XXX.Rose

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Je rentre chez moi épuisée, mais il fallait que je prépare mes valises pour demain. J'en attrape une, et glisse des affaires à l'intérieur. Je ne regarde même pas ce que je mets, mes pensées sont bien trop chargées pour que je fasse attention à autre chose. Pour l'instant seule la mort de mon père occupe mon esprit. Il est parti trop tôt. Comment Mathieu a bien pu me faire ça ? Je me le demande. Mais je m'en fiche, il sera jugé et aura la sentence qui lui est promise. Après avoir rempli ma valise, je vais dans la cuisine et commence à me faire à manger. Puis quelqu'un toque à la porte. Qui cela peut bien être à cette heure-ci ? Je vais ouvrir et tombe sur Jules avec des fleurs à la main.

-Bien le bonsoir.

-Jules, je suis surprise de te voir.

-J'ai appris la nouvelle, je suis venu vérifier si tu allais bien.

-Et bien vois-tu je ne suis pas très en forme, mais je suis ravie que tu t'inquiètes.

-Je peux entrer ?

-Bien-sûr, j'étais en train de préparer le dîner.

Jules va alors s'asseoir dans le canapé, tandis que moi je finissais la cuisine.

-Tu veux de l'aide, me demande-t-il ?

-Non ça ira merci.

-Tu es sûre ? Je suis là sinon.

-Bon très bien, tu n'as qu'à mettre la table.

Il prend alors les couverts dans les différents tiroirs et placards pour les disposer sur la table. C'est ensuite à mon tour de mettre les plats et nous mangeons tranquillement sans échanger le moindre mot. À la fin du repas, Jules me propose :

-Tu veux que je te tienne compagnie cette nuit ?

-Je ne sais pas, tu reviens comme ça alors que je suis au plus mal.

-Je te promets que c'est juste histoire de te remonter le moral.

Je réfléchis un instant et je finis par accepter. Nous allons donc nous coucher et Jules n'a pu s'empêcher de remarquer la grosse valise au pied de mon lit.

-Tu pars en voyage ?

-Oui, je pars demain en Angleterre pendant dix jours.

-C'est génial, profite !

-Ne t'en fais pas pour ça, ça fait une éternité que je rêve d'y retourner.

-Je le sais oui.

Nous nous couchons et je m'endors essayant de faire le vide dans ma tête. Le lendemain je dois me réveiller tôt pour me rendre à l'heure à l'aéroport. Mon avion décolle à neuf heures et je dois y être deux heures avant. J'enfile une tenue assez confortable, pour ne pas être gênée dans l'avion et pars à six heures et demie de la maison. Jules était parti chez lui et puis de toute façon il travaillait. Je lui ai dit avant de partir que j'avais pris mon ordinateur et que nous pouvions faire un Skype s'il le souhaitait. Une fois arrivée à l'aéroport, j'enregistre mes bagages, passe la douane et attends l'heure de l'embarquement. Je me souviens alors de la première fois où j'ai pris l'avion. Ma mère était encore de ce monde ainsi que mon père, ils avaient prévu de faire un tour du monde d'un an et ils m'avaient emmenée avec eux. C'était magique, au début j'avais peur de cet engin blanc qui décollait du sol à une vitesse phénoménale, maintenant c'est devenu quelque chose de presque habituel. Nous atterrissons enfin sur le sol anglais et je me dirige vers mon hôtel après avoir récupéré mes bagages. La chambre était en réalité la suite la plus luxueuse de l'hôtel, j'avais une magnifique vue, les pièces étaient immenses, je me croyais à la maison. Après avoir rangé mes affaires, je décide de prendre un bon bain. La salle de bain était entièrement blanche et les rayons du soleil qui se reflétaient sur le carrelage, faisaient presque mal aux yeux. Je m'habille ensuite d'un peignoir en soie et me pose sur l'imposant canapé en velours blanc avec un livre et une tasse de café. Je reçois ensuite un message de Jules sur WhatsApp qui disait :

« Ta petite frimousse me manque...tu veux bien faire un petit Skype avec moi avant d'aller nous coucher ? »

Je rigole en imaginant la tête qu'il devait faire et je lui réponds :

« Bien-sûr, laisse-moi démarrer mon ordinateur. »

J'allume alors l'appareil et attends de voir Jules connecté. Ceci fait, nous lançons la conversation vidéo.

-Bonsoir trésor, me dit-il avec un immense sourire.

-Bonsoir mais ne m'appelle pas « trésor » nous ne sommes plus ensemble je te rappelle.

-Je disais ça comme ça, ça m'a échappé.

Je ris et il enchaîne :

-Tu as fait bonne route ?

-Oui ça va, je suis un peu fatiguée du voyage mais ça aurait pu être pire, et toi ta journée ?

-J'ai...licencié Émilie.

-Ah, dis-je étonnée ?

-Oui, j'ai eu tort, elle n'est pas si compétente...

-Je vois que toi aussi tu te trompes sur l'apparence des gens.

-Pourquoi me dis-tu ça ?

-Je crois...que c'est Mathieu qui a tué mon père...

-Je suis sincèrement désolé.

-Ne le sois pas, tu n'y es pour rien.

-Comment a-t-il pu l'empoisonner !

Attendez, comment le sait-il ? Rien n'est encore paru dans la presse, l'autopsie n'a pas encore eu lieu et je ne lui ai pas mentionné la cause de sa mort.

-Comment sais-tu qu'il est mort empoisonné ?

-C'est...une métaphore, empoisonné le cœur mais de n'importe quelle manière qui soit.

J'ai un doute, je ne sais pas comment c'est possible mais j'ai du mal à le croire.

-Bon Jules je vais te laisser je suis extrêmement fatiguée et j'ai une grosse journée demain, il faut que je sois en forme.

-Je t'en prie, ça m'a fait plaisir de te voir.

-À plus.

-Au revoir Rose.

Et je coupe. Je vais ensuite m'allonger de tout mon poids sur le lit de 240 centimètres et me mets à réfléchir. Je ne savais plus qui croire, Mathieu ou Jules ? Même si je ne vois pas les deux faire une chose pareille, quelque chose me dit que c'est l'un d'entre eux. Lorsque je serais rentrée, je mènerais mon enquête à bien et dès que le coupable sera démasqué, il aura sérieusement affaire à moi !

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