Aujourd'hui, c'est l'enterrement de M.Jefferson. Il y avait un monde fou, tout le monde portait du noir, moi notamment, mais ce que je voulais surtout c'était apercevoir Rose parmi cette foule obscure, voir un peu de soleil dans toute ces ombres. Deux policiers m'encadraient et j'avais toujours les mains liées. Les gens me regardaient du coin de l'œil puis chuchotaient dans l'oreille de leur voisin. Je ne suis pas celui que vous croyez, je n'ai rien fait bon dieu ! Mais qui allait me croire maintenant ? J'ai été piégé, tous les indices menaient à moi. Qui me croirait ? Lorsque le curé pénètre dans l'église, nous le suivons tous et nous installons sur les bancs en bois qui se trouvait de part et d'autre de l'allée centrale. Il y faisait froid, comme si la mort avait pris possession des lieux et qu'elle riait en nous voyant nous, pauvres vivants, en train de soutenir le chagrin d'avoir perdu un être cher. Le curé prend place derrière l'autel et prononce un discours :
-Mes chers frères, en ce jour funeste, c'est avec la plus grande tristesse que nous voyons Maxime Paul Jefferson partir aux cieux. Mon ami, rejoins le paradis aux côtés de Jésus, fais lui savoir que ta mort a été injuste et qu'il faut damner le coupable qui, si je ne me trompe pas, se trouve parmi nous aujourd'hui. Notre Saint bien aimé, cet homme est le fruit de Satan, je t'en conjure, puni le. Pour en revenir à notre défunt, je n'ai plus rien à lui dire, si quelqu'un à quelque chose à rajouter, qu'il s'avance et prenne ma place.
Puis les portes de l'église s'ouvrent. Tout le monde se retourne y compris moi et je vois avec émerveillement qu'il s'agissait de Rose.
-Excusez-moi pour mon entrée rocambolesque, mon avion a eu du retard, j'ai donc fait de mon mieux pour arriver le plus vite à la cérémonie.
-Il n'y a pas de problème ma chère, nous étions en train de dire que si quelqu'un voulait prendre ma place pour faire un discours, qu'il s'avance.
-Et bien, je vais le faire.
Elle marche le long de l'allée centrale remplie d'une assurance que je ne lui avais jamais remarquée. Ses talons résonnaient contre la pierre, elle portait un pantalon stretch noir, assorti d'un blazer. Ses cheveux étaient relevés avec seulement une pince et elle ne s'était pas maquillée. Une fois derrière l'autel, elle s'éclaircit la voix et dit :
-Mon père a toujours été quelqu'un d'extraordinaire, il assurait son rôle paternel comme professionnel, sans jamais montré aucun signe de fatigue. Il a toujours tout fait pour satisfaire le bonheur des gens qu'il aimait mais aussi de ses employés. Il n'a jamais été injuste ou mauvais, il a toujours pris les bonnes décisions, il est toujours allé de l'avant, il n'a jamais baissé les bras. Mais on dirait qu'il s'est montré peut-être un peu trop gentil envers certaines personnes, dont je ne citerais pas le nom.
Elle me regarde alors avec des yeux noirs mais elle continue :
-Aujourd'hui je tiens simplement à le remercier pour cette magnifique vie qu'il m'a offerte. Jamais une fille comme moi n'a su être comblée comme je l'ai été, et je lui en suis extrêmement reconnaissante. Maintenant repose en paix papa et sache que peut importe où tu seras, je te porterais toujours dans mon cœur, car tant que tu y seras, tu ne seras pas totalement parti. Je t'aime plus que tout.
Elle baisse la tête un instant puis la relève en passant furtivement ses mains sur son visage pour essuyer quelconque traces de larmes. Elle va ensuite s'asseoir au premier rang puis nous attendons quelques instants afin de savoir qui prendrait de nouveau la parole. Mais personne ne se manifeste alors le curé reprend la direction de la cérémonie. Ce dernier nous annonce que nous allons passés à l'enseuillement du cercueil. Nous effectuons alors un cortège jusqu'au cimetière, Rose menait la danse tandis que moi je fermais le bal. Nous arrivons après dix minutes dans l'enceinte du cimetière et je peux voir qu'une immense fosse avait été creusée. Tout le monde se met en cercle au tour de cette dernière et nous regardons le cercueil de M.Jefferson descendre dans sa tombe. Des gens lancent des fleurs, d'autres de l'argent, certains encore lancent de petits objets, puis tout le monde vient souhaiter leurs vœux de condoléances à Rose. Je suis le dernier à m'avancer et j'ai peur, peur qu'elle me voit dans cet état, peur qu'elle me regarde de son regard assassin, peur qu'elle ne m'adresse pas la parole, peur de ne plus jamais avoir une discussion avec elle. J'arrive à sa hauteur et je peux tout de même sentir son parfum parmi l'odeur de toutes les fleurs présentent en ces lieux. Son parfum doux et sucré comme dans les jardins. Je la regarde, elle aussi, nous restons là, sans un mot, à attendre de savoir qui va faire le premier pas. Mais c'est elle qui rompt ce silence de mort :
-Que fais-tu là ?
-Je n'ai rien à me reprocher, je me suis alors permis de rendre hommage à l'homme que j'admirais.
-C'est assez dur à croire quand on sait que l'homme que tu admirais tu l'as tué.
-Oui c'est vrai, j'ai été assez fou pour faire ça, dis-je avec un sourire amer.
-Je ne te reconnais pas.
-Moi non plus.
-Ce n'est pas de moi dont il est question, mais de ce que tu as fait.
-De toute façon je vais croupir en prison alors à quoi bon continuer de s'acharner contre moi.
Je vois alors qu'Émilie se tenait derrière Rose, tout sourire. Je fronce les sourcils et serre les mâchoires pour ne pas m'emporter. En ce moment c'est plus fort que moi, j'ai envie de déchaîner ma colère sur tout et n'importe quoi.
-Je crois que nos routes s'arrêtent là, ajoute Rose.
-Je crois bien que oui.
-Maintenant si tu veux bien m'excuser.
-Je ne te retiens pas.
Et elle part tandis que moi je me dirige vers Émilie, toujours sous la surveillance des ces deux agents.
-Bonjour chéri.
-Connasse, pourquoi tu viens me narguer comme ça ?
-Messieurs, pouvez-vous nous laisser un instant s'il vous plaît, dit-elle avec ses yeux de biche ?
Les deux agents exécutent la demande et elle ajoute :
-Rose est parti à ce que je vois mais elle ne reviendra jamais.
Je la regarde s'éloigner puis je reçois un message d'un numéro inconnu :
« Rejoins-moi devant la maison de Rose. Je t'attends ! »
Je pense avoir deviné qu'il s'agissait de Jules mais tant pis, j'irais.
-Profite de tes derniers instants Mathieu.
-ARRÊTE DE M'APPELER MATHIEU ! JE NE SUIS PLUS MATHIEU, JE SUIS LE MEURTRIER QUE TOUT LE MONDE VEUT, JE SUIS LE COUPABLE INNONCENT DANS L'HISTOIRE ALORS ARRÊTE AVEC TA VOIX DE SORCIERE ! LAISSE-MOI CREVER EN PAIX, ARRÊTE DE VENIR TOUT GACHER ! TU AS EU CE QUE TU VOULAIS ALORS MAINENANT ÇA SUFFIT !
Je la prends par la gorge et les policiers m'arrêtent avant que je ne fasse une bêtise.
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Affaires Littéraires
RomanceRose, jeune étudiante de vingt-quatre ans, est à l'université pour faire des études de lettres. Son père est l'homme le plus riche de la ville et est un des plus grands homme d'affaires du monde. Elle vit avec son petit-ami depuis trois ans et mène...