21 : Du temps...

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  Ils me laissèrent seule dans la chambre avec lui un long moment. Au moment où l'infirmier vint pour l'emmener, je l'avais dans les bras. Il essaya de me le prendre mais je ne voulais pas le lâcher. Deux infirmières essayèrent de me résonner puis l'infirmier réussi à me le prendre des bras. Je pleurais et criais dans la chambre, incapable de me calmer.

Il était partit. Ce qui comptait le plus pour moi, qui faisait que chaque jour je me battais, venait de disparaître définitivement. Je ne pouvais pas l'accepter. On finit par me donner un tranquillisant, puis JungSuk me ramena dans mon petit appartement. Il m'aida à m'installer dans mon lit, et partit de la pièce sans dire un mot. Je m'endormis sous l'effet des tranquillisants et ouvra les yeux quelques heures plus tard. Le soleil brillait. Je fixais la fenêtre et resta dans mon lit, incapable de me lever. Je me sentais complètement vide. Je ne ressentais plus rien et n'avais plus envie de rien.

JungSuk entra dans la pièce et s'assit sur le lit, derrière moi. Il posa sa main sur mon épaule mais je ne bronchais pas et continuais de fixer la fenêtre.

*JungSuk : Je me suis occupé des frais d'hospitalisation des derniers mois. Je t'ai aussi ramené un repas du restaurant au coin de la rue. Pense à manger avant de t'endormir.

Il déposa un bisous sur le haut de mon crâne et quitta la pièce en soufflant. La journée passa, et je n'avais toujours pas bougée. J'étais comme figée. Mon téléphone posé sur ma commode vibrait sans cesse depuis pratiquement une heure maintenant. Il finit par s'éteindre. Quelque temps après, quelqu'un frappa à ma porte, on cria mon prénom puis plus rien, de nouveau le silence.

Le lendemain, JungSuk était de nouveau là. Je l'entendis faire du rangement dans la cuisine. Il fit un peu de ménage, cuisina et vint dans ma chambre. Cette fois-ci il se mit accroupi devant moi en tenant un bol de soupe. Il posa le bol, m'assis dans mon lit et me tendit une cuillère. Voyant que je ne réagissais pas, il se mit assis à côté de moi et me regarda un moment.

*JungSuk : Tu ne peux pas rester comme ça. Il faut que tu manges MeeYung. Je viens de perdre mon fils je ne veux pas aussi perdre la femme que j'aime.

Je tournais alors mon regard vers lui complètement stupéfaite par ce qu'il venait de me dire. Il caressa ma joue et continua.

*JungSuk : On s'en remettra MeeYung. Avec le temps...

*MeeYung : Dit moi, pourquoi tu es encore ici ?

*JungSuk : Hein ? Ba, je... je suis venu pour être sûre que tu manges...

*MeeYung : Pourquoi ? Il me semble pourtant que tu n'as plus besoin de moi maintenant que ton fils illégitime est mort.

*JungSuk : MeeYung, je sais que tu ne penses pas ce que tu dis. Tu es juste triste...

*MeeYung : Tu crois ?! Pourtant tout ça je le pense. Pourquoi tu pleures un fils dont tu ne t'es pas occupé de son vivant ?!

Je jetais le bol de soupe à terre, le fixa droit dans les yeux et continua de laisser sortir les mots sous le regard incrédule de JungSuk.

*MeeYung : Va récupérer l'entreprise familial maintenant que tu n'as plus de fils risquant de te faire honte ! Dégage ! Sors de ma vue !

Comme il ne bougeais pas, je me levais et commença à le pousser en frappant son torse. Il se laissait faire sans broncher, juste en me regardant. Une fois arrivé près de la sortie il attrapa mes poignets fermement et me fixa droit dans les yeux.

*JungSuk : Tu as raison, ma place n'est pas ici.

Il lâcha mes poignets et sortit sans se retourner. Je restais un moment piqué debout, fixant la porte qu'il venait de fermer. Cette fois-ci c'était fini, il n'aurait plus aucune raison de revenir.

Je m'apprêtais à rejoindre ma chambre mais m'arrêtas devant celle de ChungHee. Je touchais le petit ourson fixé sur la porte et posa la main sur la poignée. La porte s'ouvrit tout de suite. J'allumais la lumière, entra et fixa le berceau au centre de la pièce. J'attrapais sa petite couverture et me laissa glisser au sol en la tenant contre moi. Elle portait encore son odeur. Je me blottis dans le coin de la pièce en serrant la couverture contre moi. On frappa à ma porte mais je ne voulais voir personne. Je voulais juste être seule. Juste quelque temps seule au monde. Juste le temps de me relever, de trouver une raison de me tenir de nouveau debout.  


Le bout du tunnelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant