XXXIV.Rose

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Je me retourne après avoir entendu quelqu'un crier. Je vois que c'est Mathieu qui se débattait des deux policiers et qui voulait aller vers une femme, mais pas n'importe quelle femme, Émilie.

-Tu vas me le payer Émilie ! Tu vas me le payer !

Ils emmènent ensuite Mathieu dans la voiture, malgré qu'il se débatte toujours, et partent. Je vais alors voir Émilie pour lui demander ce qu'il s'était passé.

-Vous allez bien ?

-Oui, me répond-elle, et vous ?

-Bien merci.

-Vous cachez étonnement bien vos émotions.

-Je suis obligée, je dois rester forte.

-Oui, j'imagine que ce ne doit pas être facile, surtout s'il ne reste plus beaucoup de temps à Mathieu.

-Comment ça, lui dis-je l'air surpris ?

-Comment ça quoi ?

-Comment ça il ne lui reste pas beaucoup de temps ?

-De liberté ma chère.

-Alors je vous préviens, on va arrêter de jouer aux devinettes, vous allez me dire ce qu'il se passe entre Jules et vous qu'on en finisse.

-Qu'est-ce que Jules à avoir dans l'histoire ?

-Il m'a dit comment était mort mon père sans n'avoir eu aucune information de ma part ou de la presse.

-Le con, marmonne-t-elle.

-Vous disiez ?

-Vous savez, les informations circulent tellement vite de nos jours.

Je n'ai pas l'habitude de faire ça, mais je l'attrape par l'épaule et approche son visage au plus près du mien.

-Qu'est-ce que vous manigancez ?

-Demandez-vous plutôt qu'est-ce que vous avez fait vous.

-Où voulez-vous en venir ?

-Vous avez laissé Mathieu, maintenant il court tout droit vers son arrêt de mort alors que vous êtes encore plantée là à me tenir par l'épaulette de ma veste.

-Dites-moi où est Mathieu ?!

-Chez vous, une surprise l'attend.

-C'est quoi cette surprise.

-Peut-être quelqu'un que vous connaissez bien qui risque de commettre la même atrocité qu'à votre père.

Jules ! Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose s'envole de mes épaules pour être remplacé par de la peur, la peur de perdre Mathieu.

-Venez avec moi Émilie.

Je la traîne jusqu'à ma voiture et la fait asseoir sur la banquette arrière. Je prends ensuite mon téléphone et appelle le bureau de police.

« Allô ? »

-Nous nous sommes trompés de coupable, ce n'est pas Mathieu Coleman.

« Je vous écoute, qui ? »

-Rose, le temps presse pour Mathieu, me dit-elle sur un ton machiavélique.

-Je dois vous laisser, je vous recontacte au plus vite.

Je raccroche, monte dans la voiture, démarre et écrase la pédale de l'accélérateur. Le cimetière était à un peu moins de deux heures de chez moi, car mon père tenait à se faire enterrer dans la campagne, et Mathieu avait une demi-heure d'avance. Il fallait que je le rattrape. Je file entre les routes et les plaines en me disant que chaque mètre de passé était un de moins pour rejoindre Mathieu.

-Vous ne le rattraperez jamais.

-Taisez-vous.

-Ouvrez les yeux, vous le savez qu'il est perdu et vous aurez tout fait pour le sauver pour rien.

-Je vous ai dit de vous taire !

-Comme c'est mignon l'amour.

-Vous dîtes ça parce que vous ne l'avez jamais connu, vous ce que vous savez faire c'est écarter les cuisses et montrer vos atouts féminins.

-Vous êtes jalouse parce que vous n'avez pas une aussi grosse poitrine que moi.

-Je me fiche de votre poitrine proéminente. J'ai réussi à conquérir le cœur de certains hommes sans avoir eu recours au sexe.

-Évidemment, ils ne vous aiment que pour l'argent que votre famille a hérité.

-Vous n'y connaissez vraiment rien.

Je roule, encore et encore, j'ai l'impression que la route est interminable. Espérons qu'il ne soit pas trop tard.

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