Je me réveille, me prépare et pars au travail en disant au revoir à Émilie. Lorsque j'arrive, Rose était déjà à son bureau.
-Bonjour, je lui dis.
-Bonjour, me répond-elle avec un grand sourire.
-Vous allez bien ?
-Oui et vous ?
-Comme un vendredi matin.
Elle rigole tandis que moi je me dirige vers mon bureau. J'avais déjà mon emploi du temps et une pile de dossier dont j'ignorais la provenance. Je vais alors voir Rose et lui demande :
-C'est quoi tout ça ?
-Je ne sais pas, je ne fais que ce que l'on me demande de faire. C'est M.Jefferson qui me les a donnés, ce doit sûrement être des contrats ou quelque chose comme ça, me dit-elle tout sourire.
-Merci bien.
Je retourne ensuite à mon travail, examinant chaque document. À midi, j'entends toquer contre la porte de mon bureau. J'autorise la personne à entrer et je vois que ce n'était autre que Rose.
-Que me vaut l'honneur de votre visite ?
-Et bien...je suis venue vous demander de venir déjeuner avec moi.
-Et pourquoi cela ?
-Parce que vous m'avez déjà invité et que cette fois-ci c'est à mon tour.
-Vous n'avez pas peur qu'un nouvel incident resurgisse ?
Je crois, pendant un instant, qu'elle a rougit lorsque j'ai prononcé ces mots.
-D'accord j'accepte.
Elle affiche un sourire radieux que je lui rends. Je la suis donc jusqu'à son bureau où elle reprend son manteau et nous allons ensuite dans une petite brasserie à côté du café.
-Je peux vous poser une question Rose ?
-Bien-sûr.
-Comment vous trouvez-vous au sein de notre établissement ?
-Mieux que je ne le pensais. À vrai dire, j'avais surtout peur de ne pas être à la hauteur, d'être totalement déboussolée et désorientée, mais finalement c'est allé comme sur des roulettes.
-Je suis content pour vous, ce n'est pas facile au début. Je suis bien placé pour le savoir, je devais avoir votre âge lorsque j'ai commencé à travailler ici et je n'avais pas les études à côté. Je travaillais à plein temps. Mais j'ai tenu le coup et maintenant tout se passe à la perfection.
-Je le vois bien, vous avez tellement l'air serein, on dirait que vous avez ce métier dans la peau.
-J'ai travaillé dur pour y arriver.
-Parler moi un peu de vous, de votre famille...
-Ma famille, je n'en ai plus depuis longtemps. Mon père s'est laissé aller par l'alcool et ma mère la drogue. Je suis indépendant depuis l'âge de mes dix-sept ans, mais je n'ai aucun choc psychologique quel qu'il soit. Je l'ai très vite accepté et puis on ne peut changer le passé.
-Je suis désolé pour vos parents.
-Et vous ?
-Ma mère est morte il y a dix ans d'un cancer du sang, ça a été foudroyant. Mon père a eu beaucoup de mal a accepter le fait qu'elle ne soit plus de ce monde.
-Je comprends, ce devait être une femme charmante.
-Oh oui !
Je voyais les yeux de Rose se remplir légèrement de larmes. Je lui prends alors la main et quelque chose me tord ensuite l'estomac. Comme une bête griffant ma paroi corporelle pour essayer d'en sortir. C'était atroce et agréable à la fois. En fait c'est indescriptible. Je retire alors ma main de la sienne et lui demande hésitant :
-Que...que faites-vous après le travail ?
-Je vais passer voir Jules à son travail. Hier...c'était bizarre, il était froid, ne souriait jamais...Du coup une petite visite surprise devrait lui faire plaisir.
-Oui sûrement.
Nous parlons encore une petite demi-heure et nous sortons du restaurant.
-Mathieu, je vais vous laisser ici, le travail de Jules se trouve au bout de la rue.
-Très bien, ce fut un réel plaisir que de déjeuner avec vous.
-Je vous retourne le compliment, me dit-elle avec un clin d'œil.
Elle me tend sa main pour que nous nous disions au revoir mais je lui dis :
-Nous pouvons nous faire la bise, nous nous connaissons un peu mieux.
Elle lève les sourcils, surprise, mais elle rapproche son visage du mien. Nos lèvres étaient à deux doigts de se toucher et une vague de chaleur m'a parcouru dans tout le corps. Je regarde ensuite Rose partir et je me remets en marche seulement lorsqu'elle n'était plus dans mon champ de vision. Je finis ce que j'ai à faire au bureau et je rentre à la maison. Je pose mes affaires et m'allonge directement sur le lit. Je reçois un message d'Émilie qui disait :
« Je rentrerai tard ce soir. Bisous. »
Je trouvais son message un peu sec mais peut-être était-elle en train de travailler et qu'elle n'avait pas beaucoup de temps pour envoyer le message. Ce qui est sûr c'est que je ne tarde pas à me changer après avoir pris une bonne douche bien chaude. Finalement à dix-huit heures, Émilie était rentrée.
-Je croyais que tu finissais plus tard mon amour.
-Euh...oui...j'ai eu...un léger imprévu...je suis donc partie plus tôt.
-Rien de grave ?
-Non...pas du tout.
-Bon tant mieux, je suis content de te revoir.
-Moi aussi...
Il y avait quelque chose dans sa voix qui avait changé, mais je pense que c'était surtout la fatigue. J'ai préparé le repas et nous sommes ensuite allés nous coucher. Je pensais à Rose, comment s'est passée son entrevue avec son petit ami. J'espère qu'il ne s'est rien passé. Puis, transporté par ces pensées, je me suis endormi en rêvant de Rose.
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Affaires Littéraires
RomanceRose, jeune étudiante de vingt-quatre ans, est à l'université pour faire des études de lettres. Son père est l'homme le plus riche de la ville et est un des plus grands homme d'affaires du monde. Elle vit avec son petit-ami depuis trois ans et mène...