Never Forget Tome I : Le Rêve

Chapitre 10 : LE DÉBUT D'UNE AVENTURE

          Le 9 Janvier 2012, Rachelle allait affronter sa première mission. L'objectif était simple, la cible était un petit marchand d'arme retranché dans une ville appelée Ramadi, à quelques kilomètres au Nord de Bagdad, en Irak. Le pays s'était allié à Israël depuis peu, sans raison apparente. De ce fait, les Etats-Unis concentrèrent leurs opérations là-bas, dans le but de dissuader l'Irak de soutenir leur cher ennemi...

          Comme pour Joseph, Rachelle devait tout apprendre sur le terrain. Ses leçons improvisées se déroulèrent pendant le long trajet qui les conduiraient jusqu'aux abords de la ville.

          Aussi avait-elle rencontré le reste de l'unité avant de partir. Vingt hommes et femmes la composaient, en comptant le capitaine. C'est Gérald lui-même qui enseigna à Rachelle comment utiliser ses armes et comment prendre le moins de risque pendant un combat. Sa rencontre avec lui lui avait paru comme une véritable épreuve. Mais tout s'était passé à merveille. Comme l'avait dit Joseph, c'était un homme très proche de ses soldats, les estimant comme ses propres enfants. Il l'avait accueilli comme s'il s'agissait de sa petite fille, en lui présentant ses hommes et en lui décrivant la mission. Les cheveux grisonnants, des rides naissantes, Rachelle jugea qu'il devait avoir dans les cinquante ans. "Ne te fie pas aux apparences. Il n'en a pas l'air comme ça, mais dans son uniforme militaire, c'est un tout-autre homme.", lui avait chuchoté Joseph juste avant de monter dans l'hélicoptère.

          Lorsqu'elle vit James et Elena à la base, elle fut prise de soulagement et de réconfort. Partir avec ses nouveaux amis l'aida à se sentir moins seule.

          C'est après une escale à Chicago pour monter dans un avion longues distances, et d'interminables heures de vol, qu'ils arrivèrent enfin à destination. L'Amérique n'ayant plus aucune base militaire au Moyen-Orient, ils durent, comme à chaque mission, sauter en parachute au-dessus d'une zone non-habitée. Par chance, Ramadi se trouvait à l'écart des autres zones urbaines.

          Avant de faire le grand saut, Gérald leur fit un dernier briefing. Ses rires de la veille s'étaient changé en un ton autoritaire et grave, Rachelle en fut intimidée. Le capitaine se leva en marcha de long en large entre les deux rangées de soldats qui le regardaient, suspendus à ses lèvres.

          -"Bon, notre homme s'est retranché dans la mosquée. Il sait que nous venons, il nous attend. Nous devons donc nous préparer à des échanges de tirs contre des hommes préparés et à une cible solidement défendue. Le plan de base est d'entrer dans la mosquée en civil, faire sortir le maximum de personne hors du bâtiment et éliminer la cible. Quand ce sera fait, un hélicoptère nous attendra à la sortie de la ville, non-loin de notre point d'entrée. Évidement les choses ne se passeront pas aussi facilement. Dès que nous franchirons la grande porte, nous nous ferons attaquer, même si nous ne portons pas nos uniformes. Si vous voyez des femmes, des enfants sortez-les. Bonne chance."

Sur-ce, tout le monde se leva et se changea, Rachelle mit du temps à comprendre mais imita les autres et prit les vêtements que Joseph lui tendit.

          -"Mets-les par dessus ton uniforme. Si l'on rencontre une autre unité, ce sera plus facile de nous identifier."

          Maintenant que tous ressemblaient a "monsieur et madame tout le monde", l'heure était à présent de sauter en parachute. Rachelle paniqua à l'idée de se jeter dans le vide, qui plus est elle ne l'avait jamais fait! "On saute dans une minute!". L'ordre de Gérald lui parvint comme un cri lointain et effrayant. Elle regarda autour d'elle, et partout où son regard se posait, elle voyait des soldats, et des armes. Des choses qu'elle n'aurait jamais dû voir si son père était encore là. Elle se sentit perdue et toute petite au milieu de ses hommes et femmes armés jusqu'aux dents. Ils allaient tuer, et peut-être elle aussi! "Qu'est-ce que je fais là?!". Elle était sur le point de s'évanouir, tandis que le temps défilait toujours.