Chapitre 17: Septembre (2)

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Une explosion retentit, bientôt suivie par une deuxième. Ensuite, ce furent les hurlements stridents qui emplirent les oreilles d'Eloïse.

Il lui semblait qu'ils étaient partout et pourtant si lointains.

Que se passait-il ?

La magicienne enjamba des morceaux de pierre qui s'étaient décrochés des murs et constellaient le sol. Ses yeux fouillèrent les alentours à la recherche de quelque chose, mais de quoi ? Elle ne reconnaissait absolument pas l'endroit.

Les corps apparurent bientôt devant elle.

Il y en avait des dizaines, méconnaissables. La plupart avaient la peau rongée jusqu'à l'os sur certaines parties de leur corps et étaient allongés sur les décombre du bâtiment comme des pantins désarticulés. Il y avait du sang partout et l'atmosphère était étouffante.

Eloïse, terrifiée par quelque chose qu'elle ne pouvait identifier, se recula en s'appuyant à ce qui restait des murs. Son regard glissa vers son bras et elle fut gagnée par l'incompréhension.

Ce n'était pas sa main. C'était une main d'enfant.

La scène devint floue. Quand Eloïse reprit pleinement conscience de ses mouvements, elle était à l'extérieur en train de courir à toutes jambes.

C'était encore pire ici qu'à l'intérieur. Une fumée noire et âcre emplissait ses poumons à chaque inspiration. Les bâtiments brûlaient et s'effondraient dans une cacophonie qui se mêlait aux cris et aux sifflements de la magie. Les cadavres à la chair rongée s'étalaient au sol, si nombreux qu'il semblait à Eloïse que partout où elle regardait, il n'y avait que ça.

Cela ressemblait vaguement à Astras, même si elle était incapable d'identifier le moindre lieu. Le manque de visibilité et la confusion n'aidaient pas.

Une seule pensée traversa son esprit : elle était au milieu d'une guerre.

Eloïse leva les yeux vers le ciel partiellement couvert par la fumée et la poussière et vit des magiciens aux capes argentées en tomber. De leurs mains s'échappaient une magie d'un bleu électrique qui fit redoubler sa terreur. Ça ne ressemblait pas à la couleur que pouvait prendre le courant Alpha, alors qu'est-ce que c'était ?

Pourquoi tout ici avait l'air de manquer de sens ?

Au loin, Eloïse vit l'un de ces magiciens retomber au sol avec aise, juste en face d'un homme, qui n'eut pas le temps de s'éloigner ou de se protéger. L'étrange magie bleue le frappa en plein torse et il poussa un hurlement qui se fondit dans le chaos alentour.

Eloïse constata avec horreur que là où la magie l'avait touché, ses vêtements et sa peau avaient fondu pour laisser un trou béant.

C'était donc ça qui avait tué tous ces cadavres jonchant le sol.

Elle accéléra sa course comme elle put, elle et ses petites jambes d'enfant. Même si, au fond d'elle, la magicienne sentait qu'elle n'avait aucune idée de sa destination.

Eloïse ne comprit pas exactement comment elle se retrouva violemment face contre terre. Elle se retourna pour voir qu'elle avait trébuché sur une femme morte, allongée face contre terre.

Cependant, elle ne se releva pas, car dès qu'elle tourna la tête pour poser son regard devant elle, un homme s'approcha lentement. C'était l'un de ceux qui étaient tombés du ciel.

Sa cape n'était pas exactement argentée comme Eloïse avait d'abord cru. Elle était blanche et constellée d'arabesques argentées qui scintillaient sous la lumière. La magie qui couvrait sa main, en revanche, était de ce bleu qui risquait de hanter ses cauchemars. Une peur viscérale s'empara d'elle et elle fut complètement incapable de bouger.

Ancestrales 4 ~ L'heure des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant