15 : La vapeur s'échappe

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Quand Jung Suk fus partit, je commençais à faire du ménage et essayais de m'occuper afin de ne plus penser. Alors que je chantais à tue tête dans mon plumeau, mon téléphone se mit à sonner me faisant immédiatement arrêter mon délire. Je stoppais alors la musique et me dépêcha de décrocher.


*Infirmière : Je suis désolé de vous dérangez mais on y arrive pas. Chung Hee n'arrête pas de pleurer depuis ce matin et nous n'arrivons pas à lui administrer son traitement. Il ne reste que deux jours, si on ne le lui donne pas aujourd'hui, il faudra tout recommencer.

*Mee Yung : J'arrive tout de suite.

Je m'empressais alors d'enfiler mes chaussures et sauta dans le premier bus. J'arrivais rapidement à l'hôpital et fonça vers la chambre de Chung Hee. Une infirmière le tenais habillée d'une combinaison afin d'éviter tout risque de contamination. Malgré ses chants et ses caresses mon fils hurlait. Je m'empressais d'enfiler la même tenue que l'infirmière et pris mon fils que je n'avais pas vu depuis plusieurs semaines dans les bras et le serra contre moi en le fixant droit dans les yeux il me fixa les yeux remplit de larmes tandis que moi j'essayais de lui faire le plus beau des sourires derrière mon masque. Je ne lui dis pas un mot, me contenta de sourire en le tenant contre moi et en caressant sa joue afin d'enlever les larmes qui l'inondaient. Il finit par s'apaiser et me regarda droit dans les yeux en dirigeant sa toute petite main vers moi. Le médecin en profita pour lui administrer le traitement mais mon fils ne tourna même pas la tête vers lui. Il me regardait fixement en essayant de toucher ma peau à travers mon masque.

*Médecin : Vous ne pouvez rester que cinq minutes pas plus.

Ces cinq minutes étaient si courtes et pourtant si précieuses pour moi. Oui, juste cinq minutes, moi, mon fils et personne d'autres. Quand je dus de nouveau le laisser seul derrière moi, il se remit à pleurer mais cette fois-ci je ne pouvais rien faire. Je quittais la chambre sans me retourner malgré les hurlements de mon fils.

Je parlais au médecin qui me remercia et me dit de ne pas m'en faire, que mon fils s'en sortirais. Je le remerciais à mon tour avec le sourire et partis. Je marchais alors au hasard sans regarder où j'allais. J'étais plongée dans mes pensées, perdue dans les méandres de ma vie et de mon avenir.

*Junior : Ba alors, tu n'entres pas ?

Junior m'avait interrompue dans mes pensées me faisant sursauter. Il posa sa main sur mon épaule et me fit un grand sourire.

*Junior : Excuse-moi, je ne voulais pas te faire peur.

Je regardais alors devant moi et me rendis compte que j'étais devant la porte de l'appartement des garçons. Comment étais-je arrivée ici ? Junior me regardais attendant une réponse de ma part puis haussa les épaules et entra en m'attrapant par le bras. Il m'emmena jusqu'au canapé et se dirigeas vers la cuisine.

*Junior : C'est dommage que tu n'es pas venue ce matin, les autres sont partit voir un match. Mais tu peux toujours rester comme ça on mangeras tous ensemble ce....

Il interrompue sa phrase et accourra vers moi. J'avais explosé en larme sans même pouvoir contrôler quoi que ce soit. Il se mit à genoux devant moi et attrapa mes mains.

*Mee Yung : Je ne peux plus.... je ne peux plus le laisser derrière moi alors qu'il hurle. Le voir pleurer est si dure. Comment arrive-t-il encore à m'aimer alors qu'il subit tout ça et que je ne peux rien faire pour lui ? À chaque fois je lui souris et il dirige sa main vers moi afin d'essayer de me toucher comme-ci il essayait de me rassurer. Et moi je ne fais rien. Je le laisse une fois de plus alors qu'il hurle. Pourquoi un si petit enfant doit subir tant de choses ? Est-ce-que c'est un dieu quelconque qui cherche à me punir ? Si c'est le cas pourquoi ne s'en prend-t-il pas à moi plutôt qu'à un petit être innocent qui est ici par ma faute ? Pourquoi je dois continuer à vivre et le voir souffrir sans pouvoir rien faire à part sourire ? Si un tel dieu existe, je veux qu'il me prenne et qu'il laisse mon fils tranquille.

Je me levais et me mis à crier en regardant vers le plafond. J'étais devenue complètement hystérique ne gérant plus rien comme une cocotte minute qui laisse enfin échapper la vapeur.

*Mee Yung : Hein ?! Vous m'entendez là haut ?! Prenez-moi, je vous attends ! Prenez ma vie et laissez mon fils tranquille ! S'il vous plaît....

Je me laissais alors tomber au sol, vidée de toute force, continuant de pleurer sans réussir à m'arrêter pendant que Junior restait à mes côtés essayant de m'apaiser en me tapotant le dos.  


Le bout du tunnelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant