XX.Rose

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Vers cinq heures, j'ai reçu un message d'un numéro non enregistré dans mon répertoire qui disait :

Demain, six heures, je viens te chercher à l'université.

J'ai tout de suite compris qu'il s'agissait de Mathieu. Je lui réponds pour lui dire que j'avais bien reçu son message et je retourne voir mon père dans le salon. En fait mon père voulait me voir simplement parce qu'il voulait parler un peu avec moi, passer du temps comme au bon vieux temps.

-Papa, je ne vais pas tarder à rentrer, le temps que je rentre il sera six heures avec les bouchons.

-D'accord trésor, je ne te retiens pas plus longtemps.

-À demain papa !

-À demain !

Je sors de la maison et roule jusqu'à la mienne. Je repense au message que Mathieu m'a envoyé, ce pourrait-il qu'il puisse y avoir quelque chose entre nous ? Je le désirais tellement. Je m'affale sur le canapé et prends un livre en attendant l'heure du dîner. Après une heure de lecture, je prépare le repas. Des pâtes au fromage, il n'y a rien de mieux pour un dimanche soir. Je me pose ensuite devant la télé et regarde des émissions très nulles pour me divertir. C'est très amusant je trouve de voir les filles de la téléréalité, se disputer pour une raison tellement enfantine. Je décide d'aller me coucher à vingt-et-une heures pour ne pas être trop fatiguée demain et ne pas planter Mathieu à cause de ma fatigue. Mais alors que j'allais fermer les yeux pour me coucher dans les bras de Morphée, je reçois un message de Mathieu.

Tu dors ?

Non, toi non plus à ce que je vois.

Ta voix me manque.

La tienne aussi.

À peine avais-je envoyé le message, que je reçois un coup de fil de sa part.

-Mathieu ?

-Bonsoir ma Rose.

-Tu vas bien depuis toute à l'heure ?

-Très bien même, et toi ?

-Très bien également.

-Mmh...comment es-tu habillée sans être indiscret ?

-Oh ! Et bien je suis en débardeur et en culotte.

-Ce n'est pas un pyjama digne de ce nom.

-Et toi ?

-Je suis simplement vêtu de mon caleçon.

-Je peux dire la même chose pour toi.

-Je suis un mec ce n'est pas pareil. En revanche quand une fille porte une tenue comme la tienne, c'est généralement pour allumer la torche d'un homme.

-Peut-être sauf que je ne m'attendais pas à ce que tu appelles.

-Je suis imprévisible parfois.

Même au téléphone il arrivait à me faire rougir et à me faire mouiller.

-Tu n'as pas froid Rose ?

-Non je n'ai pas froid.

-Dommage, je t'aurais réchauffée.

-Comment ?

-J'ai plus d'un tour dans mon sac tu sais.

-Du genre ?

-Je sais que tu es en train de rougir et tu adores lorsque je dis des choses un peu violentes.

Je retiens un gémissement de surprise, essayant de ne pas perdre mes moyens face à cet homme beau parleur.

-Il est vrai.

-Tu me rends fou Rose, ça ne devrait pas exister une fille comme toi, c'est dangereux pour un homme, une femme si tentatrice qui vous ferez commettre le pêché de chair.

-Je t'en prie Mathieu...

-Aurais-je touché un point sensible ?

-Oui...

Je ne contrôlais plus ce que je disais ni ce que je faisais, c'était comme si le désir avait pris possession de mon corps et qu'il en avait maintenant le contrôle.

-Attends d'être à demain ma belle.

-Pourquoi, il y aura quoi demain ?

-Des choses, dont je pense tu soupçonnes l'existence, ou alors tu es très naïve.

-Je pense savoir de quoi il s'agit.

-Je l'ai senti tu sais, cette vague de plaisir si intense qui se dégageait de ton corps et qui appelait le mien dans un murmure.

Là s'en était trop, contre ma volonté je lâche un petit gémissement.

-Rose ? Ne serais-tu pas par hasard excitée ?

-Et toi ?

-Moi je le suis H24 avec toi, même si je ne le montre pas toujours.

-Mathieu...j'ai envie de toi...

-Moi aussi, mais il te faudra sûrement attendre demain. En attendant nous allons aller nous coucher pour que demain arrive plus rapidement.

-D...d'accord.

-À demain ma Rose.

-À demain Mathieu.

Et il raccroche. Je me lève pour aller changer de culotte car celle-ci était toute trempée, je crois même avoir atteint les draps. Je touche pour vérifier et heureusement non, je n'avais pas envie à dix heures et demi changer les draps. Après m'être changée, je retourne sous la couette. Je ne pouvais m'arrêter de penser à la voix de Mathieu me disant toutes ces choses de manière si sensuelle. Je tourne et vire en espérant trouver le sommeil mais celui-ci n'est arrivé que bien plus tard.

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