Hi!

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Depuis ma dispute avec Noé, ma manière de l'aborder à changé. C'est vrai qu'avant, j'agissais comme si elle était acquise mais maintenant j'agis comme un enfant qui essaye d'approcher un renard... Je l'aime mais je ne connais pas tout d'elle...J'avoue que je suis un peu sur une pente raide. Pour elle ce doit être plus facile vu que je ne suis pas bien compliqué: je dis oui à quasiment tout. Enfin bref: ça me dépayse de ne pas la savoir mienne.
Pour me faire pardonner de manière totale je lui prépare une surprise. Je ne sais pas ce qu'elle en pensera, peut importe si elle me pardonne, mais je saurais que je fais de gros efforts... Et je continuerais jusqu'à ce qu'elle le fasse.
Je tapote nerveusement sur le comptoir: oui, je panique un peu. Je ne sais pas si ça va lui plaire.
- Vous voulez que je l'emballe?
- Ça s'emballe ce genre de truc?
- Si c'est un cadeau: oui.
- C'est un cadeau en effet mais je ne sais pas si ça lui plaira au point que je puisse l'emballer...
- L'emballage est un petit plus pour plaire.
- Vous êtes sûre?, je lui demande stoïque.
- Oui.
Je réfléchis et lui adresse un regard de la dernière chance en pinçant des lèvres.
- On part pour un emballage alors! Quel couleur?
- De quoi?
- L'emballage monsieur! Vous m'avez l'air tête en l'air!
- Un peu oui, fais-je en souriant faussement.
- C'est un magnifique cadeau que vous lui faites là. Elle va l'aimer.
Elle revient vers moi avec un gros carton bleu noué par un magnifique ruban jaune. Elle le pose délicatement sur le comptoir et me sourit.
- C'est assez fragile: faites attention.
- Je sais, merci, je répond en prenant le lourd carton.
- Le collier et le reste sont dans le sac en toile...
- Merci.
- Votre soeur va adorer, fait-elle en s'accoudant au comptoir.
- Oh... J'ai pas de soeur: c'est pour ma copine.
Je sourit fier et lui tourne le dos. L'image de son visage déconfit s'estompe peu à peu de mon esprit mais au fond j'ai bien envie de rire.
Je me pose dans le centre commercial, sur un banc avec le paquet sur mes genoux. Mon téléphone sonne.
- Noé?
- Tu m'as demandé de t'appeler ?
- Oui! Je peux te voir?
- Tu travailles pas?
- On est samedi ma grande: je ne vais jamais au travail le samedi.
- Ah oui... Bon bah d'accord.
- On se retrouve chez moi?
- Comme tu veux.
- Ça m'arrangerait...
- D'accord j'arrive.
Je raccroche et soupire avant de reprendre la boite et de lentement me diriger vers chez moi. Je suis ridicule à regarder : je marche tel un canard et une fois chez moi: je pose le beau paquet bien en évidence avec le sac en toile juste à côté. Je veux pas me jeter des roses, mais je suis fier d'avoir pu porter cet imposant cadeau jusque chez moi tout seul sans avoir abîmé l'emballage ou le cadeau lui même. Je quitte le salon pour aller me faire un thé (oui: je me suis mis au thé... Sans commentaire.)
J'ai à peine le temps de le faire que quelqu'un frappe à ma porte. Noélanie à fait vite...
Je pose ma tasse et va lui ouvrir la boule au ventre.
- Désolé, j'ai fait aussi vite que j'ai pu.
- Mais y'a pas de pression!
- Je... Tu es sûr? Au téléphone tu avait l'air paniqué.
- Sérieux ?
Faut vraiment que je travail sur ça, sinon elle risque de tout le temps me cramer.
- Oui, fait-elle l'air de ne plus trop comprendre.
- ... C'est rien, je dis en mettant un coup dans l'air. Viens.
Je reprend ma tasse et m'appuie contre le mur. Noélanie se défait et quand elle voit le paquet : la curiosité envahi son visage.
- Oh... C'est quoi?
- Un paquet ?
- C'est à toi?
- Plus pour très longtemps.
- C'est pour qui?
- Joue pas à celle qui sait pas: tu sait que c'est pour toi.
- Sérieusement ?! C'est quoi?
J'adore le sourire qui illumine son visage, l'excitation et la joie qui s'y lisent me rassurent.
- Ouvre.
- Non dit le moi!
- Mais ce ne sera plus une surprise! Oh!
- Mais je n'aime pas le suspense: c'est horrible...
- Je vois pas ce qu'il y a d'horrible... Bon tu veux un indice?
Elle opine du chef en posant ses mains sur la boite.
- C'est fragile.
- Mais encore?, dit-elle en se rapprochant.
- Hum... C'est génial si on aime ça...
- Tu ne m'as pas offert un service à thé?!, fait-elle les yeux pleins d'ennui.
- Non, je suis pas naze à ce point, fais-je en regardant le fond de ma tasse. Non c'est plus original.
- C'est un robe?!
- J'ai dis "original"; une robe c'est pas original.
- Ça ne peut pas être un bijoux vue la taille du carton... Seth!!
- Quoi?!, je feint amusé. J'ai rien à te dire si ce n'est que...
- Que quoi?, me demande Noé suspendue à mes lèvres.
- Tu ferait mieux de l'ouvrir en terrasse. En haut ou en bas : on s'en fout.
Elle se précipite et prend avec précaution le paquet. Je lui ouvre la porte sur la terrasse et elle s'installe sur le canapé de rotin.
- C'est lourd! C'est une fourrure?!
- Presque.
- Mais Seth la fourrure c'est pas éthique... Tu sait ces pauvres bêtes sont traitées si durement...
- Mais je suis sûr que tu en prendra soin, je lui avoue en souriant.
- C'est un fourrure...
- Mais ouvre bon sang!
Elle défait le ruban délicatement en posant ses mains sur le couvercle.
- Punaise ça doit être un grosse fourrure vu la pression contre le couvercle.
Le couvercle s'enlève seule et je vois le visage de ma brune se crisper d'étonnement.
- C'est ... C'est...
Elle le prend dans les bras .
- Un chien!
Le petit chien remue sa queue de droite à gauche et saute à son visage en lui léchant le visage.
- C'est une boule de poils!
- Mais Seth... C'est pas raisonnable!
- Tu n'aimes pas?
- Si j'adore les chiens; mais c'est une folie! Je ne sais même pas j'aurais le temps de le dresser! Il est encore si jeune!
- Il a été éduqué, c'est pas trop un problème mais on est pas à l'abris d'un accident...
- C'est un quoi?
- Un Beagle madame!
- Oh!!
Elle se met au niveau du petit animal et grimace toute excitée.
- C'est qui le plus mignon? C'est qui le plus mignon ?
Je ne l'avais jamais vu comme ça.
- Hum.
Elle se souvient alors que je suis là (eh oui) et réajuste son discours.
- Oui: évidement c'est toi. Mais après toi: c'est lui!
Je lève les yeux au ciel. Les filles et leurs chouchous.
- Oh! Soit pas jaloux! C'est un chien alors que toi...
- Ouais...
- Et il s'appelle comment ce petit ange?
Elle cherche son collier et c'est la que je panique. Le moment que je redoutais : le prénom.
- Euh...
- Il n'en a pas??
- Si...
- Bah alors?
- J'ai peur que tu n'aimes pas.
- Mais voyons: dit! C'est pas ce petit bout qui va me le dire.
- Ross, je murmure.
Le chien aboie comme pour répondre à son nom.
- Hein?
- Le chien... S'appelle Ross.
- Oh... Hey Ross; tu vas jouer un peu?
Elle le laisse gambader et se rapproche de moi.
- Alors...
Aïe. Ça va être ma fête.
- T'es fâchée, pas vrai?
- Hein? Pourquoi?
- Parce qu'il s'appelle Ross alors que c'est un chien...
- Mais non... Raconte pas de bêtises. Je crois que j'ai compris ton geste...
- Ah ouais?
- Tu essaye de me faire comprendre que Ross sera toujours là même s'il fait partie de mon passé et tu veux que je reconstruise tout avec toi...
- C'est presque ça, fais-je en la soulevant pour la mettre sur mes genoux. C'est pour me faire pardonner de la dernière fois. Depuis ce jour j'ai l'impression que je ne t'ai plus, alors que toi tu m'as. Je veux me faire pardonner en te donnant un Ross mais venant de moi.
- C'est confus mais je crois que je comprends, approuve Noé en riant.
Nous regardons silencieusement Ross jouer, sauter gambader et aboyer de sa petit voix contre les oiseaux du ciel. Ross semble vraiment s'amuser, il est maladroit et tombe parfois, parfois il se roule par terre. Quant à moi, je frotte mon visage contre son épaule en la serrant contre moi. Sa main se pose sur ma joue.
- Seth: je ne t'en veut plus pour ce qu'il s'est passé. C'est à toi de te pardonner.
- Je m'en veux encore d'avoir agit comme un ...
- Tu n'as plus à t'en faire. C'est déroutant de savoir que tu cherche désespérément à avoir quelque chose que tu as déjà.
- J'ai toujours cette impression d'inconnu avec toi depuis ce jour. Comme si quelque chose nous séparait; je fais attention, je ne sais pas ou poser mes pieds...
- C'est moi qui suis horrible... Je te laisse dans le vague comme ça...
- Tu dit n'importe quoi...
- Alors pose tes pieds Seth. C'est pas en évitant les disputes qu'on y arrivera, me reproche Noé. Les couples parfait n'existent pas: les vrais couples "parfaits" sont ceux qui se disputent et qui savent revenir l'un vers l'autre pour avance.
- Et c'est toi qui dit ça? je la nargue. Toi qui il y a une semaine, affirmait avoir peur du statut de couple.
- Quelqu'un m'a dit que quand on aime: tout découle naturellement...
- Moi aussi je t'aime.
- Je sais, souffle Noé en un rire.
J'embrasse son épaule et elle la relève comme si elle avait froid.
- Hum?
- Ça fait des chatouilles.
- Ah...
Je recommence. Elle rigole et descend de mes genoux en fuyant sauf que je la retiens en la tirant par les hanses de son jeans.
- Tu vas le déchirer!
- C'est pas grave.
- Gros pervers!
- J'ai rien dit!
- Si tu te fout de le déchirer!
- Mais j'ai dis ça, parce qu'on pourra la recoudre!
Elle se calme et je la tire par le bras.
- Ross! Attaque! crie ma brune.
Ross riposte et grimpe sur nous tout feu tout flamme, nous léchant le visage.
- Ross: il faut le mordre!
- Ross est encore trop petit pour attaquer... T'es faite comme un rat.
- Seth...
Je sais ce qu'elle pense... Je sais qu'elle croit que je vais l'embrasser etc, mais je vais juste lui provoquer une grosse frayeur. Mes mains sur ses bras je commence à lui faire de chatouilles.
- Seth! Non!
Elle rit aux éclats et Ross m'aboie dessus.
- Eh! C'est moi qui t'ai donné cette maîtresses: aides-moi au lieu de me gronder!
Ross se laisse tomber sur son derrière lourdement et penche la tête.
- Gentil.
Je me redresse sur Noélanie que j'ai coincé sous moi. Elle me regarde l'air de craindre une nouvelle attaque de chatouilles. Je fait mine de l'embrasser dans l'air et me lève en me dirigeant vers l'intérieur.
- On rentre... EH!
Je me retrouve plaqué au sol par Noélanie. Nous glissons avant de nous arrêter.
- Mais t'es malade?!
- On va voir qui fait quoi!
Je me débat avec elle et elle finit par m'attraper les poignets en les appuyants sur mon buste. Bien que je sois plus fort qu'elle, elle met un force incroyable dans ce qu'elle fait. J'en ai presque peur.
- Ross: attaque!
Ross arrive la queue dansant de droite à gauche, avec son air innocent.
- Roooos! Non! Gentil le chien!
Ross s'approche et me lèche le visage.
- C'est bien mon chien, approuve Noé.
J'abdique et Ross arrête en allant se coucher sur un fauteuil.
- T'es contente? T'as eu ta vengeance?
- Je suis très contente. Mon chien m'écoute assez bien. Mon copain en bave littéralement...
- Non... Je suis plutôt bien là...
Elle se rend compte qu'elle est à califourchon et s'enlève vite.
- C'est tellement simple de se débarrasser de toi...
Avant de manger, nous nourrissons Ross. Pour ma part: c'est Noélanie qui cuisine. Elle nous fait un plat japonais assez complet. Un peu trop puisque nous somme remplis avant même d'avoir fini.
- Punaise... Fallait venir à jeun... Mais c'était bon.
- Ça change des pizzas.
- Je mange pas que des pizzas.
- Ah oui: désolé, y'a les burger aussi.
- Tu ferait mieux d'aller promener ton chien au lieu de me faire la morale.
Elle se lève et passe le collier de cuir noir autours de son cou puis elle le relie à la laisse et sort.
Je débarrasse nos bols, fait la vaisselle et part prendre une douche avant qu'elle rentre.
Quand je sors de la douche, le petit gars est là assis devant la porte et me surprend.
- Punaise... J'ai faillit avoir une attaque. Noélanie débarque et crie en me voyant sans haut. Ce qui me surprend aussi...
- Mais vous avez quoi à tous crier?!
- Mais met quelque chose!!
- Je suis pas nu!
- Mais met un shirt ou un truc, mais reste pas comme ça, fait-elle en mettant sa main devant ses yeux.
- C'est bon! Voilà! Je met mon t-shirt.
Elle retire sa main et me laisse passer.
Quand je rejoins ma chambre je tombe dans l'horreur: des piles de vêtements à moi sont sortis. Certains sont dépliés d'autres sont par terre.
- Mais qu'est-ce qui ... NOÉLANIE !!
Il est trop tard. Elle s'est enfermée dans la salle de bain et n'entend absolument rien.
Je l'attend dans la chambre débordé. Ross arrive clopin clopant suivit de sa maîtresse. Quand je la vois avec MON jogging et mon sweat; c'est trop.
J'ouvre le bras l'air de dire " c'est quoi ça?!".
- Ah... Je vais ranger.
- Merci! Ça t'arrive de demander?!
- Oui... Mais tu était dans la salle de bain...
- Et tu n'as pas pu attendre?
- C'est bon: je range regarde!
Elle replis les vêtements et les ranges. Je repasse derrière elle pour m'assurer que tout y est.
- Bon...
- J'ai pas fouillé tu sait.
- Heureusement!
- Mais toi tu as bien fouillé dans mon dressing...
- Ça, c'est un droit qui m'a été accordé depuis toujours, j'interviens en riant.
Ross se couche à côté du lit et Noé rentre dans mon lit comme si de rien n'était.
- Ça t'es jamais venu en tête que je puisse vouloir dormir dans mon lit? je lance pour rire.
- Je peux aller dormir dans la chambre d'ami si tu veut, me propose-t'elle l'air innocente.
Je m'en veux immédiatement d'avoir fait la remarque et lui saute dessus en l'allongeant.
- Eh!
- Je blaguais.
Elle est sur le dos et je suis sur le ventre à côté, une main sur sa joue. Nous ne disons rien; elle regarde le plafond et je la regarde.
- J'aime beaucoup Ross.
- Tant que tu ne l'aime pas plus que moi, ça ne me gêne pas...
- T'es bête.
- Je suis jaloux: c'est différent.
- D'un chien? Vraiment ?
Ross se met à ronfler.
- Eh.
- Quoi?
- T'as reçu une convocation pour le tribunal?
- Ouais... Je l'ai reçue. Je comprend pas encore toutes les raisons pour lesquelles t'as accepté ce procès mais bon...
- J'ai rien à cacher Seth. J'ai tiré pour nous protéger.
- Mais si tu te retrouve accusée?
- Pourquoi je le serrais? Je suis coupable?
- Non mais...
- Mais quoi? me demande ma petite brune.
- ... Cette Blake m'inspire pas confiance.
- Tu sait ce que ma mère à toujours dit?
- Quoi?
- Que là où il y a la vérité: il y a la lumière.
- Ouais...
- Quoi?
- T'es comme ta mère : illuminée!
- Eh! Te moque pas d'elle! C'est grâce à se conseils que toi et ...
- Je sais! Je rigole!
- Mouais...
- Tu sait ce que tu vas dire à la barre?
- La vérité.
- Le contraire m'aurait étonné.
- Et toi?
- Pareil.
Elle s'endort peu de temps après et je la quitte pour rejoindre la chambre d'amis. Je sais que je me contredis en un temps record: déjà lors de notre dispute, j'avais l'impression d'être quelqu'un à ses yeux. Quelqu'un faisant partie de son monde, enfin; puis après je me suis senti comme tenu à l'écart, comme si nous étions inconnus l'un à l'autre mais là: je me sens de nouveau proche. Je découvre une Noélanie que je n'ai jamais vu... J'ai peur qu'elle ne soit pas la même qu'avant... J'ai peur de m'être engagé avec quelqu'un qui au final n'est pas ce que je croyais qu'elle était... Je me pose pleins de questions qui semblent dire que je ne veux plus d'elle ou que je ne l'aime pas, mais détrompez-vous: je l'aime. Mais j'ai peur de ce que je ne connais pas d'elle... Et de mes réactions face à elle.
Le lendemain, le dimanche, je suis réveillée par Ross. J'ouvre les yeux et découvre deux autres paires en train de me fixer.
- DAMN IT!
Je le lève en sursautant et ma copine reste de marbre; seul le haut de sa tête dépasse du bord du lit.
- Bonjour...
- Tu m'as fait peur! Annonce-toi quand tu es là!
- Mais je vais partir... Je voulais te dire au revoir mais j'avais peur de te réveiller.
- Hein? fais-je en grimaçant comme si elle parlait une autre langue. Mais il est quelle heure?
Je regarde ma montre et cette dernière affiche midi. Comment est-ce que c'est possible ? Comment j'ai fait pour dormir aussi longtemps? Normalement je me lève automatiquement à 10 heures.
- Bon... Attend: je vais me doucher et je te raccompagne.
- Mais je vais chez ma mère.
- C'est bien ce que je te dis: je te raccompagne.
- Pourquoi ?
- Il serait peut être temps de lui dire qu'on est ensemble, non?
- Mais elle s'en doute qu'on l'est: y'a pas besoin de lui dire, fait-elle agitée.
- Autant que les choses soient claires alors, j'insiste.
- Tu sais que si on lui dit: elle va se permettre de tout avec toi?
- C'est le rôle d'un copain envers sa peut-être future belle-mère.
Elle lève les yeux au ciel telle une adolescente. Quand JE suis prêt, nous descendons tout les trois. Aujourd'hui, le soleil est au beau fixe: la journée s'annonce bien. Enfin presque.
Alors que nous nous approchons de ma voiture je vois le groupe des spices girl pas trop au complet se rapprocher. Il manque la folle enceinte et la rousse.
- Madame Fierce.
- Je n'ai pas eu le temps de le devenir, répond la blonde sèchement.
- Dommage. Bon, nous vous laissons: nous allons quelque part, fais-je en entrant ouvrant la porte à Noé.
Elle me regarde inquiète tenant son chien dans ses bras.
- Je n'aurais besoin que de quelques petites minutes.
- C'est déjà trop, je la coupe en faisant le tour pour à mon tour rentrer dans la bagnole.
- Il me semble que vous avez été invité à comparaitre non?
- Oui! Et je ne sais pas quand je pense pouvoir vous le pardonner. Maintenant...
- Préparez-vous bien, le grand jour arrive bientôt. Accrochez-vous à ce que vous avez de plus cher et de plus vrai: parce que tout risque de s'écrouler.
- C'est une menace?
- Non... Juste un avertissement, argumente-t'elle en souriant. Ce petit bout là (elle pointe Noélanie du doigt à travers la vitre), risque de se briser les ailes.
- Bien sûr... Bon c'est pas tout mais là je fout mon temps en l'air.
- Avec cette fille c'est déjà le cas, commente la black.
J'entre dans ma voiture et démarre au quart de tour.
- Elles disait quoi?
- Rien de bien pertinent.
Nous arrivons devant chez sa mère et plus nous nous approchons, plus Noélanie devient anxieuse. Je sonne et Ruth nous ouvre un peu entonnée de nous voir tout les deux... Avec Ross.
- Hola... Qu'est-ce qu'il y a encore? demande Ruth avec l'air de redouter la raison pourquoi nous sommes ici.
- Maman c'est rien de grave.
- Entrez...
Nous partons directement dans le salon et prenons place.
- Alors?
- Euh, je ... Avec Noélanie...
Elle me regarde en fronçant un sourcil.
- Explique-lui Noé.
- Eh!
Je baisse le regard intimidé.
- Je... Maman...
- Ouais?
- Seth... Lui...
- Bon accouche!
- Bah justement...
- Oh non!
Elle me dévisage méchamment.
- Tu me l'a souillée?!
- NON!! Non, non, non!
- Bah quoi alors?
- Noélanie et moi... On s'aime et on est venus t'annoncer qu'on voudrais officiellement être en couple, je lui explique timidement.
- C'est tout?!
- O-oui.
- Bah je vois pas le problème: tu semble être un bon garçon, je m'entends plutôt bien avec toi donc voilà... Puis c'est pas comme si c'était quelque chose de vraiment caché: on voyait à mille kilomètres que vous deux; c'était écrit d'avance.
Je prend la main de Noélanie qui rougit et serre ma main dans la sienne.
- Maintenant que c'est officiel mon grand: tu vas venir avec moi dans la cuisine, j'ai des règles et des conditions à te donner. C'est ma seule et unique fille donc tu vas pas me la perdre sinon je te tue à coup de rouleau de pâtisserie. Compris? elle m'annonce avec un petit sourire.
J'opine du chef et la suit laissant ma brunette avec son chien. Ruth m'énonce une bonne dizaines de règles dont certaines que j'ai déjà transgressé... Comme les bisous: ils sont sensé être uniquement sur la joue... Pas dans le cou, sur l'épaule ou la bouche... Ou encore le fait qu'on ne doive pas rester seule dans une même pièce trop longtemps, histoire de ne pas tenter le diable ou encore le fait de ne pas se dévoiler. En entendant Ruth me citer ces lois, je ne peux pas m'empêcher d'avoir honte ou de me sentir coupable. Je ne veux pas lui désobéir d'avantage mais tel que je connais ma brune: tenter le diable va être compliqué. Noé ne suit pas les lois: elle incarne les lois. Très pudique, candide, éthique etc... Rien que son voeux de chasteté laisse penser que tout dérapage est impossible. Je ne lui reproche pas au contraire; c'est une assurance pour moi. Enfin ma (peut-être) future belle-mère me donne une dernière parole.
- Évidement tout ça tombe sous le sens. Toutes ces lois sont évidentes.
- Oui; évidemment...
Pas du tout. Mais alors... Pas du tout.
- Mais elles sont secondaires.
- Comment ça ?
- Noélanie est peu physique...
Ouais... On voit qu'elle connait pas bien sa fille, elle.
- ... Elle souffre plus quand il s'agit de douleurs sentimentale  que quand il s'agit de douleur physiques.
Ah ben si. Elle la connaît bien...
- Ma dernière loi, continue Ruth, sera de ne pas la faire souffrir pour rien. Soit toujours franc avec elle: ne lui fait pas croire que tu l'aime si ce n'est plus ou pas le cas. Rend moi, alors, ma fille comme elle est: je la remettrais sur pied et l'aiderais à avancer. Ne t'avise jamais de jouer avec son coeur et de la détruire. Compris?
Son sérieux me sidère.
- O-oui.
- Tu n'as pas l'air sûr de toi.
- Je suis un peu étonné de ta dernière condition. Je ne suis pas sûr de ne jamais la faire souffrir...
- Les disputes de couple: c'est normal. Y'a des hauts des bas. Mais ce dont je te parle c'est totalement différent.
"Ouais en gros tu me dit de te rendre ta fille si je suis pas sûr de l'aimer... ", je me dis.
- J'aime sincèrement Noé, sinon je ne me serais jamais autant battu pour elle.
- J'en doute pas. Mais tu reste un homme: si un jour il t'arrive d'être dans une situation comme celle-là : je veux que tu sache quoi faire.
- Ça tombait déjà sous le sens, rassure toi.
Elle soupire lourdement et me sourit.
- Je suis contente que Noélanie soit tombée sur quelqu'un comme toi.
- Je suis contente d'être tombée sur elle. C'est une perle dans son genre...
- Vas: je te libère, fait-elle après m'avoir embrassé le haut de la tête.
- Tu n'aimes pas parler avec moi?
- J'ai déjà eu un mari: vas retrouver ta perle.
Je me lève et quitte la cuisine. J'arrive les mains dans les poches: dans le salon, ma brune joue avec son chien, accroupie. Quand elle remarque ma présence; elle se lève et je reste là, à la fixer en souriant.
- Pas trop dur? me demande-t'elle.
- Ça va... Elle m'a embrassé le haut de la tête après m'avoir fait un récapitulatif des lois.
- C'est une bénédiction...
- Comment ça?
- Maman ne s'oppose pas à notre union... Si on s'unit... Elle te donne son accord en gros.
Je m'approche d'elle et passe mes bras autours d'elle.
- Je lui aurais pris de force de toute façon...
- Je ne crois pas, me coupe Ruth. Tu reste pour manger?
- Non, je dois aller l'annoncer à ma mère. Ça va être un peu plus compliqué donc...
- Ah, lâchent les deux femmes.
- Mais je sais que je laisse ma petite Noélanie entre de bonnes mains.
Je lui embrasse le front et me détache d'elle.
- On se voit au tribunal...
Puis je sors. J'ai mentis.
Ce ne sera pas bien difficile d'annoncer à ma mère que je suis en couple: tant que se ne n'est pas au sujet de fiançailles ou un mariage, c'est n'est pas important à ses yeux. En vérité je suis préoccupé par ce qu'à dit la blonde... Je ne la connais pas, je ne l'apprécie pas beaucoup non plus, mais ses paroles restent gravées dans ma mémoire. Qu'est-ce qu'elle voulait dire par "tout va s'effondrer"? Pourquoi est-ce qu'elle avait l'air si sûre d'elle?  Pleins de questions viennent me bousculer et me portent à bout de nerf. J'ai peur...
Peur de ce que je vais apprendre au tribunal.

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