Ancestrales 4 ~ L'heure des Ténèbres

Chapitre 34: Octobre (5)

Eloïse toqua à la porte du bureau de Victorien. Sans attendre sa réponse, elle entra. Le mage se retourna dans sa direction.

- Toquer ne sert à rien si tu entres sans attendre que je t'y invite, fit-il remarquer.

- Désolée. J'ai besoin de ton aide.

Victorien haussa un sourcil.

- Est-ce que tu sais faire un commentaire de texte? Demanda Eloïse.

- Pardon?

- Je t'en supplie, dis moi que tu sais en faire un.

Le mage noir soupira.

- Quel texte?

- Un extrait des Misérables de Victor Hugo. J'avais oublié que je devais le rendre pour demain.

- Et je peux savoir pourquoi tu as besoin de mon aide?

- Je ne sais pas faire un commentaire. Et vu que tu n'as pas été sympa avec moi ces derniers temps, je me disais que tu pourrais peut-être m'aider.

Victorien se pinça l'arrête du nez. Eloïse, elle, pria pour qu'il accepte. Sinon, elle aurait un léger problème.

- Donne moi ton texte, je vais te le faire, dit-il en soupirant.

- Vraiment? Demanda la magicienne, surprise.

- Oui, si tu me le donnes avant que je ne change d'avis.

Eloïse lui tendit la feuille format A4 qu'elle avait tenu derrière son dos depuis qu'elle était entrée. Victorien y jeta un rapide coup d'œil, mais la magicienne était presque sûre qu'il avait déjà lu le livre. Elle commença à sortir de la pièce.

- Je peux savoir ce qui te fais dire que je sais rédiger un commentaire? Lui demanda Victorien.

- Tu as plus l'air d'un littéraire que d'un scientifique, répondit-elle.

Il haussa les sourcils.

- Vraiment?

- Pourquoi, ce n'est pas le cas?

- Si.

Victorien posa le texte sur son bureau et partit dans une lecture plus approfondie. Eloïse, elle, quitta la pièce en prenant bien soin de refermer la porte derrière elle. Aussitôt, elle retourna vers sa chambre en se massant les tempes. Ses maux de tête ne s'arrangeaient pas, et elle avait beau essayer de les ignorer, ils faisaient tout pour rappeler leur présence incroyablement désagréable.

◊

Le paysage de plaines de ruines était toujours aussi magnifique. L'herbe était battue par la légère brise et le crépuscule répandait ses reflets dorés un peu partout.

Eloïse était assise en tailleur au milieu de cette étendue d'herbe incroyablement fraîche. Même si elle savait que rien de tout ceci n'était réel. Ce n'était qu'un rêve.

La magicienne voulait bien faire un effort en arrêtant de parler à Caleb, mais s'il faisait tout pour l'en empêcher, ce n'était même plus la peine d'essayer.

Le Phébéien apparut devant elle et lui tendit une main pour l'aider à se relever. Eloïse ne la saisit pas et se redressa seule.

- Quelque chose ne va pas? Lui demanda Caleb, surpris par sa réaction.

- Je ne sais pas, répondit-elle.

Il soupira.

- Je suis désolé pour l'altercation avec Victorien. Si c'est ça qui te tracasse, sache que tu n'as pas à t'en soucier.