XVI.Rose

10.8K 555 32
                                    

Aujourd'hui nous sommes samedi et ce soir c'est la réception qu'organise mon père. Sincèrement, je n'ai pas envie d'y aller. En réalité je n'ai envie de rien faire depuis une semaine. La seule chose que je sais faire en ce moment c'est déprimer. C'est la première fois que ça m'arrive, me sentir seule à ce point, dans cette grande maison. Heureusement qu'il me reste ma grande bibliothèque avec tous mes amis faits de papier et d'encre. Je me lève et vais dans le salon vide. Je prépare mon petit-déjeuner et m'installe sur la table de la cuisine avec personne en face de moi. Je vais ensuite m'habiller d'un jogging et d'un t-shirt avant d'aller me poser tranquillement dans le canapé, livre à la main et tasse de thé dans l'autre. Comme quoi être célibataire peut parfois s'avérer être avantageux. Mais la question est plutôt comment le suis-je devenue. Tout d'abord il faut savoir que c'est moi qui ai mis fin à notre relation, tout simplement parce que Jules m'a profondément trahie. Les faits maintenant.

Je vais donc lui rendre visite après avoir déjeuné avec Mathieu. J'arrive devant l'agence, me présente et les agents me laissent rentrer. Je vais ensuite à l'accueil car c'était la première fois que je cherchais le bureau de Jules. La secrétaire m'indique le chemin et je l'emprunte. Lorsque j'arrive enfin devant son bureau, je vois qu'il y a un de ses collègues qui se tient devant la porte. Quand il me regarde, il ouvre de grands yeux paniqués. Pour le rassurer je lui dis :

-Bonjour, je suis Rose la petite amie de Jules. Est-il dans son bureau ?

-Euh...oui.

-Je peux entrer ?

-Monsieur est occupé, vous pouvez peut-être attendre un peu.

Puis j'entends des bruits étranges qui provenaient du bureau. Je fronce les sourcils et commence à m'avancer pour ouvrir la porte.

-Non mademoiselle, ce n'est pas une bonne idée !

Trop tard. À peine avais-je ouvert la porte, que mon cœur s'est emballé et a manqué de peu de s'arrêter. Je venais d'assister à la scène la plus horrible qui soit. Jules en train de faire l'amour à une femme dont j'ignorais son identité. Je me racle alors la gorge et regarde Jules avec un regard assassin tandis que lui me regardait avec des yeux affolés. Ils se sont rhabillés en vitesse et rougissaient tous les deux de honte.

-Puis-je avoir un petit éclaircissement ?

-Rose...je...

-Tais-toi ! Je peux savoir ce qui t'a pris par la tête ? Et c'est qui elle ?

-C'est...la sous-chef...

-Celle que tu as promue hier ?

-Oui...

-Et je peux savoir pourquoi ça ? C'est ce genre de moyens de persuasions qu'elle a utilisés pour te convaincre ? Chapeau ! Vous êtes en couple mademoiselle ?

-Ou...oui...

-Je vous félicite vous venez tous les deux de commettre ce qui s'appelle...attendez, laissez-moi réfléchir...ah oui ! L'infidélité !

-Rose...écoute...

-Non, je ne veux rien entendre. C'était bien beau tes petits discours au début de notre relation, j'y ai cru. Je me rends compte que je n'aurais pas dû. Tu es comme tous les autres hommes. Je vais donc vous laisser, reprenez de là où vous en étiez, je crois que vous appréciez plutôt bien. En tout cas je t'attends ce soir à la maison pour que tu viennes débarrasser tout ton bordel. Au revoir salope, à ce soir connard.

Et je sors en claquant la porte derrière-moi. Le soir Jules est rentré, il a tenté de s'excuser mais ça ne marche pas avec moi. Il a donc repris toutes ses affaires et est parti vers dix-neuf heures trente.

Je n'ai pas pleuré. Surtout pas pour lui. Je vais ensuite me faire à manger et je décide de sortir pour aller à la librairie, m'acheter de nouveaux amis. Lorsque je suis ressortie de la boutique, j'en avais eu pour trente euros. Je reste toute l'après-midi scotchée sur mon livre, puis quand j'ai vu qu'il était dix-sept heures trente, je suis allée me préparer. J'ai d'abord pris une douche, séché ensuite mes cheveux pour que mes ondulations soient parfaites. Je me suis habillée de la plus belle robe de ma garde-robe. Elle était à bustier de couleur blanche avec des fleurs noires sur le bas. Je revête également mes escarpins noirs ainsi que des accessoires de la même couleur. Je me maquille légèrement pour que ça fasse chic mais que ça reste tout de même simple et prends ma voiture pour aller chez mon père. J'arrive dix minutes à l'avance mais ça ne me gênait pas car je pourrais parler un peu avec lui. Je toque et je vois mon paternel se précipiter pour m'ouvrir lorsqu'il me voit.

-Mon bouton de Rose préféré, entre je t'en prie.

-Merci Papa. Ça fait tellement longtemps que je n'avais pas remis les pieds ici.

-Quatre ans.

-Déjà ?! Le temps passe tellement vite.

-Tu es ravissante ce soir.

-Merci, je te retourne le compliment.

-Tu n'as pas emmené Jules ?

-Euh...à ce sujet Papa...

-Il s'est passé quelque chose ?

-J'ai rompu.

-Pourquoi donc ?

-Infidélité.

-Oh je suis désolée mon trésor.

-Oh tu sais, je me porte très bien, peut-être même mieux.

On entend sonner à la porte. Je dis à mon père que je me charge d'ouvrir et je tombe nez à nez avec Mathieu, plus charmant que jamais.

Affaires LittérairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant