pas l'air enchanté par le fait que je voulais que Jai passe le Noël avec nous, mais il accepte.
- Et comment va le bébé ? demande alors mon grand frère.
- Quoi ? Le b...

Je me souviens alors du mensonge que j'avais dû improviser. Je lui avais dit que Jai allait m'épouser parce que j'étais enceinte. La belle connerie. Moi, enceinte, jamais.
- Le test était mauvais, mentis-je. Je ne suis pas enceinte.
- Quoi ? C'est vrai ? Oh, je suis soulagé..

Je laisse échapper un rire nerveux.
James sait très bien que je n'ai jamais voulu et que je ne voudrai jamais de bébé.
- Donc, Jai ne va pas t'épouser ? demande-t-il ensuite, nerveux à son tour.
- Pas pour l'instant, James. Je suis trop jeune.
- Tu devrais profiter de ton retour pour aller voir Théo.
- Théo ? Ah oui... Mon ex-meilleur ami, soufflai-je. J'irai lui dire bonjour...

Plus tard dans la journée, j'ai essayé de joindre Abril, mais ça fait bien une semaine qu'elle ne répond plus à mes messages ni à mes appels. Elle m'a dit qu'elle n'était plus avec Beau et qu'elle était retournée chez ses parents à San Diego. Depuis, elle n'avait plus répondu aux messages. C'était inquiétant.

Le mois de novembre et la moitié du mois de décembre s'est écoulé de la manière la plus paisible qu'il soit. Nous n'avons plus eu aucune nouvelle de cette secte de psychopathes refoulés, et nous sommes restés en Suisse parce que le trafic rapporte énormément ici.
En trois semaines, Jai avait déjà vendu la totalité du sac que nous avions volé. Enfin, presque. Il en a gardé une partie pour sa consommation personnelle, mais je ne dis rien. Jai se drogue et ce n'est pas moi qui arriverait à changer ça.
Dès que sa jambe allait mieux, il s'est décidé de m'apprendre à conduire.
Je n'ai pas refusé, et finalement je me débrouille pas si mal. Je pense que je pourrais bientôt passer mon permis de conduire.

Le 20 décembre, nous partons pour Paris afin de rejoindre mon frère. Je sens que l'ambiance ne sera pas des plus calmes.

. . . À suivre.

❖ Trapped In Addiction - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant