IV.Rose

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Je me réveille aujourd'hui à sept heures, car aujourd'hui les cours commençaient à huit heures. Je déjeune, m'habille, me coiffe, me maquille, dis au revoir à Jules et vais à l'université. Je commençais par deux heures de français. Pendant deux heures, nous avons étudié Le Malade Imaginaire de Molière. C'était intéressant et le cours était fort dynamique. Si fort, que je n'ai pas vu le temps passer. Je vais ensuite en littérature, puis en anglais et ma matinée était terminée. Je me rends alors au réfectoire et m'installe à l'une des nombreuses tables. J'étais bien évidemment seule et je sors mon livre qui était en réalité que mon seul ami. Les livres sont des fenêtres qui nous permettent de nous évader, d'imaginer un monde meilleur, un monde à notre image, notre monde, celui que rien ni personne ne viendra souiller pour quelconque raisons. Lire un livre c'est parfois comme tenir sa vie entre ses mains, plus on avance, plus on se rapproche de la fin, d'une fin intérieure, une fin mélancolique, la fin d'un monde auquel nous nous étions attachés. Les livres apportent de l'espoir, quand rien ne va, ils sont là pour nous accrocher, accrocher à quelque chose d'immatériel, car tout ce qui se voit est éphémère alors que ce qui ne se voit pas est éternel. À la fin de mon repas, toujours avec mon livre, mon ami, dans les mains, je vais en direction de la salle de philosophie. C'était ma dernière matière de la journée mais j'avais quatre heures, de deux heures à six heures. Nous avons débattu sur ce qu'était pour nous l'amitié. Moi elle ne représente rien, l'amitié donne de l'espoir en vous faisant croire que tous le monde peut bien s'entendre mais en réalité, à la moindre petite occasion, l'Humain n'hésitera pas à faire ressortir sa part d'égoïsme pour satisfaire son bonheur personnel, quitte à détruire celui des autres. Voilà aussi pourquoi je suis plutôt du genre solitaire. Mais la raison principale est que je suis la fille du plus grand homme de la ville et je n'ai pas envie que l'on m'aime juste parce que ma famille est haut placée. Je veux juste que l'on voit Rose, celle qui lit dans les couloirs, celle qui reste seule au réfectoire, celle qui reste discrète durant les cours, celle qui est réservée. Je ne veux pas que l'on me voit pour « la fille de M.Jefferson », je suis juste « Rose ». Rose Jefferson, vingt-quatre ans, étudiante en faculté de lettres. La journée terminée, je rentre à la maison et vois que Jules était déjà rentré.

-Bonsoir ma Rose.

-Bonsoir mon amour.

Nous nous embrassons et je sens les mains de Jules descendre le long de mon dos pour se poser sur fesses mais mon téléphone sonne. Je regarde et vois que c'est mon père. Tiens ? Ça doit être urgent. Je décroche et dis :

-Allô ?

-Rose, bonjour ma chérie, je ne te dérange pas ?

-Non du tout, que se passe-t-il ?

-J'ai un petit souci, ma secrétaire a démissionné.

-Pourquoi m'appelles-tu dans ce cas ?

-Je sais que tu es en plein dans tes études, mais ça ne te dirais pas un petit boulot pour te faire un peu d'argent ?

-Tu ne penses pas ce que tu dis, tu voudrais que moi, je sois secrétaire alors que je n'ai aucun savoir dans ce domaine.

-Ça ne sera pas difficile, tu auras juste à répondre au téléphone et à faire les choses en conséquences.

-Papa, je ne me sens pas capable d'assumer ces responsabilités.

-Je n'ai personne d'autres, sinon tu te doutes bien que je ne t'aurais pas demander ce service.

-Je vais y réfléchir, je te donne la réponse demain.

-Réfléchis bien ma puce, si tu acceptes, tu commences jeudi à sept heures.

-Merci en tout cas de me l'avoir proposé à moi et à personne d'autre.

-De rien trésor. Je dois te laisser, j'ai encore du travail.

-D'accord, bisous au revoir papa.

Et je raccroche.

-Que voulait-il, me demande Jules ?

-Il veut que je devienne sa nouvelle secrétaire, seulement je n'ai aucune idée de ce qu'il faut faire.

-Tu sais, ça se fera tout seul, tu es jeune, tu vas vite te mettre dans le moule, et puis tu peux toujours essayer et dire non ensuite si tu vois que ça ne te plaît vraiment pas.

-Tu as sûrement raison, je l'appellerais demain dans l'après-midi.

Je prépare le repas puis nous allons nous coucher. Ce soir le programme était la douceur, nous avons fait l'amour de manière douce et sensuelle avant de s'endormir tel Roméo et Juliette.


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