Chapitre 39: Octobre (8)

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Un nuage, mélange de poussière et de cendres, parvint jusqu'à Eloïse, lui piquant les yeux et les voies respiratoires.

Bien qu'il ne s'agissait encore que d'un de ces rêves où elle était plongée dans la guerre, tout semblait incroyablement réaliste jusque dans les moindres détails. Les rues pavées de Caméone, les bâtiments qui s'élevaient jusqu'aux nuages et là, en l'occurrence, les flammes qui parcouraient la cité en brûlant tout sur leur passage.

Eloïse s'engouffra dans une ruelle dépourvue de l'épaisse fumée piquante. Cette fois encore, elle ne contrôlait pas ses mouvements. Elle se contentait d'être spectatrice de ce qui allait se produire.

Les étranges magiciens aux capes blanches ornées de motifs argentés sortirent de nulle part pour l'encercler, leurs visages dissimulés sous les larges capuches. Aussitôt, une étrange magie bleue se forma entre les mains de la magicienne. Elle envoya quelques sphères sur les magiciens l'entourant, mais ils les évitèrent, se mouvant à la façon étrange d'ombres sur le sol. Ils semblaient glisser sur les pavés de façon fluide, presque en train de voler ou de léviter.

Eloïse fit apparaitre le sceptre de Valiammée à partir d'un anneau qu'elle portait à sa main droite. A l'intérieur de l'étoile à onze branches du sceptre se trouvait une pierre de couleur similaire à la magie bleue qu'elle avait utilisée. Cet étrange pouvoir illumina les pierres et les veines de verres qui sertissaient le manche du sceptre. Entre les deux pointes du quartier de lune, à l'embout du manche, la magie s'accumula jusqu'à former une petite sphère électrique. Elle l'envoya en direction d'un des ennemis le plus proche.

La cape blanche brûla et l'abdomen de l'homme fut transpercé, laissant un trou béant à l'endroit de sa poitrine. Il s'effondra.

Eloïse était toujours aussi étonnée des effets dévastateurs de cette magie. Elle faisait brûler chair et os. Dans la réalité, elle n'avait jamais vu de magie avec une capacité aussi destructrice. S'il s'agissait effectivement de la magie bleue dont Caleb lui avait parlé, ce n'était pas étonnant qu'elle ait été oubliée. Ce genre de pouvoir avait mieux fait de rester enterré à jamais.

Elle continua à tirer des salves électriques de magie bleue assez instables. Des ennemis supplémentaires tombèrent, mais d'autres s'évertuaient à rester en vie.

Un nouveau venu arriva d'un bond, tranchant en deux l'un des magiciens à la cape blanche. Eloïse le reconnaissait: il s'agissait du Phébéien qui lui avait sauvé la vie lors du dernier rêve. Une longue chevelure platine, des yeux rouges sang, un visage aux traits fins et dans sa main, l'épée de Lysandre Anaxagoras. Celle qu'Eloïse était allée chercher à Londres en compagnie de Zéro, en beaucoup plus grande.

A eux deux, ils terrassèrent le reste des ennemis.

- Lysandre! Fit-elle. Menes odrogen fulte?

Il hocha la tête, lui indiquant qu'il n'avait rien, puis rangea l'épée dans sous fourreau. Eloïse, elle, restransforma le sceptre en un petit anneau.

Elle venait juste d'appeler ce magicien Lysandre. Il possédait en plus l'épée du célèbre magicien légendaire du même nom. Cela ne laissait pas de place au doute: il devait s'agir de Lysandre Anaxagoras.

Une larme coula sur sa joue. Visiblement, elle était bouleversée de le revoir. Pourquoi? Ça, elle n'en avait aucune idée.

Lysandre s'approcha d'Eloïse à grand pas et posa une main sur son visage pour essuyer la larme. Ses doigts se teintèrent de rouge. Du sang? Elle saignait?

- Miena fe imenes dabrao fae hije, dit-il en la regardant tristement.

"Arrêtes de te faire du mal". Eloïse ne comprenait pas pourquoi il lui disait une telle chose. Mais cela avait sûrement un rapport avec le sang qui semblait provenir de son visage.

Ancestrales 4 ~ L'heure des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant