Never Forget Tome I : Le Rêve

Chapitre 16 : LA COLÈRE D'UN CAPITAINE

          Sitôt arrivé à la base de Salt Lake, Gérald descendit et se rendit de pied ferme au bureau du général Mastros. Elena tenta de le calmer, argumentant qu'il n'était pas la peine de s'énerver avec lui, mais le capitaine ne comptait pas pardonner la folie de son général... Il entra dans le bâtiment principal, emprunta le long couloir qui menait à l'office de Mastros sans prêter attention aux soldats noirs qui se tenaient au garde-à-vous... Elena, James et Joseph, qui devaient le suivre presque en courant, l'intimaient de garder son sang-froid, cependant Gérald ne voulait toujours rien entendre. Il arriva au bout du corridor et bouscula le dernier garde avant de défoncer la porte d'un seul coup de pied, ses acolytes en restèrent bouches-bées. Le général, qui était en train de classer ses paperasses, n'eu pas le temps de tourner la tête qu'il se retrouva au sol, sans rien comprendre, au pied du capitaine. Il le força à se relever et l'attrapa par le col tout en le bloquant contre le mur du fond, la lèvre inférieure en sang.

          Le garde qui s'était tenu devant la porte entra dans la pièce et maîtrisa le capitaine. James et Joseph ne pouvaient rien faire, s'en prendre à un supérieur hiérarchique pouvait leur coûter très cher, surtout quand il s'agissait du général Mastros... Elena refusa de regarder la scène, elle ne supportait pas l'idée que celui qu'elle considérait presque comme son père se retrouve dans une telle situation.

          -"Deux de mes hommes sont morts à cause de toi! siffla Gérald, le regard remplit de rage.

Le chef des armées de l'Utah se releva encore, un sourire cruel aux lèvres.

          -Tu t'es toujours moqué de la hiérarchie, Gérald, répliqua Mastros. Tu es stupide.

          -La seule promotion que j'accepterai ce sera celle qui te fera tomber de ton trône! lâcha le capitaine.

Le général s'approcha et se baissa à hauteur du visage de Gérald.

          -Encore faudrait-il que tu puisses vivre assez longtemps, murmura le général. Vous êtes les seuls survivants de l'attaque de New-York.

Les quatre amis n'en crurent pas leurs oreilles. Et cette nouvelle n'apaisa pas la rage de Gérald.

          -Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué..., poursuivit Mastros, je les ai déjà remplacés par une toute nouvelle armée de 10 000 hommes. Une armée personnelle en dédommagement des lourdes pertes que nous avons subies."

          Joseph observa alors l'un d'entre eux qui s'étaient agglutinés tels des badauds devant le bureau du général. Ils portaient tous une tenue noire qui paraissait bien plus lourde et différente des uniformes conventionnels. Entièrement casqués, on ne voyait rien de leur visage. Ils étaient équipés de fusils bien plus puissants que ceux de l'unité de Gérald. Ils semblaient terrifiants, des hommes transformée en machines de guerre, au service du général Arthur Mastros...

          Le capitaine essaya de contenir sa haine, mais l'amour qu'il avait pour ses hommes, pour tous ceux qui travaillaient dans cette base, et qui étaient à présent presque tous morts, était plus fort que tout.

          -"C'est ce que tu voulais..., comprit Gérald. Tu savais que ton armée allait être décimée en l'envoyant à New-York...

En disant cela, Elena, James et Joseph comprirent à leur tour...

          -Tu voulais des hommes plus forts... des armes plus puissantes... Tu avais mobilisé ton armée entière... 3000 soldats, envoyés en plein coeur de l'ennemi... 2982 sont morts... Tu l'avais prévu, Arthur Mastros... Ce n'est pas l'Empire qui les a massacrés... C'est toi! JE VAIS TE TUER!!!"