Affaires Littéraires

XXXVIII.Rose

Deux ans se sont écoulés après la mort de mon père et beaucoup de choses ont changé. J'ai vendu la maison de mon père ainsi que la mienne afin d'avoir un peu plus d'argent et de pouvoir vivre avec Mathieu. J'ai ensuite passé tous mes concours, je suis maintenant professeur d'anglais en université et ayant gardé contact avec Mme.Walter, nous avons pu, avec Mathieu, s'offrir un petit séjour de quelques jours à Londres. L'entreprise de mon père, étant maintenant sous mon intendance, est dirigée par Mathieu et je suis la secrétaire à mi-temps car les heures de cours me prennent énormément de temps. Ma vie d'aujourd'hui me plaît beaucoup, je vis une histoire formidable avec l'amour de ma vie, j'ai un métier passionnant, que demander de plus ? C'est l'été et Mathieu et moi avons pris des vacances pour aller se prélasser au bord de la mer. Nous avions réservé un petit chalet à quelques mètres de la plage et je dois dire que le mobilier était plutôt remarquable.

-Que veux-tu faire mon amour, me demande Mathieu ?

-Je propose que nous déchargions d'abord toutes les affaires et qu'ensuite nous prenions le temps de réfléchir à un programme plausible.

-Tu es vraiment la femme parfaite.

Nous rangeons alors ce que nous avions emporté dans les différentes armoires puis au bout d'une demi-heure, Mathieu se met sur le balcon donnant sur la plage. Je le rejoins et lorsqu'il passe son bras sur mes épaules, me dit :

-Tu ne voudrais pas aller vérifier si la température de l'eau est bonne ?

-Nous n'avons qu'à y aller tous les deux.

-Bonne idée.

Nous mettons nos maillots de bain et prenons nos serviettes pour rejoindre la petite plage tranquille. Nous disposons nos affaires sur le sable et nous nous jetons à l'eau comme deux enfants en bas âge. Nous nous éclaboussons, sautons, jouons, amusons, c'était une belle journée. En fin d'après-midi, nous rejoignons l'endroit où nous avions posé nos affaires et Mathieu me dit :

-Ce soir, on sort.

-Où ?

-Je t'emmène dîner.

-Tu vas encore payer une blinde.

-Si c'est pour toi, ça ne me dérange absolument pas, me répond-il avec des yeux doux.

-Je déteste quand tu fais ces yeux là.

-Je t'aime aussi mon cœur, dit-il en me faisant un bisou sur la joue.

Nous nous levons, et une fois arrivés au chalet, nous nous préparons pour aller dîner. C'était une mignonne pizzeria, la décoration était très harmonieuse et les couleurs ainsi que les bibelots rappelaient très bien l'Italie.

-Madame, me dit Mathieu en me présentant une chaise sur laquelle je m'assois.

-Toi et le romantisme c'est une grande histoire.

-Il paraît oui.

Je ris et nous commandons nos plats. Mathieu avait choisi une calzone et moi une trois fromages. Lorsque nos pizzas arrivent, je ne peux m'empêcher de retenir un cri de surprise. Elles étaient immenses !

-Et voilà, bon appétit.

Nous le remercions et commençons à manger.

-Je ne vais jamais arriver à manger tout ça, je me plains.

-Tu verras, la pâte est tellement fine que ça ne donne pas un effet de lourdeur dans l'estomac.

Au fur et à mesure que je mange, je remarque que Mathieu a raison et je finis par finir mon assiette. Bien évidemment, il paye l'addition et nous retournons tranquillement au chalet à pied. Nous passons devant une bijouterie et je m'arrête pour faire du lèche-vitrine puis Mathieu me montre une bague en me disant :

-Comment tu la trouves ?

Elle était argentée avec de petits diamants tout autour.

-Elle est magnifique !

Il lâche un petit rire et nous continuons notre chemin. Une fois arrivé, je propose à Mathieu d'aller une dernière fois sur la plage avant d'aller se coucher, ce qu'il accepte. Nous nous allongeons sur le sable fin et frais puis je sens que le regard de Mathieu se fait pesant et insistant.

-Quoi ?

-Rose ?

-Mathieu ?

-J'ai quelque chose à t'avouer et que je n'ai avoué à aucune autre femme.

-Je t'écoute.

Il se met devant moi et sort une petite boîte de sa veste. Il l'ouvre et je manque de peu de tomber à la renverse.

-C'est la bague que tu m'as montré toute à l'heure dans la vitrine.

-Oui c'est bien elle, alors la veux-tu ?

-Oui je la veux !

-À une condition.

-Laquelle ?

-Que tu acceptes de m'épouser.

Mon cœur bondit dans ma poitrine.

-Oui, oui je veux vous épouser Mathieu Coleman.

Il me passe la bague au doigt puis je plonge mon regard dans le sien et l'embrasse langoureusement. Ses mains glissent le long de ma taille puis passent sous mon paréo.

-Rose...j'ai envie de toi.

-Moi aussi, alors arrête de parler.

Nous reprenons là où nous nous en étions arrêté et ça a été la plus belle nuit étoilée de toute ma vie. Trois semaines se sont écoulées après cette nuit là. Je mange mon petit-déjeuner pour ensuite partir au travail mais je suis d'un coup prise de nausées. Je cours aux toilettes et vomis mon repas.

-Rose ! Mon amour ça va, me dit Mathieu derrière la porte.

Je prends alors le test de grossesse que j'avais acheté une semaine avant et l'utilise. Lorsque je regarde, je vois le petit « + » avec un « 3 ». Je souris, le jette dans la poubelle et sors pour rejoindre mon futur mari.

-Rose ? Dis-moi que ça va !

-Je vais bien arrête de t'inquiéter.

-Attends tu vas aux toilettes malade et je ne dois pas m'inquiéter ?

-J'ai une surprise pour toi.

-Laquelle ?

-Tu es prêt à assumer le rôle qu'avait mon père ?

-Je l'ai déjà.

-Pas son rôle professionnel.

-Lequel ?

-Paternel.

Il plisse les paupières ne comprenant pas où je voulais en venir puis il écarquille les yeux en s'exclamant :

-Tu es...je vais être...nous allons être... ?

-Je suis enceinte, tu vas être papa et nous allons être parents.

Il me serre fort dans ses bras et m'embrasse et c'est alors le début d'une histoire sans fin.

Fin.