Anything could happen.

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Daaaamn! J'suis en retard. En fait hier soir j'ai un peu fait la fête avec des potes... Nan en fait j'ai carrément fait la fête avec des potes et on s'est saoulé la gueule comme jamais. On a pas besoin de réelle raison pour le faire... Daaaamn... Elle sortent d'où ces filles?
Je vous rassure: j'ai rien fait avec elles, par contre mes amis... Non, c'est pas mon genre de toucher aux filles, ça peux paraitre bizarre, mais je préfère les regarder plutôt que de les toucher. Puis faut dire qu'elles sont pas mon genre. J'estime que les filles: c'est un sacré pétrin, j'évite de les toucher pour pas me retrouver avec des "J'suis enceinte" au réveil. Vous me direz, " les capotes ça existe": je leur fait pas totalement confiance, puis par prudence: je préfère pas me retrouver avec un père ou un frère collé à l'arrière train.
Chacun de mes amis dort tranquillement  avec une nana à son bras. Je me lève silencieusement et constate l'étendue des dégâts.
C'est bien ce que je dis: on a fait la fête.
Mais je me rappelle vite que je suis en retard et cherche mes baskets et ma veste. Vous vous demandez pourquoi je suis en retard?
Le repas familial du dimanche.
Connaissant ma mère: si j'arrive pas à l'heure, elle va me faire passer un interrogatoire.  C'est une fois dans ma bagnole que je remarque sur ma chemise des tâches de vin, de champagne et d'autres choses.
Regardant brièvement ma montre, je fait un petit calcul rapide. Je devrais avoir le temps de passer chez moi pour changer ma chemise et me brosser les dents... Oh ouais parce que puritain de merde: j'en ai besoin.
Je fonce dans ma bagnole et arrive devant le grand building illuminé par le soleil, dans lequel j'habite. Je claque la porte, la verrouille et sort les clés de mon appartement de ma poche, quand soudain...

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Et voilà! Dix minutes de perdues! Mes feuilles volent dans les airs et je tente de les rattraper. Le reste s'étale lourdement sur sol. Vous savez combien de temps j'ai pris pour trier ses feuilles?! Tout mon samedi y est passé parce que le dimanche je comptait profiter du beau temps pour aller boire un chocolat sur la terrasse d'un charmant café accompagnée d'un livre. Mon dimanche est désormais foutu à cause d'un... D'un... Oh! Puis merde! Je ramasse le reste à l'arrache sans faire attention.
- Aie! Mon épaule! Vous pouviez pas faire attention!
- Oh désolé de vous avoir fait bobo!
- Vous pourriez faire plus attention la prochaine fois!, me reproche le jeune homme.
- Je doute qu'il y ait une prochaine fois...
- Laissez-moi vous aider...
- Je croyais que votre épaule vous faisait mal.
- C'est bon: j'suis pas mort.
- C'est trop aimable.
- Vous êtes vraiment toutes pareilles, lâche-t'il désespéré en posant une pile de papier dans mes bras.
Je le toise du regard et il me fixe en haussant les sourcils. Mais quel goujat! D'où est-ce qu'il me sort de tels propos? C'est quoi ce reproche de miso là?! Et... Et c'est quoi cette odeur? Je fronce les sourcils et m'approche en reniflant.
- Vous avez bu?
- N-Non...
- Si vous avez bu! Vous puez l'alcool à plein nez !
- Ouais mais en quoi ça vous regarde? Je vous ai aidé donc c'est bon, non?
- Quelle aide! Je dois aussi dire merci pour les réflexions misogynes à la con?
- Misog... Attendez: quoi?
- Allez vous faire voir monsieur! Vous avez réussi à foutre en l'air mon dimanche matin!
Je crois qu'actuellement: je crie en pleine rue. Je tourne mes talons et marche d'un pas furieux en direction de chez ma mère.
Je ne prête même pas attention au jeune homme.  Je marche sans m'arrêter et peu à peu je me calme.
Le vent passe entre mes jambes, fait bouger le jupon de ma robe tandis que le soleil me réchauffe. Très vite, mon moral se réchauffe. J'arrive devant le building où habite ma mère et sonne à l'interphone
- Allô?
- Ouvre c'est moi!
Le "BZZZZ" de la porte se fait entendre et je monte rapidement. Ma mère me dépose un rapide baisé sur la joue en voyant la paperasse dans mes bras. Je pose le tout violemment sur la grande table et me laisse tomber sur une chaise.
- Eh bien: c'est quoi ce bordel?
- Ce bordel comme tu dit si bien: c'est mon boulot du samedi parti en fumé grâce à un homme qui m'a bousculé dans la rue.
- Et qu'est-ce que tu lui a dit?
- Je lui ai gueulé dessus.
- Comme d'hab' quoi.
- Ouais. Mais j'ai pas envie d'en parler là...
- Ouais moi non plus. Dit moi, tu aurait le numéro de Jonathan?
Qu'est-ce qu'elle lui veut à Jonathan ? C'est fini depuis deux ans avec lui.
- Tu lui veut quoi?
- J'aurais besoin qu'il m'installe...
- Et pour installer ton truc, t'as directement pensé à mon ex?
- Bah tu voulait que j'appelle qui?
- Je sais pas moi... Jérémie?
Jérémie est mon cousin.
- J'ai pas son numéro non plus.
- Bah c'est pas un problème: je peux te le passer.
Je passe la main dans mon petit sac et ne trouve pas mon téléphone. Mon coeur commence à battre la chamade. Je cherche partout et arrive au bout de quelques minutes, je constate que je ne l'ai plus.
- Damn it...

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