DayDream

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- Aller!
Je m'assois sur mon lit et me frotte les yeux. Seth part dans ma chambre et me balance une sac de voyage.
- Mais Seth...
Je regarde l'heure sur mon réveil: 6h30!?
- Seth: c'est n'importe quoi! Il est six heures du matin...
- Justement! Aller! Puis met Ross dans son sac!
- Mais tu veux quoi? Il est trop tôt!
- Fait toi un sac: on part.
Hein? Mais de quoi il parle? Il est pas tombé sur la tête?
Je grogne encore endormie.
- Aller Noé!
- Mais j'ai sommeil, je chouine.
Il disparait dans mon dressing et ramène des vêtements en boule qu'il fourre dans le sac, les dessous et mes affaires de toilettes.
- Seth... Tu fait n'importe quoi...
- Tiens: enfile ça.
Il me lance un short en jeans et une tunique bleue à fleurs rouges. Je pars dans la salle de bain en traînant le pas Seth finit de faire mon sac tandis que je me change et quand il finit, il me prend par dessus son épaule comme un vulgaire sac à patate et descend. Il me porte jusque la voiture et m'installe sur le siège passager en balançant mon sac de voyage au fond puis entre à son tour et démarre.
Je ne me souvient de rien d'autre parce que je me suis endormie. Mon sommeil était trop fort et ma fatigue trop lourde.
Quand je reprends conscience, je sens un vent doux caresser ma peau, le bruit du vent me berce: pas un bruit autour... Enfin si mais je ne le remarque pas. C'est comme si il était compris dans mon environnement... Quand j'ouvre les yeux, je vois des palmiers et des maisons, un ciel bleu et les oiseaux qui volent dans le ciel.
- Levée?
Je me redresse lentement en me frottant les yeux.
Je n'en crois pas mes yeux: la mer!!
Mon visage reste stoïque bien que je sois intérieurement excitée.
- On est...
- ... À Venice Beach, ouais.
Nous passons au dessous d'un immense arbre laissant pendre des lianes avec des fleurs rouge...  Ça faisait tellement longtemps... J'ai l'impression que tout ici m'appelait, me demandant de revenir, tout; les roches, la mer, les oiseaux: tout.
Je me retourne sur le siège et regarde la mer... Elle nous suit et m'accueille de nouveau comme une amie accueille une vieille amie...
Je lève une main pour sentir le vent contre moi et sourit.
Rien n'a changé ici.
- Alors?
- C'est toujours le Venice Beach de mon enfance...
Seth finit par se garer quelque part et  nous continuons à pied...

*************************

J'attrape nos sacs de voyages et la suis. Elle semble reconnaitre les lieux puisqu'elle me tire.
- Eh attend! J'ai les sacs avec moi!
Elle continue à me tirer de plus en plus vite puis arrivé à proximité de chez elle, elle me lâche et court sur la plage.
Elle saute, fait des roues et se roule dans le sable avant gésir sur le sable en riant à plein poumons.
Je ne l'avais jamais vue comme ça...
Je monte sur le porche et dépose nos sacs à l'entrée et m'assois sur le banc à côté de la porte d'entrée en retirant mes chaussures et mes chaussettes: le sable ça s'immisce partout.
Je libère Ross et la rejoins en m'accroupissant près d'elle.
- Regarde-moi ça: du sable partout. Ça valait bien la peine de mettre des vêtements propres...
Elle se retourne vers moi et me jette au visage, un pâté de sable mouillé en riant.
- Oh!
Elle se met debout et commence à me fuir tendis que je me débarbouille.
- Attend tu vas voir! C'est comme ça que tu remercies alors que je t'amène ici?!
Je lui cours après mais elle met de coup de pied dans le sable en m'en jetant toujours plus dessus.
- Eh!
Elle rigole, elle ne fait que ça et je me jette sur elle et la plaque au sol.
- Alors?! On fait moins la maligne!
- Arrête! Je vais m'étouffer, me supplie-t'elle en riant.
Les gens ne nous regardent pas, de toute façon: ils sont trop peu.
Je m'arrête et elle grimpe sur mon dos.
- Aller: on rentre.
Je me lève et la porte jusqu'au porche. J'ouvre et cherche les clés dans mon sac pour ouvrir la porte. J'entre avec Ross sans vraiment me poser de questions et commence à défaire ma chemise pleine de sable quand je remarque que Noé ne me suit plus. Je me retourne.
- Noé? Tu rentres pas?
Elle tend le cou comme si elle ne connaissait pas la maison. C'est fou, elle agit vraiment comme une petite fille... Mais c'est adorable.
Je lui sourit rapidement histoire de la rassurer.
- Entre. C'est chez toi.
Elle soupire avant de poser un pied puis l'autre dans la maison. Noélanie regarde tout autour d'elle l'air pas très rassurée et se met à sangloter silencieusement. Je m'approche d'elle et lui prend sa main.
- Quoi?
- Je me souviens plus Seth... J'arrive plus à me souvenir de ce qu'il s'est passé ici...
Je la serre contre moi et elle pleure.
- Tu peux pas pleurer tout le temps comme ça Noé... Il va falloir que tu apprenne à voir le bon côté des choses... À nouveau.
Elle s'écarte en opinant du chef et en reniflant.
- D'accord.
- Je t'ai pas ramené à la maison pour rien... J'ai envie que tu soit comme avant; la Noé qui n'a jamais rencontré Tyler: heureuse, joyeuse et positive.
Elle fixe mon torse et touche ma chemise du bout des doigts...
- Noé?
Elle sort de sa rêverie et détourne le regard, gênée.
- ... Va ... Va prendre ta douche, m'ordonne Noé.
Je l'écoute et monte en haut pour prendre ma douche.
J'enlève ma chemise et tout le reste avant de me glisser sous l'eau. Je peux voir le sable tomber à mes pied. Même en lavant mes cheveux; le sable tombe. Je sors de la douche, topless, un bermuda noir et m'essuie les cheveux.
Noélanie ne fait pas un bruit; je ne sais pas où elle est.
En jetant un coup d'oeil vers le haut des escaliers je comprend que Noé est murée dans sa chambre. Ross est allongé sur le porche et observe le mouvement des vagues en remuant la queue (le porche part de l'entrée et fait presque le tour de la maison).
J'avance à pas de velours et la surprend en train de fouiller dans ses boites, ses tiroirs, ses armoires. Elle redécouvre son monde, assise sur son lit, sage, silencieuse...
Je m'assois derrière elle et passe ma tête au dessus de son épaule.
- Au bain petit cochon...
- Attends... Je fini de regarder ces trucs...
Elle tient en main, une perle de la taille d'une bille.
- Je me souviens de ça...
- Ah oui? Et? je lui demande en caressant son cou du bout de mon nez.
- On l'avait trouvée dans un crustacé avec Ross... On entait encore jeunes à ce moment là... Mon père m'avait dit de la garder précieusement pour le jour de mon mariage. Il m'avait promis de me faire un collier avec...
- C'est toujours possible...
Elle me regarde en souriant.
- Je n'aime pas les perles...
Je l'entoure de mes bras et la serre contre moi.
- Moi j'aime les perles... J'ai (il marque une pause) la plus belle entre mes bras.
- Quelle flatteur!
- Je ne rigole pas! T'es la chose la plus précieuse que j'ai jamais vue...
- C'est le moment de confession? C'est ça? elle se moque.
- Est-ce que tu peux m'en vouloir?
- Non. Je sais que ces derniers temps j'ai été très distante.
- C'est pas grave...
- Tu sais, moi aussi je tiens à toi...
Elle pose ses mains sur mes avant-bras en frottant sa tête contre la mienne.
- Rien que ça?
- Tu voulais quoi?
- Bah je sais pas ... Un petit peu plus?
- Tu sais que j'ai du mal à livrer mes sentiments comme ça... Je suis pas comme ...
- ... Les autres? je complète. Oui. Je crois que j'ai remarqué ce détail. Mais qu'est-ce qui t'empêche de te livrer ici?
- J'en sais rien.
- Ici, on a pas de journalistes, pas de paparazis, pas nos amis, ni notre famille... Y'a que nous deux...
Elle soupire et je sens son coeur battre la chamade contre mon bras.
- Tu sais... Je me suis sentie tellement trahie quand tu as dit à Greyson que ton témoignage ne servirait à rien... J'ai cru en toi tellement fort...
Cette remarque me ronge les os.
- ... Je pensais que tu m'avait abandonnée et que tu t'était juste amusé avec moi...
- C'est pas le cas...
- Je sais. Parce qu'aujourd'hui, tu est la personne à qui je serais prête à tout confier...
- C'est gentil ça... Mais t'as pas quelque chose qui nous concerne tout les deux plutôt?
Elle tousse un rire devant ma demande. Il faut dire que ma demande est un peu poussée à l'extrême.
- Seth tu doutes encore de ça?
- Je l'ai jamais entendu sortir de ta bouche de façon spontanée.
- C'est gênant...
- Qu'est-ce que je devrais dire moi, alors?
- Très bien!
Elle se retourne et pose sa tête au creux de mon épaule en me soufflant "je t'aime" à l'oreille.
- C'est pire que si tu me l'avait dit en face, tu sais?
- Okay, fait-elle en se levant. Tu en demande toujours plus, et je ne vois pas pourquoi je me laisse avoir comme ça!
- Oh c'est bon! Je rigolais, je la nargue en l'attirant vers moi.
- Non! Je vais à la douche.
Et elle disparait. J'en profite pour fouiller moi aussi; je regarde ses livres.
Le monde de Narnia, Le seigneur des anneaux, l'attrape-coeur et orgueil et préjugés, sont compris dans les étagères. En fouillant dans un de ses tiroirs, je trouve un double fond qui cache un carnet.
Je n'en crois pas mes yeux: un journal intime!
Je le feuillette et lit, au hasard, une des pages:
« Aujourd'hui en surfant après les cours, je suis tombée de ma planche. J'étais seule parce que Ross a préféré passer son après-midi avec une autre fille de la classe. Elle s'appelle Rachel je crois. Je la connais pas beaucoup, et in ne se parle presque jamais. Je l'aime pas. »
Devant la violence de ce texte, je ne peux m'empêcher de rire aux éclats en arquant les sourcils. Noé redescend une serviette enroulée sur sa tête.
- Pourquoi tu rigoles ?
- Parce que j'ai trouvé ça...
Je brandis le carnet et son visage se décompose. Elle se précipite vers moi en essayant de me l'arracher mais je la tiens éloignée en élevant le carnet.
- Rend-le moi!
- Non! J'ai trouvé des perles dedans!
- Mais c'est personnel, crie Noé en tendant la main vers son carnet.
Ross aboie en nous voyant nous débattre.
- Attend... Qui est (je marque une pose en cherchant la page) "Rachel"?
- Mais je sais plus! Aller rend le!
Je fais non de la tête et elle abandonne.
- C'est pas grave, de toute façon c'est du passé!
- On peut voir de quand date ta jalousie en tout cas!
- Mais! Arrête!
- Quoi?! Je constate juste les faits!
- Au lieu de raconter des bêtises: va faire les courses, je vais rallumer l'électricité et redémarrer le frigo.
- Rallume le frigo: ON va faire les courses.
Elle retire sa serviette de sa tête et me la jette en pleine figure.
Quand nous nous retrouvons à la supérette, j'ai l'impression que Noé est en train de la dévaliser. Tous les deux pas: elle prend quelque chose et arrivée devant les glaces et les gâteaux: je me retrouve piégé, elle prend des pots immenses et je vois la quantité des paquets de biscuits, augmenter dans le panier.
- Mon père disait que les sucreries étaient essentielles pour être heureux.
- Il était pas gros par hasard? je demande.
- Oh c'est bon... Me dit pas que toi non plus tu n'aime pas ça!
Je lève les yeux au ciel et la suis.
Nous rentrons vers 15 heures à la maison les bras chargés de sacs et prenons une bonne heure pour tout ranger, nettoyer, dépoussiérer. Changer les draps, passer le balais ( oui, parce que les Faraday n'ont pas d'aspirateur... Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?) et laver. Tout ça pour finalement commander un pizza; ça donne envie de s'arracher les cheveux.
Le temps s'est arrêté, il n'y a plus de notion d'heure. Nous nous fions à la lumière du soleil...
Alors que ma brune joue de la guitare sur son hamac, je m'allonge sur le lit en l'écoutant jouer.
- Tu comptes surfer demain ?
- Ça aurait été bien, oui... Pourquoi?
- Bah pour surfer aussi.
- Toi tu sais surfer?! s'étonne-t'elle.
- Bah oui! Tu croyais que tu entait la seule à aimer ça?
- Non c'est juste que je te vois plus faire du sport en salle que ...
- En gros tu crois que je suis un pur citadin. Bah bravo!
- Bah t'es quoi alors?
Je la fixe la mâchoire déplacé. Elle était bien placée celle-la.
- Décidément... T'a plus de respect pour ses aînés toi!
- Quel aîné? Toi?
- Qui d'autre? C'est moi le doyen ici, fais-je en tapant ma main sur ma poitrine.
- Tu veux vraiment que je te traite comme une aîné? Vraiment?
- Non, ça ira.