XXVII.Mathieu

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Être allonger avec Rose était la chose la plus merveilleuse qui soit. Seulement je craignais que ce ne soit pas réciproque, non pas qu'elle me dirait non si je lui proposais véritablement d'avoir une relation amoureuse, mais que quelque chose nous empêcherait d'être ensemble. Peut-être était-ce ça qu'elle me cachait, pour éviter de me blesser. Mais je pense aussi qu'elle sait tout comme moi qu'elle ne pourrait pas garder ce secret éternellement pour elle seule. Mais trêve de bavardages, pour l'instant il n'y avait que le moment présent qui comptait et ça m'allait très bien.

-Mathieu ?

-Oui Rose ?

-J'ai quelque chose à t'annoncer.

-Oui, qu'est-ce donc ?

-J'espère que tu ne m'en voudras pas...

-Dis toujours.

-Et bien...l'université m'a offert un séjour en Angleterre d'une durée de huit jours.

-C'est génial ça ! Et tu penses sincèrement que j'allais t'en vouloir ? C'est super de pouvoir voyager, il ne faut surtout pas que tu t'en prives.

-Je pars dans dix jours.

Mon cœur commence alors à se serrer. Certes j'étais très heureux pour elle, mais qu'est-ce qu'elle allait me manquer.

-Je t'aiderais à préparer tes bagages. Je pourrais même t'accompagner jusqu'à l'aéroport si tu le souhaites.

-Je ne sais pas...il ne faut pas non plus que cela te dérange.

Je ferais tout pour toi.

-Non ça ne me dérange absolument pas, sinon je ne te l'aurais pas proposé.

-Merci beaucoup Mathieu.

-Avec plaisir.

Rose s'endort peu de temps après. Je la regarde tout en continuant de passer mes mains dans ses cheveux. Ils étaient tellement doux et fins, j'en avais presque peur de les casser. Ils étaient fragiles comme Rose et il fallait que j'en prenne soin. Je ne dis pas ça dans le sens où Rose est faible bien au contraire, simplement je ferais tout pour prendre soin d'elle, qu'elle ne manque de rien et surtout qu'elle soit toujours heureuse, avec ou sans moi... Je continue de la regarder encore longtemps jusqu'à ce que je ne voie plus que le noir, signe que le sommeil m'a emporté avec lui. Nous sommes mercredi et je ne travaille pas. Lorsque je me réveille, Rose n'était plus là ce qui m'attriste. Je tourne la tête sur le côté et aperçois un petit papier sur la table de chevet. Je le prends et vois qu'il y a son écriture, il y avait écrit :

« Je suis partie à l'université, je rentre vers midi. J'espère que tu seras toujours là quand je rentrerais... Je t'aime. 🌹 »

J'aimais bien sa signature, comme si son nom était ce qu'elle est, une rose. Avec son doux parfum et sa beauté, elle avait raison de se considérer comme tel. Je sens d'ailleurs l'odeur de son eau de toilette sur le papier. Frais mais sucré comme dans un jardin. Je le range précieusement dans mon portefeuille. Je voulais absolument tout garder d'elle. Je voulais la garder Elle. En attendant Rose, je me lève, enfile un caleçon et vais dans la cuisine manger un petit quelque chose. Il y avait d'innombrables placards et la quasi-totalité renfermée des gâteaux. Rose je ne te croyais pas si gourmande. Il y en avait tellement que j'avais du mal à choisir ce que j'allais prendre. Oréo, Granola, Spéculos, Cookies, Petit Écolier, Brownies, Donuts, Muffins, Marbrés, Napolitain, Pim's, Chocolats, Bonbons, Barre de céréales, Mars, Twix, Snickers, Bounty, Kit Kat et encore plein que je ne peux citer. Finalement, je prends simplement un bol avec du café au lait. Ce qu'il y avait dans ces placards me faisait presque tourner la tête tellement il y en avait. Après avoir fini mon bol, je vais m'habiller mais avec les affaires de la veille car je n'avais pas prévu de rester chez elle cette nuit. Je pars quand même faire un saut chez moi pour en prendre des propres et reviens ni vu ni connu. Je me coiffe un peu histoire d'être présentable et après ça, il ne me restait plus qu'à l'attendre pendant encore une heure. Pendant ce temps je fais le tour de la maison afin de la connaître plus en détails. Enfin Rose est revenue avec un peu d'avance.

-Bien le bonjour monsieur le paresseux, dit-elle en rigolant.

-Bonjour à toi l'étudiante.

Elle retire ses escarpins noirs et va dans la cuisine préparer le repas.

-C'est quoi ton plat préféré ?

-Les pâtes à la bolognaise.

Elle fait ensuite un petit sourire, signe qu'elle était mal à l'aise.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Rien...mon ex...c'était des pâtes à la carbonnara.

-Ah je vois.

Elle prépare le déjeuner mais nous restons silencieux, sûrement parce que cela a créé une petite tension mais rien de méchant.

-Et voilà monsieur !

Elle dispose tout sur la grande table et nous commençons à manger.

-Elles sont délicieuses.

-Merci, c'est l'une des premières fois que j'en fais, dit-elle en riant.

-D'ailleurs je voulais te dire, ce matin j'ai cherché de quoi me faire un petit-déjeuner, pardonne-moi d'avoir fouillé.

-Ce n'est rien, ne t'inquiètes pas, me rassure-t-elle avec un grand sourire.

-Mais je suis également tombé sur toute ta réserve de gâteaux.

Elle se met à rougir et me dit :

-J'ai...un faible pour le sucré...

La sonnette de la porte retentit tout à coup et Rose se lève pour aller ouvrir. Je la suis mais reste quand même en retrait. Lorsqu'elle ouvre la porte, un jeune homme se tenait sur la porte.

-Qu'est-ce que tu fais là ! Je t'avais bien dit que je ne voulais plus te voir !

-Rose laisse moi une deuxième chance, la supplie-t-il.

-Tu te moques de moi, sors où j'appelle la police !

Je m'avance un peu plus de manière à ce que ce gringalet puisse me voir. Son visage se décompose et il reprend :

-Je vois que tu m'as vite remplacé.

Rose jette un rapide coup d'œil derrière son épaule et lui dit :

-Oui alors maintenant fiche-moi le camp !

Il part, monte dans sa voiture et démarre avant de donner un grand coup sur l'accélérateur.

-Excuse-moi, c'était Jules.

-Ce n'est rien.

C'est donc avec lui qu'Émilie est partie ? Rose tu as bien fait de le laisser partir. Et non ce n'est pas de la jalousie. Rose regarde l'heure et me dit :

-Je vais bientôt devoir partir à la danse.

-Je peux t'y emmener si tu veux.

-Tu vas rester me regarder de toute façon.

-Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

-Ton petit sourire.

Elle prépare ses affaires et nous partons en direction du studio. Ça allait être une dure épreuve pour moi, car elle m'attirait tellement que je n'ose imaginer ce que cela va donner si je la vois faire danser son magnifique corps.

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