Je me réveille le lendemain avec un immense sentiment de bien-être. Je me tourne alors vers Mathieu encore endormi et le regarde tendrement en passant ma main sur son visage. Il est tellement craquant, la couette recouvrant simplement la partie inférieure de son corps me laissant son torse comme spectacle de distraction. Mais je ne savais tout de même pas ce que je devais penser de tout ça, était-ce sous le coup de l'émotion ? Où tout ça était-il sincère ? Je ne sais même pas si nous étions un couple, car à peine quelques heures auparavant, nous étions simplement deux personnes en pleine rupture amoureuse. Je décide alors de me lever pour ne pas affronter une réflexion de sa part. Je commence à sortir du lit en silence en récupérant mes affaires et en me dirigeant vers la porte. Je vais jusque dans la cuisine où j'y avais oublié mon sac et prends mes vêtements de rechange. Puis je sens quelque chose derrière-moi, je me retourne et vois Math à moitié réveillé et nu en train de me dévisager.
-Tu t'en vas déjà ? Sans rien dire ? Comme une putain ayant reçu ce qu'elle attendait ?
L'insulte m'a piqué mais je lui dis :
-C'est juste que...je ne sais pas trop ce que tout cela voulait dire, peut-être que pour toi oui, mais moi je t'avoue que je suis un peu perdue...
-Tu penses que j'ai fait tout ça simplement parce que je t'ai trouvé sur un de tes moments les plus malheureux et que j'aurais profité de ton chagrin ?
-Je ne sais pas...mais oui j'y ai pensé. Après tout nous nous connaissons à peine et depuis peu alors...
-Je t'avoue que moi aussi je ne sais pas trop quoi penser, mais j'avais espéré qu'on aurait au moins pu avoir une discussion, et non que tu te sauves comme une voleuse.
-J'avais peur de t'affronter.
Un lourd silence s'installe dans la pièce mais Math le brise rapidement.
-Alors...tu en penses quoi ?
-Je ne sais pas Math...tu veux bien me laisser réfléchir ?
-Pas trop longtemps.
-Et toi ?
-Moi je sais ce que j'en ai pensé, mais je t'en ferais part seulement lorsque tu m'auras dit ce que toi tu en as pensé.
-Très bien.
L'heure avait beaucoup tournée et je me dépêche de me préparer pour partir au travail mais cette fois en compagnie de Mathieu. J'étais enjouée mais également stressée, si jamais quelqu'un me reconnaissait en la présence d'un employé, mon père ne tarderait pas à être mis au courant et je n'avais pas envie que cela fasse des histoires. Nous sommes finalement arrivés devant l'immeuble cinq minutes à l'avance. Après avoir franchi les grandes portes en verre, nous nous sommes séparés pour rejoindre notre bureau respectif. Sur le mien était dressé un énorme pile de dossiers avec sur le dessus un petit mot. Je reconnais immédiatement l'écriture de mon père.
« Ne t'affoles pas en voyant tout ça, ce ne sont que les contrats de banque que nous avons établis ces dernières années, apporte les à Malcolm Thomas, c'est lui qui est chargé de trier tout ça, j'en ai marre de voir trop de paprasse traîner partout ! Bon courage ma Rose ! »
Je m'empresse alors de porter ce volumineux paquet de feuilles et de l'emmener à ce certains Malcolm Thomas. Seulement il fallait que je trouve son bureau, ce qui n'était pas une maigre tâche. Je cherche dans tout l'étage où se trouvait mon bureau mais introuvable. Je décide alors de m'aventurer dans les étages supérieurs en quête de ma recherche. C'est finalement au cinquième étage que je trouve ma requête. Je toque doucement et entends une voix m'autorisant à entrer. Je pousse avec difficulté la porte et pose en vitesse la tonne de papier que je portais dans les mains avant que tout ne tombe.
-Merci, c'est très aimable à vous. Vous êtes la petite nouvelle ?
-Il n'y a pas de quoi, et oui c'est bien moi.
-Bien, vous avez l'air de vous débrouiller plutôt bien.
-Merci.
-À la revoyure.
-Oui, au revoir.
Je sors alors de la pièce et retourne derrière mon ordinateur pour consulter mon planning de la journée. Je devais donc distribuer l'emploi du temps des employés et ensuite participer à une réunion entre tous les plus grands banquiers du monde. Je me précipite alors entre les couloirs et les étages pour remettre à chacun le petit bout de papier puis vient Mathieu. C'est avec un grand sourire qu'il m'accueille dans son espace de travail. Je m'assois en face de lui pour bavarder un peu, sachant que la réunion n'était que dans trois quarts d'heures.
-Pas trop dur la reprise après toutes les émotions d'hier soir, me demande-t-il ?
-Non ça va, je me porte bien.
-Tant mieux.
Je ne sais pas pourquoi mais je repensais à tout ce qui c'était passé hier soir et tout cela m'émoustillait, plus je me perdais dans mes pensées, plus j'avais envie que ça se reproduise. Seulement j'allais devoir attendre car ce n'est pas un lieu approprié.
-Qui y-a-t-il Rose ?
-Quoi ?
-Tu te mords de nouveau la lèvre, ça te trompe.
-Non rien...je pensais...
-À quoi pensais-tu ?
-Euh...
Je me mets à rougir.
-Ne sois pas gênée, rappelle-toi de ce que je t'ai dit.
Il se lève et se poste derrière-moi, me bloquant toutes issues de sauvetages.
-De quoi as-tu envie, me souffle-t-il à l'oreille ?
Il me faisait frémir et un gémissement s'échappe de ma gorge.
-Serait-ce ce que je crois ? Non pas toi Rose tout de même !
-De quoi ?
-Tu sais très bien de quoi je parle et je sais aussi ce à quoi tu penses.
-Vraiment... ?
-Bien-sûr, je pense à la même chose.
Je détourne la tête, gênée mais il me prend par le menton et me force à le regarder dans les yeux.
-Je connais cette lueur Rose, c'est la même que lorsque je t'ai fait l'amour hier soir.
Je ne réponds rien. Il me regarde avec un sourire narquois et se dirige lentement vers la porte et la ferme à double tour. Mais avant que je n'aie pu répondre quoi que ce soit, il me fait taire et dit avant de m'embrasser tel un fauve :
-Tu l'as voulu, maintenant tu assumes.
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Affaires Littéraires
RomanceRose, jeune étudiante de vingt-quatre ans, est à l'université pour faire des études de lettres. Son père est l'homme le plus riche de la ville et est un des plus grands homme d'affaires du monde. Elle vit avec son petit-ami depuis trois ans et mène...