Chapitre 4 : UNE AUTRE VISION DU MONDE

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La maison de monsieur Machal était petite et ne comptait que quatre pièces: une salle de bain, un salon, une chambre et une cuisine minuscule. Vue de l'extérieur, la battisse, comparée aux habitations voisines était vraiment cocasse. Avec son toit en pyramide et sa petite cheminée. On aurait dit qu'elle sortait tout droit d'un livre pour enfant. Son uniforme accroché au porte-manteau, un canapé, une table et une télé: voilà ce que comportait la pièce principale. Sur les murs étaient accrochés de nombreuses photos qui dataient toutes de plusieurs années. Joseph se sentit en sécurité, et se savoir ici avec le policier lui redonna le sourire.

-"On est un peu à l'étroit, mais on si fait vite! fit monsieur Machal sur le ton de l'amusement.

-C'est super ici, s'émerveilla Joseph en scrutant le moindre objet de la maison.

-Merci. Et tu peux me tutoyer, appelle-moi Pierre.

L'ambiance semblait être nettement meilleure depuis qu'ils s'étaient retrouvés. En dehors de son travail, Pierre apparaissait comme un véritable homme à tout faire. Il vivait visiblement seul et la maison était tenue à la perfection. Ils allèrent à la cuisine où il l'invita à s'asseoir pendant qu'il s'affairait à la préparation d'un plat spécial pour son compagnon.

Joseph se maudit de n'avoir rien à dire. Il regardait Pierre. Il était d'une tranquillité étonnante. Bien que le sort de Joseph le préoccupait, rien ne semblait pouvoir entamer sa bonne humeur.

-Pourquoi souris-tu? finit par demander le jeune garçon.

-Il n'y a pas de raison d'être triste, expliqua le cuistot.

-Explique-moi, demanda Joseph, intrigué.

Il leva la tête de sa casserole, déjà remplie de légumes.

-Pourquoi dois-tu être triste? rétorqua Pierre.

La question lui vexa tellement la réponse était évidente.

-J'ai perdu mes parents, répondit-il en haussant légèrement le ton, sans pour autant faire perdre son sang-froid à son interlocuteur.

-Oui... fit-il, mais tu dois apprendre à vivre avec, à l'accepter. Tu es très courageux et tu arrives à faire face. Alors essaye d'apaiser ton esprit. Ce qui est au passé doit rester au passé. Concentre-toi sur ce que tu vis en ce moment-même. Il n'y a que comme ça que tu pourras construire ton avenir.

-Mais quel avenir?..., répondit Joseph, résigné. Je suis tout seul. Je n'ai que treize ans!

-Et alors? Tu peux faire de grandes choses! Tu dois te battre pour ce que tu veux avoir, même à ton âge."

Pierre le fixait avec des yeux brillants de convictions. Joseph voyait en lui une grande sagesse. Il le comprenait et peut-être voulait-il l'aider. Mais pour le jeune garçon, remplacer ses parents était impensable.

Une odeur alléchante envahit la pièce. "C'est prêt.", fit-il. Il posa la casserole sur la table en bois. Joseph observa la mixture et ne sut dire si il aimerait ou non, il n'avait jamais vu un tel plat.

"-Qu'est-ce que c'est? demanda le jeune garçon.

-Un mélange de légumes, coupés très finement et mélangés avec de la viande hachées. C'est très bon, rassura Pierre, voyant une moue se dessiner sur le visage de l'enfant."

Joseph se rappela des délicieux plats que cuisinaient sa mère. Chaque dîner était une surprise et lorsqu'elle préparait un plat nouveau, elle interdisait quiconque d'entrer dans la cuisine. Victor et lui se collaient à la porte pour essayer de sentir et d'identifier les ingrédients.

Never Forget Tome I : Le RêveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant