DayDream

Happy new year Dear

Noel se passa dans le plus grand des calmes. Comme d'habitude ma mère et moi avions regardé une de nos nombreuses vidéos de famille. Elle a eu tellement de mal à accepter la perte de mon père et mon frère... Aujourd'hui encore elle a du mal. Chaque fête de Noël est pour elle douloureux. Je la supporte, la prend dans mes bras et l'écoute parler, ressasser ses souvenirs... Parfois elle pleure... Au début je pleurais avec elle, mais plus les années ont passé, plus mes larmes on cessé de couler, comme si ça ne me touchait plus. Quand je revenais j'avais des raisons de vouloir faire la fête. J'avais juste envie d'oublier... Années après années, cette souffrance refaisait surface, ma seule envie était de passer à autre chose.
Cette année allait être différente: pour sûr. Parce que j'allais la passer avec Noé.
J'ai mis un costume pour l'occasion , sans cravate, sinon ça fait trop formel et je pense que depuis le temps: vous avez compris que le formel et moi...
- Allô?
- Descend, je chantonne au téléphone.
- Monte: je n'ai pas fini.
Je raccroche et m'exécute. Arrivé devant la porte Noélanie m'ouvre en peignoir. Je la regarde surpris et elle se retourne en montant vite les escaliers.
- Je sais pas quoi mettre, se plaint-elle.
- Je suis content de te voir aussi.
Elle ne répond pas et je la suit. Arrivé dans sa chambre: bordel pas possible. Des robes partout. Partout, partout, partout.
- Noélanie, t'as prévu de faire la fête à un moment de la soirée?
- C'est le nouvel an: c'est décisif.
Elle ressort avec une robe verte. Mon souffle est coupé, je n'arrive pas à réagir. Mes yeux sont juste fixés sur elle. Damn...
- Tu pense que ça va le faire?
- ...
- Seth!
- Oui... Euh. Bah oui.
- Hum...
Elle se retourne, se regarde et file dans son dressing. Qu'est-ce que j'ai dit de mal pour qu'elle replonge le nez dans son dressing?!
Elle ressort avec une combinaison noire, très fluide, très formel. Là encore mes yeux louchent. Je lui fait dos en grimaçant et serrant les poing. Damn!
Elle est trop mignonne à m'ignorer à chaque fois qu'elle sort de son dressing. Elle se regarde dans l'ensemble puis elle se retourne vers moi sans rien me dire: son regard le fait pour elle.
- Franchement: ne change pas.
- Tu est sûr?
- Ouais.
- J'suis d'accord.
Elle enfile une veste blanche à rayures noire et des chaussures à talon particuliers: c'est comme si une bande de tissu entourait son pied.
- Elles sont space...
- UrbanUnited.
- Je connais pas. On y va?
Elle se met face à moi et passe ses mains sur ma veste histoire de m'arranger. Je dois me retenir de l'attraper par la taille ou les épaules.
- Voilà. T'es parfait, me fait-elle dans un grand sourire.
Je me penche en avant et dépose un baiser sur son front.
- Toi aussi.
Elle retrousse son nez et m'attrape le visage d'une main et le secouant. Je vous laisse imaginer le visage en cul de poule que j'ai à ce moment.
Nous partons et dans la voiture, je remarque dans son sac le flacon de parfum que je lui ai donné.
- Tu l'aime?, demandé-je en gardant un oeil sur la route.
-De quoi?
- Le parfum: tu l'aime?
- Je le porte actuellement.
- Ton odeur n'a pas changé pourtant.
- Tu me renifle maintenant?

La boulette....

- Non... Mais je reconnais pas l'odeur donc... Tiens, on arrive, fais-je pour changer de sujet.
Si j'arrive à me tenir à carreau ce soir: ce serait un miracle.

   *****************************

Seth sort de la bagnole et attend que je fasse de même.
Ce que j'aime bien chez lui: c'est qu'il est franc: il ne m'a pas ouvert la porte, il n'y pense pas ou il s'en fout mais il ne joue pas un jeu pour me plaire. J'aime ça.
Je sors et il verrouille sa voiture. Je le suit et nous entrons dans un restaurant entièrement en verre. Je reste muette devant l'incroyabilité de ce lieu.
- C'est un resto quoi?
- Français.
Nous nous dirigeons d'un pas pressé vers le fond de l'établissement. Seth arrange son col de veste avec classe et je le suit encore et toujours, faisant résonner mes talon en un rythme rapide.
- Tu marche trop vite: attend-moi.
- Tu n'avait qu'à te dépêcher au lieu de dormir dans ton dressing, me reproche-t'il sans un regard.
Sa main se tend vers moi tandis que nous avançons. Je la saisit sans faire d'histoires et nous débarquons dans une pièce où tout ses amis sont là: ceux du barbecue avec leurs fiancées, ceux que je ne connais pas et Greg. Accompagné d'une jeune femme.  Seth inspire tandis que tout le monde crie à notre arrivée.
- Désolé : mademoiselle ne savait pas quoi mettre.
Sa remarque me pince la conscience, il me tire pour aller nous assoir face à Greg au fond côté vitre qui donne sur la ville.
- Les femmes sont toutes comme ça, Seth!, répond un de ses amis.
Je m'arrête systématiquement, ce qui fait que nos mains se séparent. Je fixe l'homme qui vient de sortir cette ânerie.
- Un problème?, me chuchote Seth à l'oreille.
- Oui. Comme toute les femmes qui ont rencontré ce gars, fais-je en souriant.
Tout les gars se mettent alors à le parler tour à tour.
- Damn... Seth: c'est quoi cette nana?
- Tu nous ramènes une tête brûlée le jour du nouvel an : c'est pas possible.
Je me sens affreusement mal pour les problèmes que je cause à mon ami. Je les regarde prendre la parole tour à tour.
- Remarque elle a pas eu tort, fait Greg en me faisant un clin d'oeil.
- Touché coulé, fait un blond.
- Elle t'as défoncé en quelques secondes. Elle à tout de suite capté ton délire, fait un autre.
- La ferme, rétorque la gars.
La conversation reprend son rythme au fur et à mesure et je me retourne vers Seth comme si je venais de me rappeler que j'étais avec lui. Il sourit malicieusement en regardant ses amis parler, puis son regard se dirige vers moi.
- Je comprend plus rien.
Il opine lentement du chef et prend parole.
- Arrêtez vos conneries: vous lui faites peur.
- Mais on rigole!
- Ça veut dire que je vous ai pas blessé?, je demande à moitié rassurée.
- On à l'air de petites chochottes en tutus? Évidement que non! C'est bon assieds-toi et relaxe, me fait le blond en riant.
Je relâche mon souffle et Seth sort sa main de sa poche pour me tirer et me faire assoir.
- Bienvenue à ta copine Seth.
- Dit lui à elle pas à moi.
- On connait même pas son prénom!
- Je m'appelle Noélanie.
- Il vient d'où ce prénom? Sérieux tu sort d'où.
- Surement pas du même endroit que toi, je rétorque.
Les gens se mettent à faire des "HANNN!" et je vois Seth à côté de moi, cacher son fou rire. Je lui met un coup pour qu'il arrête.
- Quoi?! J'ai rien dit moi, se défend mon brun dans son fou rire. Eh les gars : je savais pas qu'elle était comme ça!, crie-t'il.
- Si tu le savait, je murmure.
- On s'en fout! On a faim dit la fille qui accompagne Greg.
Seth perd son sourire et Greg la regarde l'air de dire " ça va pas?".
- Encore une nana qui à ses règles, se moque le blond.
- Au lieu d'ouvrir ta bouche choisit ce que tu vas manger, fait la fiancée de ce dernier.
Nous choisissons nos menus dans la même ambiance: tantôt quelqu'un commente tel plat, l'autre répond puis silence. Et rebelote.
Le dîner se passe dans un ambiance conviviale. Seth semble rire et s'amuser. Je ne l'avais pas vu comme ça lors du barbecue... Enfin si: une fois que tout le monde soit parti, mais ça ne compte pas.
- Dites: ça ne ressemble pas au genres de fêtes auquel Seth semblait aller quand je l'ai rencontré.
- Ah oui? Et quel autre genre de fête tu veut qu'il fasse?
Seth repose son coude sur l'accoudoir de sa chaise l'index caressant sa lèvre supérieure et me fixant intrigué. Je l'affronte du regard et poursuit.
- Bah quand je l'ai rencontré il sentait l'alcool, il avait l'air d'avoir la gueule de bois...
- Ah... Ce genre de soirées...
- Seth à arrêté depuis un certain moment, me répond Greg en fixant son ami qui cache un certain sourire mystérieux. Il y a clairement un sous-entendu.
- Ouais, fait mon ami après un moment de décalage, et tu devrait faire pareil.
Gnagnagna, répond Greg.
Nos plats arrivent et comme ils en ont l'habitude: ils regardent les serveurs leur servir leur plat avec les effets spéciaux qui vont avec. Moi je n'étais pas préparée... Je vous laisse imaginer la tête de Seth quand il a vu ma tête face à mon plat.
Il y avait un dragon de légume qui flambe dans mon assiette ce qui me fait sursauter. Je n'ai jamais vu ça... Mais c'est beau.
Seth me tient pas le bras parce que j'avoue que j'ai un peu peur que ça ne s'éteigne pas. Puis quand c'est fini tout le monde applaudi.
- La petite nouvelle a eu peur?
- Un peu, j'avoue.
Seth me lâche et me met à manger. J'avoue que l'alcool donne une saveur sucrée aux légumes. C'est pas mauvais. Enfin nos desserts arrivent : les effets sont surprenant! Le dôme de chocolat blanc qui fond sous le chocolat chaud, dévoilant de délicieux fruits rouges. C'est Seth qui à commandé pour moi sur le coup parce que je ne savais pas quoi prendre.
- Non mais j'ai vu que tu faisait pas trop attention à ta ligne, ça va être dur de te porter pour tes prochains malaises.
Je lui met du chocolat sur le visage et il rit. Tout le monde commence un peu à fatiguer et chacun parle avec quelqu'un.
- Raconte- moi plutôt ton Noël au lieu de dire n'importe quoi.
- Banal, moi, ma mère: des vidéos souvenir de famille, un repas.
- Ça à l'air bien...
- C'est qu'on est tenté de penser mais non, fait-il avec réticence. Ma mère n'arrive pas à supporter le fait qu'on ne soit plus que deux...
Ah oui... Les décès : la boulette.
- Je ... Je suis désolée.
- C'est pas grave, moi ça va. Puis cette année j'ai la chance de passe le nouvel an avec une nouvelle amie, ma première amie!
- Oui, j'avoue que c'est une première pour moi aussi de m'ouvrir comme ça. Je sais pas comment t'as fait.
- Bah, tout est dans la façon de parler, se vante-il.
- Beau parleur va!
- Ouais à toi de me raconter ton Noël pipelette.
- Famille, repas, cadeaux. Banal.
- Faudra que je vienne à vos Noël: ça a l'air génial.
- C'est rien de particulier mais c'est génial en effet.
Enfin, les gens se mettent à décompter.
- 5, 4, 3, 2, 1: BONNE ANNÉE!
Toit le monde se saute dessus, tout le monde crie. Je lâche un rire amusée et regarde mon ami en posant ma main sur la sienne. Il semble avoir un spasme, comme si il allait la retirer puis me regarde dans les yeux.
- Bonne année Noélanie...
- Bonne année Seth...
Je pose ma tête sur son épaule et regarde le monde s'agiter autour de nous. Les gens mettent de la musique, poussent les tables et dansent.
Ce n'est pas merveilleux, mais le fait que nous soyons tous heureux est merveilleux: cette année sera donc merveilleuse. Maman dit toujours que le nouvel an et le premier jour de l'an reflètent le long de notre année. Cette année va être douce, j'ose le croire... Et j'ose croire aussi que Seth n'y est pas pour rien dans cette histoire. J'espère le garder près de moi car pour l'instant à part Lizzie, personne ne m'avait sortie de mon quotidien, personne ne m'a fait voir d'autres possibilités, d'autres horizons. C'est un ami précieux... Avec qui je ne me cache presque pas...
Enfin le soir nous rentrons, satisfaits de notre soirée, mes pieds me font sincèrement mal après avoir dansé pour faire plaisir aux dames. Nous rentrons dans la voiture et je me déchausse.
- J'ai tellement mal aux pieds...
- Je comprend: avec tes talons aiguille, là... J'ai mal pour toi.
- Qu'est-ce que tu veut? Il faut souffrir pour être belle...
- Pas toi...
- Hum?
- Non, rien. Je te dépose?
- Bah tu pensait que j'étais montée pourquoi?, dis-je en riant. T'es de ces réflexions mon pauvre...
Il fait démarrer la voiture et nous partons. Le temps du trajet, je m'endors. Le chemin du retour semble plus long mais cela ne me dérange pas: j'aime bien cette sensation fraiche sur ma peau chaude, puis la veste de Seth sur moi pour me chauffer. Enfin la voiture s'arrête et personne ne me réveille... Quand enfin...
- Noélanie.
- Hum...
- Noélanie... On est arrivés.
- Hum... Déjà...
- Je vais te porter jusque chez-toi.
- Gneee...
Je ne semble pas vouloir me réveiller... Pourtant je suis consciente. Ce doit être le mojito de tout à l'heure qui me pèse dessus. Oh aller, après tout... C'est pas grave... Pour une fois je vais faire exprès de ne pas me lever.

*******************************

- Noé!
Elle ne répond pas. Raaaaaah! Je fais quoi moi?! Elle est tellement jolie endormie; si innocente, si paisible... Je vais pas la ramener chez moi encore?! Non je peux pas pas: j'suis un canard pas un soumis! Elle va dormir chez elle ce soir! Je sors de la voiture en reprenant ma veste et file de l'autre côté attrape les clés dans son sac, ses chaussures et elle. J'essaye de la prendre comme on prend un nouveau né mais le tissu de sa combi glisse. Je la prend donc comme une enfant: sa tête sur mes, ses mains autour de mon cou et ses jambes de chaque côtés. Je ferme et verrouille la bagnole et file à son appart'.
Monter les escaliers n'a jamais été aussi dur: il faut dire qu'elle n'est pas un poids plume... Enfin je suis fatigué aussi donc... Arrivant devant la porte de son appartement; j'enfonce la clé et ouvre la porte. J'allume, referme la porte d'un coup de pied, retire mes chaussures et la dépose essoufflé sur son canapé.
Mon premier réflexe est de fier dans sa cuisine me dégoter de l'eau. Je n'ai pas bu d'alcool, mais diantre que j'ai soif!
- Punaise... Je dois me remettre au sport...
Je reprend peu à peu mon souffle et me redirige vers elle.
- Aller... Au boulot.
Je la prend en princesse cette fois et monte les escaliers. Une fois dans sa chambre je la dépose et vais chercher son pyjama dans son dressing... La partie secrète... J'ai quelque chose à vérifier aussi juste après.
Si je la laisse dormi comme ça demain matin elle sera malade. Je la réveille légèrement .
- Hey... Noé... Enfile ça...
Je lui met le sweat entre les main et l'aide à l'enfiler avant de lui déziper la combinaison.
- Retire la combi' et met ça, je chuchote en lui donnant son pantalon Mickey.
Elle retire sa combien lascivement et enfile le bas. Je la borde et respire enfin. Je retire ma veste et défait un peu ma chemise...
- Seth... Reste, marmonne ma protégée dans son sommeil.
Je la regarde stoïque puis entre dans le dressing. Je tape silencieusement sur la petite porte et sort de nouveau la boite. Je récupère la photo et la photographie nettement. Les lettres ... Je les attrape et commence à les lire assis dans un coin du dressing. Ce sont des lettres d'amour, ce que je lit me submerge, me rend inquiet. Je lis des mots tels que " mon coeur", "tu me manques" et "pardonne-moi". Ce sont principalement des lettres qui disent que quelqu'un veut son retour, qu'il l'aime... Des lettres qui semblent avoir pour but de la reconquérir... Il y en à juste une qui n'est pas signée et qui de porte pas le nom d'expéditeur. Voilà ce qu'elle dit.
" Noé, reste là où tu est. Tiens bon dans quelques jour tout ira bien, quand à moi je reviendrais dans une semaine, si je le peux: j'essayerai de revenir plus tôt, d'ici là, ne fait rien, ne dit rien.
Tout ira bien, nous serons de nouveau ensemble comme avant. Je t'aime."
C'est la seule dans son genre. Je la regarde au recto et au verso. Rien. Pas même des initiales.
Je remet tout dans la boite et range tout avant de sortir du dressing. Je n'imagine pas me petite perle recevoir de telles lettres, elle a eut de quoi réfléchir... Même trop. Je m'agenouille en face d'elle et la regarde en caressant ses cheveux.
Elle me lâche un soupire dans son sommeil, ce qui me fait sourire. Je me rend compte que j'ai envie de ... L'embrasser. Je ne peux pas lui faire ça; ce serait déloyale envers elle. Elle à tellement eut de mal à se soigner des blessures que les hommes lui ont fait... J'en ferais partie si je m'écoutais.
Mais d'un côté, vu les circonstances, je risque ne jamais voir le bout du nez du jour où elle m'embrassera. C'est quelque chose qui n'arrivera surement jamais... Un rêve éveillé et mensonger.
Je me penche sur son visage et la regarde : je l'examine du bout des cils jusqu'à ses lèvres puis dépose un léger baiser sur ses lèvres rose et douces.
En reculant rien n'a changé. Elle n'a pas bougé. Elle n'a rien senti. Elle ne le saura jamais: se sera un secret entre moi et ses lèvres.
- Hum... Chet...
- Chut...
- ... T'es là...
- Oui je suis là...
Je la laisse dans sa chambre en récupérant un de ses grands t-shirt taille L (qu'est-ce qu'elle fout avec ça?!) avec marqué dessus " it's not large: it's fashion" et des couvertures dans le dressing avant de retirer mon costard et de mettre le t-shirt, me glissant sous les draps, dans le canapé.